LANGUE ET CULTURE FRANÇAISES КУЛЬТУРА ФРАНЦУЗСКОЙ РЕЧИ

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ЖБагана
ШКривчыкова
К Трещёва
LANGUE ET CULTURE
^ FRANÇAISES
|
КУЛЬТУРА
ФРАНЦУЗСКОЙ РЕЧИ
ФЛИНТА»НАУКА
Ж. Багана
H. Кривчйкова
H. Трещёва
LANGUE ET CULTURE FRANÇAISES
КУЛЬТУРА ФРАНЦУЗСКОЙ РЕЧИ
Учебное пособие
Москва
Издательство «Флинта»
Издательство «Наука»
2010
УДК 811.133.1(075.8)
ББК 81.2Фр-5-923
Б14
Б14
Багана Ж.
Langue et culture françaises. Культура французской речи : учеб. посо­
бие / Ж. Багана, Н.Л. Кривчикова, Н.В. Трещёва. — М. : Флинта : Наука,
2010.—144 с.
ISBN 978-5-9765-0963-4 (Флинта)
ISBN 978-5-02-037272-6 (Наука)
Учебное пособие ставит своей целью расширение и углубление навыков
практического владения устным и письменным французским языком. Посо­
бие имеет ярко выраженную лингвокультурную коммуникативную направ­
ленность. Дополнительные тексты, сопровождаемые системой упражнений,
дают возможность самостоятельно совершенствовать знание французского
языка.
Для изучающих французский язык.
УДК 811.133.1(075.8)
ББК81.2Фр-5-923
ISBN 978-5-9765-0963-4 (Флинта)
ISBN 978-5-02-037272-6 (Наука)
© Багана Ж., Кривчикова Н.Л.,
Трещёва Н.В., 2010
О Издательство «Флинта», 2010
Учебное издание
Багана Жером
Кривчикова Нэля Леонидовна
Трещёва Наталья Васильевна
LANGUE ET CULTURE FRANÇAISES
КУЛЬТУРА ФРАНЦУЗСКОЙ РЕЧИ
Учебное пособие
Подписано в печать 25.06.2010. Формат 70X100/16. Печать офсетная.
Усл.-печ. л. 11,7. Уч.-изд. л. 8,9.
Тираж 1000 экз. Изд. № 2143. Заказ 1224
ООО «Флинта», 117342, г. Москва, ул. Бутлерова, д. 17-Б, комн. 324.
Тел./факс: 334-82-65; тел. 336-03-11.
E-mail: flinta@mail.ru; WebSite: www.flinta.ru
Издательство «Наука», 117997, ГСП-7, г. Москва, В-485,
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182100, Псковская область, г. Великие Луки, ул. Полиграфистов, 78/12
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E-mail: zakaz@veltip.ru
Avant-propos
Cet ouvrage propose un enseignement complet sur la pratique de la langue
et de la culture françaises. Il est destiné aux étudiants des années supérieures
et à tous ceux qui veulent améliorer leur expression française écrite et orale.
Le manuel « Langue et culture françaises » a pour ambition d'aboutir à
une meilleure maîtrise de la langue française, écrite et orale, de faire prendre
conscience aux étudiants du rôle important joué par l'expression orale, et, en
éveillant leur curiosité et leur intelligence, de justifier l'existence même de cet
enseignement.
Ce manuel comprend sept unités composées chacune de trois textes
essentiels et de quelques textes complémentaires qui peuvent être étudiés de
façon indépendante. Les textes sont suivis des exercices qui permettent, d'une
part un travail collectif en salles d'études, en relation avec l'étude de la leçon,
d'autre part, un travail individuel de l'étudiant.
Auteurs
UNITE 1 : SOCIETE
Texte 1 : FEU SUR L'ÉTAT-PROVIDENCE
Dans toute l'Europe se développe une offensive, d'une ampleur sans
précédent, contre le monde du travail et le modèle social en vigueur depuis un
demi-siècle. Partout se multiplient grèves et manifestations, dans la tourmente
des vagues de licenciements massifs régulièrement annoncés, de l'extension
continue du chômage et de l'exclusion.
Commencée il y a plus de dix ans, facilitée par l'affaiblissement du
mouvement syndical, l'opération de démantèlement s'est accélérée depuis la
chute du mur de Berlin, l'effondrement du bloc soviétique et la disparition de
toute perspective de rechange à la démocratie de marché. Les classes sociales
dominantes, qui n'en finissent pas de fêter la divine surprise, entendent
bien profiter de leur triomphe sans combat, là-bas, pour prendre, ici, leur
revanche sur le mouvement ouvrier, liquider le compromis social, accélérer,
la mondialisation du marché du travail et en tirer de nouveaux profits [...]
Or, le statut du salarié, avec des modalités variables d'un pays à l'autre,
reposait traditionnellement sur trois piliers : salaire, conditions de travail
et protection sociale. Il était tout d'abord reconnu à chacun le droit à une
rémunération décente de son travail, indexée sur le coût de la vie, la croissance
économique, l'augmentation de la productivité et comportant pour les moins
qualifiés un salaire minimum. Étaient ensuite juridiquement établies les
conditions de travail dans l'entreprise : hygiène et sécurité, horaires et durée,
repos et congés ; droit de grève, droit syndical et de représentation ; information
et éventuellement participation ou cogestion. Enfin, des mécanismes
d'assurance et d'assistance collectifs garantissaient la personne et sa famille
contre les principaux risques sociaux, en particulier : accidents et maladies,
vieillesse, chômage.
Faut-il rappeler que, partout en Europe, un tel statut fut le résultat inachevé
de compromis élaborés et négociés au terme d'interminables luttes sociales et
de guerres dévastatrices, étalées sur plus d'un siècle et demi ?
Il ne doit rien au bon vouloir d'un prince — État-providence — ou au
caprice d'une déesse de l'abondance — les « Trente Glorieuses1 ». Les droits
sociaux n'ont pas été « acquis », mais conquis, et l'État n'a rien de providentiel :
il est seulement le garant de la bonne affectation de fonds entièrement collectés
sur les revenus des travailleurs. Au reste, les fondements de ce statut sont
consignés dans les déclarations des droits, les préambules des Constitutions,
4
les principes généraux du droit et dans de nombreuses conventions et traités
internationaux ratifiés, qui s'imposent aux gouvernants. La légitimité du
pouvoir qu'ils exercent est subordonnée à leur aptitude à garantir ces droits
qui fondent le pacte social.
En France, M. Balladur2, surmontant3 un désir de concertation maintes
fois exprimé, aura démocratiquement mis à profit la période des vacances du
mois d'août 1993 et l'absence de session parlementaire pour bouleverser par
décrets le régime des retraites des salariés. Il faudra, dans les années à venir,
travailler plus longtemps pour toucher une retraite réduite. D'autant plus
réduite, l'équité n'étant pas la vertu dominante, que le revenu du bénéficiaire,
si l'on ose dire, était plus modeste. Avec le courage politique qu'il revendique,
le gouvernement s'est appliqué à reporter le plein effet de sa réforme en l'an
2008. Par la même occasion, ces simples décrets auront fait un chiffon de
papier de la loi de 1983 sur la retraite à soixante ans, l'une des rares mesures
sociales de la gauche restée populaire : il deviendra de plus en plus difficile,
voire impossible pour la majorité des gens, de prendre à cet âge une retraite
normale.
Attaques contre le salaire minimum
Ces mesures ont été précédées et suivies par d'autres, tel l'accord de juillet
1993 sur l'assurance chômage, venu après ceux de 1991 et 1992, entraînant une
augmentation des cotisations et une diminution des prestations, cassées depuis
1974 de 90 % à 57 % du salaire de base. Sur la même pente descendante, dans
la lignée des mesures prises depuis 1976, les cotisations d'assurance-maladie
augmentent tandis que diminue le remboursement des soins médicaux et
qu'est majoré le forfait hospitalier à la charge de l'assuré. Déjà avant l'entrée
en vigueur de ces dispositions, un Français sur cinq (à commencer par les plus
jeunes, les ouvriers non qualifiés, les chômeurs) renonçait à se faire soigner
par manque d'argent, selon une enquête du Centre de recherche, d'étude et de
documentation en économie de la santé (CREDES).
Avec la loi quinquennale sur l'emploi, c'est d'abord l'exercice des droits
des salariés à la représentation et à la participation dans l'entreprise, pourtant
consacrés dans le préambule de la Constitution, qui sera désormais laissé à la
discrétion de l'employeur.
C'est aussi le salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC),
institué en 1968, qui se trouve mis en cause par le transfert progressif, total
ou partiel, des cotisations familiales, de l'entreprise à l'État pour les salaires
inférieurs à 1,5 fois le SMIC. Sans être formellement aboli, le SMIC cesse
d'être un salaire « minimum » et « de croissance », autant dire d'exister. Une
5
liquidation déjà largement expérimentée avec les contrats de retour à l'emploi
(CRE) pour les chômeurs de longue durée et, surtout, les multiples formules
d'emploi des jeunes comportant exonération de charges sociales et instaurant
de fait, au profit des entreprises, le « SMIC jeunes » qu'elles réclament et qui
concerne déjà la moitié des moins de vingt-cinq ans.
C'est, enfin, toute une série de dispositions sur la flexibilité, permettant en
particulier aux employeurs de mettre les salariés au chômage partiel jusqu'à
1200 heures par an, indemnisés au mieux à 50 %, d'annualiser la durée de travail
avec des journées de dix heures et des semaines de quarante-huit heures sans
rémunération supplémentaire, d'augmenter unilatéralement le nombre d'heures
supplémentaires seulement compensées par des heures de repos ; d'encourager
le travail à temps et à salaire (mais aussi à protection sociale) partiels ; d'étendre
les dérogations à la législation sur le repos dominical ; d'employer en preapprentissage des enfants des l'âge de quatorze ans, maintenus sous statut
scolaire ; tandis que l'expérimentation de la semaine de trente-deux heures,
écran de fumée, ne concernera au mieux que quelques milliers de salaries.
De plus, l'ensemble des mesures ainsi prévues dans la loi quinquennale
s'accompagne d'un énorme transfert de charges financières des entreprises
vers l'Etat, autrement dit vers les contribuables qui, pour l'essentiel, sont les
salaries eux-mêmes, ainsi doublement victimes. Ils devront payer très cher
pour un statut social dégradé, tandis que se gonfleront les profits bruts et la
capacité d'autofinancement des entreprises [...]
« L'Europe sera sociale ou ne sera pas précisait M. Mitterrand.
Gouvernement et patronat [...] ont commence à apporter leur réponse. Rien
n'interdit aux citoyens d'en forger une autre.
Christian de Brie,
© Le Monde diplomatique Janvier 1994
1. Allusion aux « Trois Glorieuses », nom donné aux journées révolutionnaires des 27, 28 et 29 juillet 1830 qui mirent fin à la Restauration.
Les « Trente Glorieuses » désignent les trente années de prospérité
économique, de 1945 à 1975.
2. Premier ministre de mars 1993 à mai 1995.
3. Ironique.
I. Vocabulaire à traduire :
un état-providence
une offensive
6
mettre / entrer en vigueur
une tourmente
un démantèlement
une perspective de rechange
un effondrement
tirer de nouveaux profits
un pilier
une rémunération décente
décente
une bonne affectation
être consigné
une concertation
mettre à profit
une équité
revendiquer
s'appliquer
un chiffon de papier
majorer
un forfait hospitalier
une loi quinquennale
une exonération
instaurer
__
II. Trouvez le mot qui manque et faites ensuite une phrase avec ce
mot :
•
•
Le
du mur de Berlin a accéléré la fusion de l'Allemagne.
L'entrepreneur, qui vient de signer un nouveau contrat, va en tirer
• Le plan
sur l'emploi a produit un effet spectaculaire.
• Cet étudiant a
fois exprimé ses idées.
• Le gouvernement français a
les taux des soins hospitaliers.
• Le modèle d'assurance-maladie en
pose beaucoup de
problèmes en France.
• Il a mis à
la période des fêtes pour régler ses problèmes.
• Les lois votées par le parlement en font
.
• Ce jeune professeur français a été
à Toulouse.
• L'apparition de ce film est d'une
sans précédent.
7
III. Trouvez le terme qui correspond à chaque mot ou expression :
mettre en cause
une loi quinquennale
fêter la divine surprise
feu sur l'état-providence
mettre à profit
une attaque contre le salaire minimum
une tourmente des vagues de licenciements
une exonération
l'effondrement du bloc soviétique
reposer sur trois piliers
une charge sociale
des guerres dévastatrices
IV. Trouvez le terme qui s'oppose à chaque mot ou expression :
majorer les forfaits
un chômeur de longue durée
une ampleur sans précédent
une déesse de l'abondance
un état-providence
consigner dans les déclarations
les années à venir
une diminution des prestations
le statut du salarié
les classes dominantes
V. Traduisez en français le texte suivant (ci-dessous indiqué) :
Концепция социального обеспечения предусматривает гарантию
минимального уровня жизни и стабильного существования всех чле­
нов общества, что достигается совместными усилиями государства и
частного предпринимательства при координирующей роли правитель­
ства в лице министерства здравоохранения и социального обеспече­
ния. Особое значение придается поддержанию баланса между затра­
тами общества и каждого индивидуума с тем, чтобы люди получали
социальную помощь, соотносимую со средним доходом работника, но
не выше его.
8
Структура социального обеспечения носит комплексный характер. Она
включает выплаты, гарантирующие минимальный доход (пенсии, обе­
спечение нетрудоспособных), страхование здоровья, вспомоществование
нуждающимся. Концепция системы социального обеспечения базируется
на том, что для ее нормального функционирования необходимы усилия не
только государства и бизнеса, но и каждого отдельного человека.
Для получения базовой пенсии по старости необходим 25-летний
страховой стаж и 65-летний возраст. Размер такой пенсии может быть
сокращен до 58% установленного уровня в случае ухода на пенсию в
60 лет и увеличен до 188% при уходе на пенсию в 70 и более лет.
Второй компонент системы социального обеспечения — страхова­
ние здоровья. Существуют шесть альтернативных систем, которые охва­
тывают все население:
• страхование здоровья наемных работников частного сектора;
• страхование моряков;
• ассоциации взаимопомощи по страхованию работников государ­
ственных предприятий и учреждений;
• ассоциации взаимопомощи по страхованию работников муниципаль­
ных предприятий и учреждений;
• ассоциации взаимопомощи по страхованию учителей и других ра­
ботников частных школ;
• национальное страхование здоровья лиц, занятых индивидуальным
трудом, а также неработающих, осуществляемое муниципалитетами.
Третий компонент системы — общественное вспомоществование —
охватывает тех, кто сам не может обеспечить минимальный уровень
жизни. Такая помощь предоставляется на основе Закона о гарантиях
прожиточного минимума и выплачивается по семи номинациям: на по­
вседневные нужды, образование, жилье, медицинское обслуживание,
материнство, по безработице, на похороны.
Общественное вспомоществование осуществляется также и на осно­
вании шести других законов, конкретизирующих адресатов получения
помощи. Приоритет отдан защите материнства и детства. Для решения
вопросов о предоставлении помощи существуют специальные центры.
Кроме того, эта система предназначена и для умственно отсталых де­
тей, а также детей с физическими недостатками. Помощь оказывается
и пожилым людям (создание реабилитационных центров и домов для
престарелых, оказание медицинской помощи на дому, учреждение во­
лонтерских организаций для вовлечения населения в активную деятель­
ность по месту жительства).
9
VI. Thème à discuter :
•
Parlez des problèmes pris en charge par l'état.
Texte 2 : LES FEMMES ET LA VIE POLITIQUE
S'habituer au scandale de la sous-représentation des femmes dans la vie
publique est le signe d'une certaine dégénérescence des vertus démocratiques.
Le justifier par la lenteur de l'évolution des mentalités reflète une tendance à la
mauvaise foi. Le déplorer sans tenter d'y remédier, ou s'y résigner en attendant
le miracle, révèle un attachement tout relatif aux principes de la République.
Constat accablant, en effet, à l'entrée de ce troisième millénaire : l'égalité,
proclamée en France et dans le monde, a engendré une réalité sans rapport,
voire contraire à ce principe.
Voyons plutôt : dans le monde, la moyenne de la participation féminine
aux Parlements nationaux s'élève à 11 %. La France reconnut aux femmes le
droit de vote par une ordonnance du Comité de libération nationale du 21 avril
1944 : « Les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que
les hommes » (article 17). Après des débats d'une misogynie caricaturale et
avec un retard considérable sur les autres pays, ce qui peut sembler paradoxal
puisque notre pays s'enorgueillit d'avoir été le premier à instaurer le suffrage
« universel », dès 1848. Maïs les femmes en étaient exclues ... ainsi que les
fous !
Trente-trois femmes, 6 % d'élues lors des premières élections nationales,
le 21 octobre 1946 à l'Assemblée constituante. Aujourd'hui, près d'un demisiècle plus tard, elles sont 5,6 % au Parlement français. Dans cette Europe de
327 millions d'habitants, dont 51,5 % de femmes et une moyenne de 11,3 %
d'élues, la France détient le triste privilège d'être — à égalité avec la Grèce —
le pays le plus en retard dans la représentation féminine.
Ces chiffres, ce blocage, contredisent les proclamations libertaires nées de
la Révolution française et de la philosophie des Lumières. Étrange, d'ailleurs,
que les législateurs d'alors n'aient vu aucune contradiction entre l'universalité
du principe d'égalité et l'exclusion des femmes de la vie publique, pas plus
qu'avec le maintien de l'esclavage. En fait, le sujet des droits politiques défini
par la Déclaration des droits de l'homme (1791) était de sexe masculin, blanc,
adulte et bon contribuable.
De plus, la différenciation sexuelle a provoqué une différenciation sociale,
ou la ségrégation des rôles (le gender américain). À l'homme la sphère
10
publique, à la femme la sphère privée. D'évidence, il n'y a pas équivalence
entre les rôles mais bien infériorisation de la femme. [...]
Et pourtant, que dit l'Histoire ? Que l'avancée des femmes a toujours renforcé
la démocratie. Et, qu'inversement, un régime qui réprime les femmes — peine
de mort pour avortement dans les codes nazi et pétainiste1, retour forcé au
foyer, primauté fondamentaliste2 des lois religieuses sur les lois civiles ... —
entame une marche vers le totalitarisme. « Le fouet pour les femmes, c'est le
knout3 pour les peuples », dit la sagesse populaire.
Gisèle Halimi.
© Le Monde diplomatique, № 487, octobre 1994
1. Qui concerne les idées et la politique du Maréchal Pétain, chef de
l'Etat français durant l'occupation allemande lors de la guerre mondiale de
1930—1945.
2. Qui appartient au fondamentalisme, courant religieux conservateur et
intégriste.
3. Fouet (instrument de supplice de l'ancienne Russie).
4. Avocate, ancienne députée, présidente du mouvement Choisir — La
Cause des femmes.
I. Vocabulaire à traduire :
une dégénérescence des vertus
une vertu démocratique
la mauvaise foi
déplorer
remédier à
l'entrée du troisième millénaire
engendrer une réalité
être éligible
une misogynie caricaturale
s'enorgueillir
instaurer le suffrage universel
détenir le privilège
la philosophie des Lumières ;
le maintien de l'esclavage
bon contribuable
une ségrégation sociale
une avancée des femmes
11
une primauté fondamentaliste
un fouet
le gender américain
IL Trouvez le mot qui manque et faites ensuite une phrase avec ce
mot :
• A l'entrée du
, les pays industrialisés mettent fin à la guerre
nucléaire.
• De nos jours, les femmes deviennent de plus en plus
que les
hommes.
• L'étudiant, qui venait d'obtenir son diplôme de fin d'études,
constamment.
• On a mis un frein à la
raciale en Afrique de Sud.
• L'église catholique est contre Г
.
• Dans les pays arabes, les femmes sont très souvent
de la vie
politique.
• Nous
l'attitude de cet enfant.
III. Trouvez le terme qui correspond à chaque mot ou expression :
une dégénérescence des vertus
remédier à
une mauvaise foi
le gender américain
voire
une misogynie caricaturale
le suffrage universel
un triste privilège
bon contribuable
la philosophie des Lumières
_______
-
IV. Trouvez le terme qui s'oppose à chaque mot ou expression :
la sphère publique
une infériorisation de la femme
l'avancée des femmes
une exclusion des femmes
une proclamation libertaire
*
—
•
•
12
la sous-représentation des femmes
un constat accablant
une marche vers le totalitarisme
V. Traduisez en français le texte suivant (ci-dessous indiqué) :
Феминистки Европы, решив как можно больше женщин привести в
большую политику, выступили с радикальной инициативой — ввести в
органах власти стран ЕС квоты для дам. Замысел нашел живой отклик
у депутатов Европарламента, поскольку каждый третий из них — жен­
щина. И сейчас продвижением этой идеи активно занимается целая меж­
парламентская группа из представителей разных стран и объединений.
В Европарламенте женщины занимают 237 из 785 депутатских мест,
то есть 30%. Там же возглавляют 5 комитетов из 22. В Еврокомиссии
женщинам принадлежит 7 комиссарских постов из 30. Больше всего
женщин в Европарламенте (в процентном отношении) нынешнего созы­
ва делегировали Эстония и Люксембург: из шести депутатов от каждой
страны три — женщины. Ни одной дамы нет в национальных группах
Кипра и Мальты. Среди всех 27 национальных парламентов самым «жен­
ским» является парламент Швеции (47,3% всех мест). Затем следуют
Финляндия (38%), Дания (36,9%) и Нидерланды (36,7%). В литовском
сейме дамам удалось получить 35 мандатов из возможных 141 (24,8%).
В Эстонии — почти как в Латвии: 19 мест из 101 (18,8%).
Мировая практика показывает, что чем больше женщин представле­
но в органах власти, тем лучше политика этих стран справляется с ре­
шением острых проблем, внедрением социальных программ, использо­
ванием ненасильственных мер в разрешении национальных конфликтов.
«Женщины-политики сталкиваются с дискриминацией. Если их и допу­
скают к власти, то в основном им достаются так называемые "женские"
сферы — образование, здравоохранение, благосостояние. Но мы увере­
ны, что женщины могут не хуже мужчин решать вопросы экономики
или обороны», — пояснила председатель Комитета по правам женщин и
равноправию, депутат от группы Европейской Народной партии и Евро­
пейских демократов Анна Заборска.
Для обеспечения баланса во власти комитет Забореки предлагает на
уровне всего альянса ввести механизм квотирования, который будет рас­
пространяться на органы муниципальной и законодательной власти.
Что же касается мужского взгляда на проблему существования дис­
криминации полов в структурах власти, то она, по мнению политиков,
13
откровенно надуманна. «Создается ощущение, что у Европарламента
больше нет других забот. Лучше бы евродепутаты думали, как умень­
шить последствия демографического кризиса, решить социальные про­
блемы или продвинуть принятие Европейской конституции», — скеп­
тически заметил председатель парламентской Комиссии по правам
человека Янис Шмитс.
Депутат напомнил, что женщины занимали и занимают достаточно
много ответственных постов — от министерских до президентского.
«В демократическом государстве у каждого человека, независимо от
пола, есть право идти в политику и претендовать на любой пост. А любые
искусственные квоты только дестабилизируют ситуацию, в том числе и
с точки зрения закона. Если, например, установят какой-то проходной
порог, допустим 40 мест для женщин, но по результатам парламентских
выборов он не будет достигнут, то получается, что нам придется отме­
нять результаты голосования?» — подчеркнул проблемность инициати­
вы Шмитс.
VI. Thèmes à discuter :
•
•
Participation des femmes dans la vie politique.
L'opinion des hommes face à la vie politique des femmes.
Texte 3 : DES ENFANTS POUR CHANGER LA VILLE
Une idée neuve qui fait boule de neige : les conseils municipaux de
jeunes. Depuis quelques années les moins de dix-huit ans sont de plus en
plus nombreux à participer au « gouvernement » des villes. Une manière de
reconsidérer la politique ?
Longtemps les villes ont oublié les enfants. La chaussée conçue pour
les voitures leur est interdite, les trottoirs restent souvent inabordables et
l'accès à la rue se fait sous haute surveillance pour question de sécurité. Les
enfants citadins n'ont pas d'espace de liberté et vivent à l'étroit dans la cité.
Ce constat n'est pas nouveau. Déjà en 1979, lors de l'année internationale
de l'enfance, on déplorait en France, mais aussi ailleurs sur la planète, le
manque de considération des adultes envers les moins de dix-huit ans. Saiton par exemple qu'une fois sur deux, un piéton tué par une voiture est une
personne de plus de soixante-cinq ans ou un enfant de moins de quinze
14
ans ? A Schiltigheim, en Alsace, le maire, Alfred Millier, décide dès 1979 de
prendre au pied de la lettre les recommandations de la Charte des droits de
l'enfant (un citoyen, lui aussi) et il propose à son conseil communal de créer
le premier conseil municipal de jeunes. Il- faut, pense Alfred Muller, bâtir
l'avenir non pas pour les enfants mais avec eux. Longtemps, il sera le seul en
dépit de quelques tentatives plus anciennes à Saint-Lô, Laval, ou Vandoncourt
en 1971, mais ces expériences étaient restées confidentielles. Cette réflexion
provoquera un véritable fait de société. En 1987, on dénombrait en France
une quarantaine de ces conseils de jeunes ; en 1990, il y en avait près de
600, et en 1993, 750. Il en existe dans tous les départements français, à
l'exception de la Réunion et de Paris où les enfants, pourtant, auraient leur
mot à dire.
Pour apprendre à exercer des responsabilités
A Poitiers, c'est en 1987 que cette idée est née. A l'origine, quelques adultes
engagés dans la prévention de la délinquance, des délégués à la jeunesse au
conseil municipal de la ville et le maire, Jacques Santrot, qui montre un grand
intérêt pour ce problème. La ville comptait alors environ 80000 habitants,
dont près de 5000 avaient entre quatorze et quinze ans.
« Soyez acteurs de votre ville » propose l'équipe municipale aux lycéens
et collégiens. A la rentrée scolaire de 1987, des élections sont organisées dans
tous les établissements scolaires (environ quarante) et c'est ainsi que se met en
place pour la première fois le conseil communal de jeunes (CC J), sous le regard
amusé des uns, sceptique des autres, et enthousiaste des nouveaux jeunes élus.
« Nous restons en fonction deux ans expliquent Clotilde, Marianne, Ghislain
et Agnès, quatre membres du troisième CCJ, le temps de former un groupe
d'amis, de découvrir les lenteurs de l'administration et le plaisir de l'action. En
se battant, on finit toujours par changer les choses. » Bientôt arrivés au terme
de leur mandat, ils ont appris à exercer leur esprit critique. Leurs principaux
reproches : « les élus adultes ne nous prennent pas assez en considération et
le milieu scolaire reste plutôt fermé à cette expérience de participation des
jeunes dans la vie de la ville. » Tous les quatre disent avoir appris à exercer
des responsabilités. Le budget de fonctionnement de 45000 F en 1987 a
atteint 120000 F en 1993. A leur actif et à celui de leurs prédécesseurs, des
réalisations concrètes : création de la première fanzinothèque d'Europe, d'une
piste de skate-board, aménagement de l'accès d'une place du centre ville
aux handicapés, lancement d'un carnaval pour mardi gras, ouverture d'une
ligne nocturne de bus pour les jeunes qui sortent le samedi soir, un voyage
au Parlement européen, un colloque sur les conseils de jeunes, une boum au
15
profit de la Yougoslavie, un concert de Jacques Higelin pour les Restaurants
du cœur.
Inventer une ville plus humaine
« Ce qui caractérise les élus de moins de dix-huit ans, écrivent Nathalie
Rossini et Alain Vulbeau, auteurs d'une étude sur les conseils de jeunes,
c'est leur rejet de la politique politicienne. Ils ne comprennent pas l'esprit
de clan. Leurs atouts sont nombreux : sens de l'innovation sociale, grande
sensibilisation aux problèmes de l'environnement, humour, goût de la fête et
de la beauté. Sans oublier leur générosité. » Ces dernières années, les villes
nouvelles ont compris la nécessité de faire participer les jeunes à la vie de la
cité pour éviter, par exemple, la marginalisation de cette population fragile. On
dénombre ainsi 62 conseils déjeunes en Ile-de-France ; le record est détenu
par la région Rhône-Alpes, avec 90 conseils déjeunes. Lorsqu'ils s'impliquent
dans la vie de leur ville, les jeunes font parfois des miracles. Il arrive que
leurs actions dérangent les adultes car elles remettent en cause la routine.
Dans une petite commune, les jeunes se sont battus pour obtenir la fermeture
d'une décharge sauvage, provoquant ainsi l'irritation des conseillers adultes
qui, eux, n'y avaient pas pensé.
L'environnement reste une préoccupation majeure
La liste des réalisations des conseils déjeunes ressemble à une énumération
à la Prévert. La poésie est loin d'en être absente. Propositions de noms pour les
rues d'un nouveau quartier, création d'une ligne de bus pour aller à la plage,
pose de nichoirs pour les oiseaux, fresques pour égayer un mur gris, installation
d'un échiquier géant sur la place d'une commune ou d'un mur d'escalade,
campagne pour le ralentissement de la vitesse en ville. A Roissy-en-Brie,
grâce à eux, un étang a été aménagé en parc. A Langueux, pour lutter contre
le racisme, ils ont tourné une vidéo sur les gens du voyage. A Castres, pour
dénoncer la mort de cinq tonnes de poissons du fait de la pollution industrielle,
ils ont organisé un « safari dégoût », réalisé une plaquette pour sensibiliser
la population et adressé des lettres à toutes les usines chimiques de la région.
A Savigny-le-Temple, les jeunes ont lancé une campagne de photos sur les
dangers de la route et un réseau d'aide aux plus défavorisés. Leur sensibilité
est nettement humanitaire. A Montauban, ils organisent une collecte pour le
Nicaragua et font un plan de la ville en braille pour les non-voyants ; ailleurs,
ils collectent pour la Roumanie, l'Inde, le Pakistan, ou les petits chiffonniers
du Caire. Dans une commune, les enfants ont distribué des roses à toutes les
personnes âgées. Parfois, ils protestent à leur manière, comme à Avignon où
16
les jeunes du conseil ont exprimé leurs critiques sur la ville dans une vidéo.
Leur rôle est de faire entendre les voix de ceux qui sont trop souvent oubliés
des adultes. Les moins de dix-huit ans, grâce à leurs exigences, leurs rêves,
leur volonté de transparence, leur tolérance, sont peut-être en train d'inventer
une démocratie nouvelle. Christelle Moinet, animatrice adulte du conseil des
jeunes de Poitiers remarque que « les anciens élus ne se sont pas mis à faire
de la politique, beaucoup sont impliqués dans des associations et continuent
d'être actifs dans les domaines qui leur plaisent, que ce soit le carnaval ou les
campagnes liées à l'humanitaire. » Les conseils de jeunes formeraient-ils un
nouvel esprit civique ?
Lilian Bernardt
I. Vocabulaire à traduire :
rester inabordable
sous haute surveillance
vivre à l'étroit
prendre au pied de la lettre
en dépit de
un citadin
un fait de société
dénombrer
avoir un mot à dire
la prévention de la délinquance
rester en fonction
faire boule de neige
exercer l'esprit critique
prendre en considération
une fanzinothèque
l'esprit de clan
éviter la marginalisation
une population fragile
s'impliquer dans
une décharge sauvage
unnichoir
un échiquier
un « safari dégoût »
un plan en braille
un nouvel esprit civique
2-1224
17
II. Trouvez le mot qui manque et faites ensuite une phrase avec ce
mot :
•
souffrent souvent de la pollution de l'atmosphère.
• Les Parisiens n'ont pas d'
de liberté par manque des parcs.
• Tout citoyen doit prendre au
les lois de son pays.
•
quelques conseils, donnés par ses parents, il est tout de même
devenu acteur.
• La
_ _ juvénile est devenue un casse-tête pour les policiers
russes.
• Il a
son avenir en travaillant fermement.
• Lors des débats, les politiciens exercent leur
critique.
• Dans les petites villes, de nouvelles idées font souvent
neige.
• Cet homme a de bon
pour réussir.
• L'amour fait parfois des
.
• Le président a remis
la situation économique du pays.
III. Trouvez le terme qui correspond à chaque mot ou expression :
prendre en considération
en se battant on finit toujours par changer les choses
avoir un mot à dire
apprendre à exercer ses responsabilités
apporter un souffle nouveau
inventer une ville plus humaine
fanzinothèque
sensibiliser la population
poser de nichoirs
les moins de dix-huit ans
IV. Trouvez le terme qui s'oppose à chaque mot ou expression :
une préoccupation majeure
l'esprit de clan
une population fragile
remettre en cause
prendre au pied de la lettre
,
18
arriver au terme de
rester inabordable
vivre à l'étroit
être à terme
lancer une campagne
un safari dégoût
*
V. Traduisez en français le texte suivant (ci-dessous indiqué) :
Российская молодежь, вопреки заявлениям многих политиков и об­
щественных деятелей, не аполитична. Ее представители все охотнее и
охотнее участвуют в общественной жизни страны. Юноши и девушки
объединяются в различные молодежные организации, которые создают­
ся либо автономно, либо при тех или иных политических партиях. В
последние годы практически при всех органах государственной власти
и местного самоуправления созданы молодежные консультативные ор­
ганы — парламенты, ассамблеи, палаты и правительства.
Мировой опыт свидетельствует о том, что недостаточное внимание
государства к вступающему в жизнь молодому поколению превращает
его в мощный фактор дестабилизации общества. Молодежные пробле­
мы — это проблемы не только самой молодежи, но и проблемы всего
общества, если оно заинтересовано в своем настоящем и будущем.
Весьма важно, чтобы молодые люди активно участвовали в решении
различных проблем, существующих в современном обществе. Однако
механизм участия молодежи в управлении государством на сегодняшний
день несовершенен. Доля молодых граждан в органах законодательной
и исполнительной власти и органах местного самоуправления крайне
мала.
Молодежный парламент — это форма сотрудничества государства с
молодежью. Через развитие молодежного парламентаризма власть мо­
жет наладить тесный взаимовыгодный контакт с молодежью, понять ее
запросы и потребности, использовать потенциал молодого поколения
для решения важных проблем государства и общества в целом.
Молодежный парламент — поле для выявления молодых лидеров,
интересующихся общественно-политической и управленческой дея­
тельностью. Применение различных форм и методов работы в рамках
молодежных парламентских органов позволяет одновременно получать
некоторые академические знания и приобретать практические навыки
управленческой работы.
2*
19
Молодежный парламент при законодательном, а не исполнитель­
ном органе власти, имеет возможность участвовать в законотворческой
деятельности. Участие в принятии законов, касающихся молодежи, со­
действие в выдвижении законодательных инициатив в большей степени
обеспечивает реализацию интересов молодежи, убеждает молодежь в
реальности ее влияния на государственную молодежную политику.
И самая главная функция молодежного парламента — представление
интересов молодежи в органах власти, выражающаяся в формировании
перечня молодежных проблем, мониторинге молодежной среды, донесе­
нии власти мнения молодежи. Реализация этой функции позволит укре­
пить веру молодежи в то, что интересы ее учитываются, а гарантии прав
и свобод не формальны, а реальны.
VI. Thème à discuter :
• La participation des jeunes dans la vie sociale et politique du pays ou de
la ville.
Textes Complémentaires : DÉPENDANCE, UN NOUVEAU
CONTRAT
Un quart des Européens de l'Ouest aura plus de 60 ans en 2010. Comment
financer un tel défi ?
L'allongement de l'espérance de vie est un progrès formidable, mais aussi
un vrai défi économique et sociétal en Europe de l'Ouest. A l'horizon 2010,
près du quart de la population de la région aura plus de 60 ans, et 20 millions
de personnes seront « dépendantes » ou en situation de perte d'autonomie,
nécessitant des soins de longue durée. Le besoin de financement associé
est considérable : le coût de la prise en charge par la Sécurité sociale d'une
personne âgée de plus de 65 ans est 2,6 fois plus élevé que celui de la moyenne
de la population, et 4,5 fois pour une personne âgée de plus de 80 ans.
Face à ce formidable défi pour nos sociétés de ce début de siècle, c'est
une réflexion globale qui doit être menée, en intégrant bien sûr la prise en
charge en établissement spécialisé, mais surtout le maintien à domicile sous
assistance. D'une part, parce que, en 2010,8 millions de personnes âgées seront
non autonomes, mais non hospitalisées, et d'autre part parce qu'en amont de
l'hospitalisation, ou après, les systèmes de maintien à domicile permettent de
20
ralentir nettement la perte d'autonomie ou son aggravation, en sauvegardant
le lien social et le cadre de vie des personnes âgées. Pour une question de
coûts, aussi : en France, la prise en charge hospitalière d'une personne âgée
dépendante est 1,5 à 2 fois plus coûteuse qu'à domicile.
La transformation des comportements liée à l'urbanisation, en particulier
l'affaiblissement de la solidarité familiale ou de voisinage qui prévalait
dans les sociétés rurales, accentue encore les besoins de prise en charge. La
demande de services recouvre l'assistance médicale, le transport de repas
et de médicaments, les aides ménagères, la mise en relation avec différents
organismes. En amont, le besoin augmente pour des prestations accompagnant
la perte d'autonomie (bilan de santé, intervention d'un ergothérapeute —- qui
aide les patients présentant un déficit fonctionnel à s'adapter à leur handicap —,
transport vers une maison spécialisée, télé-assistance...). On estime que le
volume global des services à domicile et à la famille devrait croître de plus de
10 % par an en moyenne d'ici à 2010 en France.
Se pose alors la question de la répartition du financement et des forces à
mettre en œuvre, à un moment où l'opinion publique est de plus en plus en
demande de garantie et d'assistance. Le financement de la dépendance doit
relever d'un double principe, solidarité et responsabilité personnelle.
Tout d'abord le consensus français porte sur la mutualisation et la solidarité
nationale. A cet égard parce que la gestion du « risque dépendance » diffère de
celle du risque santé par le caractère permanent de la couverture de ceux qui
sont entrés en dépendance, du fait de son fort niveau de probabilité pour les
mêmes tranches d'âge et parce que le besoin de services liés à la dépendance
dépasse celui des seuls soins médicaux, la création d'un régime spécifique —
une cinquième branche — paraît s'imposer.
Mais parce que les besoins definancementà moyen terme sont considérables,
il faut également aller vers plus de responsabilisation personnelle. En 2004 en
France, un peu plus de 1,8 million de personnes étaient assurées pour le risque
de dépendance, et ce nombre progresse d'environ 200 000 personnes par an
depuis 2000. La question qui se pbsera dans les prochaines années est celle
de la couverture de ce besoin de financement et, compte tenu de son impact
considérable sur les prélèvements obligatoires, d'un système d'assurance
obligatoire à l'instar de ce qui existe déjà dans certains pays.
« En 2004, en France, un peu plus de 1,8 million de personnes étaient
assurées pour le risque de dépendance »
Au-delà de la question dufinancement,la prise en charge de la dépendance
doit être considérée comme un secteur d'activité spécifique. Les emplois
21
générés par ce secteur, la diversité des intervenants et la croissance de la
demande en font un des grands secteurs économiques et sociaux du domaine
des services. Aujourd'hui, la fourniture des services à la personne en France
est essentiellement assurée par des acteurs associatifs et par les sociétés
d'assistance, qui ont développé au fil des années un savoir-faire précieux.
Dans le futur, cette expertise permettra de concevoir des gammes de services
et de soins intégrés, d'évaluer les besoins en ressources humaines, en capacités
d'accueil, d'optimiser les coûts de santé, et de gérer des réseaux complexes,
avec des labels d'engagement et de qualité.
Ensuite, la dépendance sera traitée de la façon la plus adaptée au niveau
local, comme c'est le cas dans les pays Scandinaves. En France, la demande
des collectivités locales pour des structures de proximité est importante.
C'est la raison pour laquelle certaines entreprises d'assistance de dimension
mondiale — qui ont donc une vision et une expérience de ce qui se fait à
l'étranger—développent déjà, en partenariat avec les collectivités locales, des
projets de plates-formes médico-sociales sur notre territoire. Ces plates-formes
feront office de « centres médico-sociaux à distance », qui regrouperont des
ressources sur un centre d'appel, notamment des médecins et assistants sociaux
spécialement formés, afin d'identifier les publics, de dresser des diagnostics
de dépendance, de définir les besoins et de rechercher des financements.
La dépendance est l'un des grands enjeux collectifs des prochaines années
en Europe de l'Ouest. Un effort massif en faveur du maintien à domicile doit
être entrepris visant à ré-autonomiser les personnes fragilisées grâce à une
convergence globale, au niveau national et local, des initiatives des acteurs
publics et privés. Cette convergence se traduira par un nouveau « contrat social »
sur lafinde vie, offrant des garanties et des services mieux ciblés en fonction des
besoins réels et permettant une meilleure maîtrise des coûts et des dépenses.
Martin Vial
Directeur général du Groupe Europ Assistance
THIERRY MARIE, AVENTURIER SOLITAIRE
Dans sa rubrique « Sports » consacrée cejour-là au cyclisme, lejournal Le
Monde rend compte de l'exploit accompli par un coureur du Tour de France,
Thierry Marie.
Nous présentons la deuxième partie de l'article, précédée de son
introduction ou « chapeau ».
Au terme de l'étape Arras-Le Hayre, la caravane du Tour a atteint, jeudi
11 juillet, la Normandie, la région du coureur Thierry Marie, qui a profité de
22
l'occasion pour rouler en tête pendant 234 kilomètres et s'emparer du maillot
jaune.
[...] Aufildes kilomètres il porte son avance à 21 minutes dans la traversée
d'Abbeville. Il court seul un interminable prologue1. Enfin, pas complètement
seul, car une des voitures d'assistance de l'équipe Castorama « assure la
couverture ». Au volant : Bernard Quilfen, directeur sportif de la formation,
mais surtout ancien coureur, entré dans la légende pour avoir remporté en
1977 l'étape Besançon- Thonon-les-Bains, au terme d'une échappée de 222
kilomètres.
C'est cet ancien qui lui prodigue des conseils, qui l'oblige à bien s'alimenter
et lui recommande de « tout donner » à 70 kilomètres de l'arrivée. À cette
distance Thierry Marie est déjà en Normandie. Il peut fredonner pour la caméra
un air célèbre2, il peut enfin espérer que son aventure ne va pas se terminer de la
pire des manières. La tentative du Hollandais Rob Harmeling pour s'intercaler
entre lui et un peloton qui a oublié sa décontraction première pour se jeter
dans la chasse tourne à l'échec. Le solitaire faiblit mais ne s'avoue pas vaincu.
Il sait que, derrière, ses compagnons vêtus de bleu3 utilisent toutes les ruses
tactiques pour empêcher le peloton d'accélérer. Dans les faubourgs du Havre,
au moment où ses jambes semblent avoir oublié la cadence, Thierry Marie
possède encore 6 minutes d'avance. L'enfant de Bénouville sait que la partie
est en passe d'être gagnée. Pour son grand-père, qui l'a poussé à abandonner
le football afin de se consacrer au vélo, il trouve encore la force d'actionner
ces maudites pédales. Pour ces habitants de Normandie qui aujourd'hui et
demain vont le voir couvert de la plus belle parure, il va chercher très loin ses
derniers souffles.
« J'ai effectué les 20 derniers kilomètres à l'agonie », déclare-t-il, lorsque,
soutenu par deux membres de l'organisation, il peut enfin descendre de
vélo. Qu'importe la fatigue, Thierry Marie, l'équipier discret qui, en six ans
de professionnalisme, n'a jamais connu un tel accueil, vient d'entrer dans la
légende du Tour.
Serge BOLLOCH,
Le Monde, 13 juillet 1991.
1. prologue : épreuve du début de la Course, moins longue qu'une étape, et
que Thierry Marie venait de remporter à Lyon ; elle lui avait valu le Maillot
Jaune, qu'il désire reconquérir.
2. un air célèbre : « J'irai revoir ma Normandie. »
3. ses compagnons vêtus de bleu : ses coéquipiers.
23
UNITÉ 2 : ENSEIGNEMENT
Texte i : LA VIE AU COLLÈGE
Dans un article publié en 1981 dans le Monde Dimanche, Frédéric
Gaussin évoque le malentendu qui règne entre les adultes et les adolescents
sur la finalité et l'organisation des collèges.
Un établissement scolaire est un milieu conçu et organisé par les adultes
pour transmettre à leurs successeurs les connaissances qu'ils estiment
indispensables. Mais, pour les jeunes qui le fréquentent, c'est aussi tout autre
chose : c'est un lieu de vie et de rencontres. C'est l'endroit où se passe le plus
clair de leur temps. Or la vie d'un jeune ne se réduit pas à l'acte d'apprendre.
Dans bien des cas, c'est même le cadet de ses soucis1. Il y a tant de choses à
découvrir — ou à craindre — à cet âge... Or cette dimension — essentielle -—
de la vie des adolescents n'est nullement prise en compte par le collège.
L'Éducation nationale ne s'occupe pas de « cela ». C'est pourtant « cela » — ce
bouillonnement affectif, ce choc des personnalités en gestation — qui exerce
sur l'institution scolaire une pression qui parfois la fait trembler.
Une étude récente [...] met de façon frappante ce phénomène en lumière.
Elle montre que, parvenus en troisième, les élèves ont une très forte réaction
de rejet à l'égard de l'établissement : ils ne s'y sentent plus bien, en critiquent
la discipline, estiment qu'il n'y a pas assez d'activités extrascolaires et qu'on
ne tient pas assez compte de leur avis. Ils sont aussi très sévères à l'égard des
enseignants — alors qu'en sixième leurs jugements étaient plutôt positifs. À
l'inverse, de la sixième à la troisième, ils estiment que l'entente entre les élèves
s'est améliorée et que la solidarité a progressé...
Ainsi, alors que le milieu éducatif où ils sont immergés est exclusivement
mobilisé pour la formation intellectuelle, ce qui, pour eux, a compté, c'est
l'apprentissage de la vie en commun, l'expérience collective. Curieux décalage
entre les ambitions des uns et les désirs des autres, entre la théorie et la réalité.
Il est certes légitimé qu'une institution éducative ait pour premier objectif de
former les esprits et de transmettre un savoir. Mais peut-elle espérer atteindre
son but si elle ignore à ce point ce que les « clients » viennent effectivement
y chercher ? Si le divorce est tel entre l'objectif poursuivi et les aspirations
profondes des usagers ?
Poser ces questions est plus aisé que d'y répondre. Les échecs des
tentatives diverses faites ces dernières années pour « animer » la communauté
24
éducative montrent que les réponses ne sont pas simples. Il ne suffit pas de
créer un « foyer », ou de multiplier les délégués et les conseils pour faire
participer davantage les élèves et répondre à leur désir d'autonomie. C'est
toute l'organisation de l'établissement, la répartition du temps et de l'espace,
le partage des responsabilités qui demanderaient à être modifiés pour
que, progressivement, les élèves cessent d'être des usagers passifs — et
vindicatifs2 — et deviennent des partenaires et des acteurs.
Frédéric Gaussen,
Le Monde-dimanche, 22 nov. 1981.
1. le cadet de ses soucis : le moindre de ses soucis
2. vindicatifs : rancuniers, désireux de se venger
I. Vocabulaire à traduire :
évoquer le malentendu
une finalité
passer le plus clair de son temps
un bouillonnement affectif
être immergé
un curieux décalage
une tentative
mettre de façon frappante qch en lumière
avoir une forte réaction de rejet à l'égard de
une activité extrascolaire
une personnalité en gestation
le désir d'autonomie
II. Trouvez le mot, qui manque et faites ensuite une phrase avec ce
mot :
• Entre la Russie et la France, il y a un
horaire.
• Pendant les vacances, les étudiants passent
de leur temps à la
discothèque.
• Ce garçon a entrepris quelques
d'obtenir le diplôme.
• Souvent le
entre les époux provoque le divorce.
• Pendant la crise économique, les employés des entreprises se sont
dans le travail.
25
• C'est pourtant ce
affectif qui exerce sur l'Université une forte
pression.
• Les adolescents ont une _ _
à l'égard des conseils de leurs
parents.
• L'administration du lycée tient assez compte d'
•
telles que : le
sport, la danse, la musique, etc.
III. Trouvez le terme qui correspond à chaque mot ou expression :
un établissement scolaire
un malentendu
une discipline
fréquenter un établissement scolaire
atteindre un but
aspirer à
le premier objectif
des enseignants
mettre de façon frappante
transmettre à qn
IV. Trouvez le terme qui s'oppose à chaque mot ou expression :
un décalage
une amélioration
affectif
sévère
curieux
un divorce
un désir d'autonomie
un adolescent
mettre en lumière
immerger
V. Traduisez en français le texte suivant (ci-dessous indiqué) :
Поступление в школу — переломный момент в жизни каждого ре­
бенка. Свойственные дошкольникам беспечность, беззаботность, погру­
женность в игру сменяются жизнью, наполненной множеством требова­
ний, обязанностей и ограничений: теперь ребенок должен каждый день
26
ходить в школу, систематически и напряженно трудиться, соблюдать
режим дня, подчиняться разнообразным нормам и правилам школьной
жизни, выполнять требования учителя, заниматься на уроке тем, что
определено школьной программой, прилежно выполнять домашние за­
дания, добиваться хороших результатов в учебной работе и т.д.
В этот же период жизни, в 6—7 лет, меняется и весь психологический
облик ребенка, преобразуется его личность, познавательные и умствен­
ные возможности, сфера эмоций и переживаний, круг общения.
Свое новое положение ребенок не всегда хорошо осознает, но обяза­
тельно чувствует и переживает его: он гордится тем, что стал взрослым,
ему приятно его новое положение. Переживание ребенком своего нового
социального статуса связано с появлением «внутренней позиции школь­
ника».
Наличие «внутренней позиции школьника» имеет для первоклассни­
ка большое значение. Именно она помогает маленькому ученику преодо­
левать превратности школьной жизни, выполнять новые обязанности.
Это особенно важно на первых этапах школьного обучения, когда осваи­
ваемый ребенком учебный материал объективно однообразен и не слиш­
ком интересен.
Многие из сегодняшних первоклассников являются весьма искушен­
ными в учебных занятиях еще до прихода в школу. Усиленная подготовка
к школе, посещение дошкольных лицеев, гимназий и т.д. зачастую при­
водит к тому, что поступление в школу утрачивает для ребенка элемент
новизны, мешает ему пережить значимость этого события.
В поддержании у первоклассника «внутренней позиции школьника»
неоценимая роль принадлежит родителям. Их серьезное отношение к
школьной жизни ребенка, внимание к его успехам и неудачам, терпение,
обязательное поощрение стараний и усилий, эмоциональная поддержка
помогают первокласснику почувствовать значимость своей деятельно­
сти, способствуют повышению самооценки ребенка, его уверенности в
себе.
Многочисленные «можно», «нельзя», «надо», «положено», «пра­
вильно», «неправильно» лавиной обрушиваются на первоклассника.
Эти правила связаны как с организацией самой школьной жизни, так и с
включением ребенка в новую для него учебную деятельность.
Нормы и правила порой идут вразрез с непосредственными жела­
ниями и побуждениями ребенка. К этим нормам нужно адаптироваться.
Большинство учащихся первых классов достаточно успешно справля­
ются с этой задачей.
27
Тем не менее начало школьного обучения является для каждого ре­
бенка сильным стрессом. Все дети, наряду с переполняющими их чув­
ствами радости, восторга или удивления по поводу всего происходящего
в школе, испытывают тревогу, растерянность, напряжение. У перво­
классников в первые дни или недели посещения школы снижается со­
противляемость организма, могут нарушаться сон, аппетит, повышаться
температура, обостряться хронические заболевания. Дети, казалось бы,
без повода капризничают, раздражаются, плачут.
Период адаптации к школе, связанный с приспособлением к ее основ­
ным требованиям, существует у всех первоклассников. Только у одних
он длится один месяц, у других — одну четверть, у третьих растягивает­
ся на весь первый учебный год. Многое зависит здесь от индивидуаль­
ных особенностей самого ребенка, от имеющихся у него предпосылок
овладения учебной деятельностью.
VI. Thèmes à discuter :
•
•
Quelles sont d'après vous les aspirations des étudiants ?
Parlez de la vie estudiantine.
Texte 2 : LE COLLÈGE UNIQUE A DU PLOMB DANS
L'AILE
Réforme. Dans la foulée de Jean-Luc Mélenchon, c'est le SNES qui remet
en question le collège unique. Comment la gauche s'attaque à un tabou vieux
de vingt-cinq ans.
par Élodie Bécu
« Résultats alarmants, passivité totale en classe, ne supporte pas
l'enseignement en général. » Sur la feuille du prof principal, dans la colonne
« Type de problèmes posés par l'élève », l'appréciation est sans appel. Dans la
colonne des « Propositions susceptibles d'améliorer la situation » sont inscrits
deux mots qui disent le désarroi : « Que faire ? » Alexandre est l'un de ces
élèves qui font dire à 73 % des jeunes enseignants de moins de 35 ans, dans un
sondage publié par le SNES, que le collège unique est « un objectif irréaliste
qu'ilfaut assouplir en offrant d'autres possibilités aux élèves en difficulté ». Une
opinion qui tranche radicalement avec vingt-cinq ans d'idéologie enseignante.
Et amène le principal syndicat enseignant à assouplir sa position. « Le collège
28
de la réussite pour tous ne peut plus être le collège uniforme qu'il est devenu.
Il doit proposer une diversification pédagogique. » Ce sont les mots de
Denis Paget, l'un des dirigeants du syndicat réuni cette semaine en congrès à
Strasbourg. Dans un texte commun avec la Ligue de l'enseignement, le syndicat
affirme que le collège « contribue à laisser tous les ans près de 60 000 jeunes
sans les bases suffisantes pour obtenir une première qualification. Au plan
pédagogique, l'organisation actuelle [...] conduit à accroître les inégalités au
lieu de les réduire. Cette situation ne peut plus durer ». Le ministre délégué à
l'Enseignement professionnel, Jean-Luc Mélenchon, ne dit pas autre chose. La
gauche a fait son deuil du sacro-saint collège unique.
Institué en 1975 et appliqué à la rentrée 1977, le principe de la réforme
Haby était alors simple : tous les élèves d'une tranche d'âge suivent le même
enseignement, dans des classes indifférenciées. Exit les filières classique,
moderne, etc., issues du « petit lycée », tous les élèves sont logés à la même
enseigne. Le ministre de Valéry Giscard d'Estaing entérinait ainsi l'aspiration
à la démocratisation de l'enseignement, tout en affichant la volonté de créer
un creuset pour la « France du centre » chère à Giscard, celle des classes
moyennes dont on allait remonter le niveau de formation. Le concept d'un
collège unique a été repris depuis par tous les gouvernements successifs, de
droite comme de gauche. Mais tous ont dû affronter la même gageure : offrir
le même enseignement à un public de plus en plus hétérogène.
Vingt-six ans plus tard, le modèle craque de tous côtés : incivilité, échec
scolaire, difficulté à gérer des classes hétérogènes... Pour beaucoup, le
collège unique n'est qu'un mythe. Il n'y a pas un collège, mais des collèges, de
l'établissement de ZEP à Henri IV. Et, au sein même des établissements, les
classes hétérogènes sont difficilement gérables. Les écarts se creusent entre
les bons et les mauvais. Et presque partout, sous couvert de jeux d'options,
fleurissent les « bonnes classes » où se réfugient les meilleurs éléments. Le
suivi des élèves en difficulté est au cœur du problème. Pour beaucoup, si
le collège fonctionne en apparence sur un mode uniforme, les plus faibles
décrochent.
La machine à « casser »
En annonçant que le « collège unique est dépassé », Jean-Luc Mélenchon dit
donc tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Le ministre de l'Enseignement
professionnel voit dans le collège unique davantage une machine à « casser »
les élèves en difficulté scolaire qu'à démocratiser l'accès au savoir. Et pose
la question de l'articulation entre le collège et l'enseignement professionnel.
Pour lui, une orientation plus rapide vers des quatrièmes et troisièmes
29
technologiques n'est plus une perspective taboue. « Je constate combien
nombreux sont les jeunes qui trouveront dans la continuité de ces classes
un parcours de réussite en lycée professionnel. Il peut les mener jusqu'au
baccalauréat, alors qu'ils auraient stagné ou fini d'être déstructurés au plan
scolaire dans la voie générale », affirme le ministre dans un récent courrier
aux syndicats d'enseignants, aux organisations de parents et d'élèves.
Or le système qui apparaît en pointillé dans le discours ministériel existe
déjà. Le succès des méthodes de l'académie de Rennes est bien là, en effet,
pour démontrer a contrario les perversités d'un collège uniforme. En Bretagne,
ça marche. Moins mal qu'ailleurs, en tout cas. Un rapport de l'Inspection
générale du ministère de l'Education nationale datant de septembre dernier
qualifie l'académie de Rennes d' « académie de toutes les réussites » : meilleur
taux de réussite au bac à la session 1999 (83,1 %, pour une moyenne nationale
de 78,3 %), deuxième meilleur taux de bacheliers par génération, derrière
l'académie de Limoges. Et surtout un très faible taux de sortie du système
scolaire sans formation diplômante (4 %, alors que la moyenne nationale est
de 8 %). « Si la Bretagne obtient les meilleurs résultats, c'est parce qu'elle
n'applique pas les directives du ministère de l'Education nationale », note
sans broncher un haut fonctionnaire de l'académie. Tout comme l'académie
de Limoges, celle de Rennes constitue un contre-modèle du collège unique.
Parmi les raisons du succès : un taux de redoublement supérieur à la moyenne
nationale et un taux de réorientation, en fin de cinquième, vers des quatrièmes
technologiques largement supérieur à la moyenne nationale (5,7 %, contre
1,4 % pour le reste de la France).
La sélection précoce, clé du succès chez les Bretons ? « Nous n 'envoyons
pas dans ces filières les élèves dont nous voulons nous débarrasser »,
s'empresse de répondre Alain Mevel, principal du collège de Kerentrech, à
Lorient, où le taux d'orientation en quatrième technologique est de 10,44 %.
« Mais pourquoi ne pas permettre à des jeunes qui ne réussissent pas de se
raccrocher au système scolaire par ce biais ? »
Pour sa mère, Luc est l'illustration de ce type de réussite. Au collège, il
était en échec scolaire. Le conseil de classe la convoque pour lui proposer un
passage en quatrième technologique. Ce qu'elle accepte. « S'il était resté au
collège, ça aurait été une catastrophe », affirme aujourd'hui la mère de Luc.
Après un parcours chaotique, son fils a fini par décrocher le bac. « Il a fallu
être patient, mais, s'il était resté jusqu'en troisième, je ne sais pas ce qu'il
serait devenu », ajoute-t-elle.
Mais voilà : ces filières ont une image dévalorisée, et l'orientation vers le
lycée professionnel apparaît comme une relégation sur une « voie de garage ».
30
Tous les facteurs de la résistance sont réunis. Quatorze organisations du monde
éducatif, représentant des syndicats d'enseignants (Unsa, SGENCFDT), des
parents et des élèves, sont d'ailleurs montées au créneau après les déclarations
de Melenchon pour clamer que « le collège de la réussite pour tous reste à
construire » et qu'il fallait chercher la solution du côté de la réorganisation
du collège plutôt que dans le retour de «filière de la relégation ». Au collège
unique ils opposent un « collège pour tous » qui éviterait la sélection.
Remous au ministère
La question du tri entre bons et mauvais élèves dès le collège embarrasse
le ministère. L'annonce de la réforme de Jack Lang a été à maintes reprises
repoussée. Signe pour les syndicats que le ministère a pris conscience de
la complexité du problème. L'idée qu'un gouvernement de gauche puisse
enterrer le collège unique paraît inacceptable, et les débats sont vifs au sein
du cabinet du ministre. Un premier rapport rendu en décembre par l'ancien
recteur Philippe Joutard avait provoqué des remous. Il proposait de mettre
en forme des blocs pluridisciplinaires parmi lesquels les élèves feraient leur
choix. Sa copie aurait été jugée, dans une partie de l'entourage ministériel,
trop encline à recréer une réorientation précoce et une hiérarchie au sein
même du collège. Et les consultations de reprendre. Avec un principe : le socle
commun de connaissances ne doit pas être remis en question. Et quelques
idées sont lancées, par exemple renforcer le suivi de l'élève, le tutorat, réunir
les enseignants en équipe, décloisonner les matières. Bref, s'interroger
sur le principe « une classe, une matière, un prof ». Autant de pistes qui
impliqueraient une transformation du travail de l'enseignant. En plaidant pour
une « diversification pédagogique », le SNES semble entériner l'idée d'une
évolution du service de l'enseignant. Encore faudrait-il que la base accepte
cette révolution.
La marge de manoeuvre de Jack Lang reste étroite. D'autant que ses
annonces qui paraissent imminentes risquent de ne pas pouvoir être mises
en place à la rentrée prochaine, mais seulement en 2002, année d'échéances
électorales.
I. Vocabulaire à traduire :
une passivité totale
une appréciation sans appel
une perspective taboue
un collège unique
31
un désarroi
assouplir sa position
une diversification pédagogique
être conduit à
sacro-saint collège unique
être logé à la même enseigne
un creuset
exit les filières classique, moderne
affronter la même gageure
craquer de tous côtés
une incivilité
des classes hétérogènes
difficilement gérable
une machine à « casser les élèves »
une articulation entre le collège et l'enseignement professionnel
être déstructuré au plan scolaire
une perversité
broncher
passer par le biais de
un parcours chaotique
une relégation sur une voie de garage
monter au créneau
un remous
être enclin à
un socle
un tutorat
décloisonner les matières
être au coeur du problème
IL Trouvez le mot qui manque et faites ensuite une phrase avec ce
mot :
• Les mesures, entreprises par le gouvernement, ont
les
difficultés bancaires.
• Nous pensons que cette année l'Université peut avoir
dans la
réalisation de ses projets.
• Dans tous les pays francophones, le bac est considéré comme une
les lycéens.
32
• Pour le ministère de l'éducation nationale, tous les établissements scolaires
doivent être
.
• Après les déclarations du ministre du commerce, concernant les prix
des produits alimentaires, la population^est
pour défendre ses
intérêts.
• Pour acheter une parcelle, il faut passer par le
de 'administration de la commune.
• J'ai reçu une lettre de France
de mon ami.
• Malgré son
, il a fini par obtenir sa licence en sciences
économiques.
• Pour
l'entreprise industrielle, le chef doit être très
compétent.
• Après le signal d'alarme, il y a eu
au supermarché.
III. Trouvez le terme qui correspond à chaque mot ou expression :
une filière de la relégation
avoir du plomb dans l'aile
s'attaquer à un tabou
assouplir un objectif
hétérogène
gérable
décloisonner les matières
redoubler la classe
un parcours chaotique
une loi sans appel
démontrer à contrario
un système en pointillé
IV. Trouvez le terme qui s'oppose à chaque mot ou expression :
une machine à « casser » les élèves
une passivité totale en classe
être logé à la même enseigne
dire tout haut ce que beaucoup pense tout bas
plaider pour une cause
une sélection précoce
à maintes reprises
pluridisciplinaires
3-1224
33
remettre en question
des mots qui disent le désarroi
V. Traduisez en français le texte suivant (ci-dessous indiqué) :
В наше время все чаще возникают ситуации, когда вчерашние школь­
ники, поступая в высшие учебные заведения, будь то экономический,
гуманитарный университет или любой другой вуз, проявляют ранее не
присущие им способности. Примером может служить троечник, резко
ставший отличником и идущий на красный диплом.
Причин, повлекших за собой данный результат, множество, основны­
ми из них можно назвать перемену коллектива и взросление. Ведь имен­
но нарушение коммуникационных связей ведет к ухудшению учебного
процесса. Кроме этого, в более юном возрасте труднее адаптироваться
к школьной среде, труднее отстаивать интересы и аргументировано за­
являть о предпочтениях.
Чтобы решить проблему, необходимо изучить ее изнутри, лучше всего
для этого взглянуть на ситуацию глазами самого ребенка, а не педагога,
обучающего его. Корень зла находится в начале образования школьно­
го коллектива. Ведь именно тогда складывается структура класса, рас­
пределяются роли, дети уже тогда неосознанно делятся на «лидеров»,
«тихонь», «середнячков». Как правило, эти роли сохраняются за их об­
ладателями до выпускного.
Но ведь ребенок растет и меняется не только в физическом, но и пси­
хологическом плане. Мы порой удивляемся, когда наш ребенок вдруг
перестает уделять внимание любимым забавам и начинает задавать
сложные вопросы. Но все эти, как, впрочем, и многие другие, изменения
вполне естественны. Другое дело, принимают ли их окружающие или
начинают подавлять. И если в семье и в кругу друзей изменения прини­
маются, то в школе чаще всего нет. Одноклассники, а порой и педагоги,
видят ребенка таким, каким он был вчера или год-два назад, а произо­
шедшие перемены игнорируют. И лишь единицам удается отстоять свое
новое, измененное «я». И если вспомнить, что школьная успеваемость
тесно взаимосвязана с качеством межличностных отношений, то стано­
вится понятно, откуда берется такой (негативный) результат.
Тем, кому знакома подобная проблема, нужно знать, что закрыв на
нее глаза, можно сделать только хуже, причем своему ребенку. А потому
ее можно и нужно решать, лучший совет — последовать по одному из
предложенных путей:
34
1. Лучший вариант — просто сменить школу, ну или хотя бы пере­
вестись в параллельный класс. Это просто и очень действенно, однако не
всегда бывает выполнимо (в зависимости от различных обстоятельств).
2. Дать возможность развиваться ребенку в другом месте. Можно за­
писать его в секцию или кружок как в школе, так и вне ее. Таким образом
ребенок будет увлеченно интересоваться чем-то новым, а кроме этого,
сможет самоутвердиться в новом коллективе. Через какое-то время он и
в классе сможет отстоять свои интересы либо просто научится игнори­
ровать непонимание других.
VI. Thèmes à discuter :
•
•
Parlez du système éducatif français.
Parlez des relations entre les professeurs et les collégiens.
Texte 3 : LES DIPLÔMES SONT-ILS UTILES ?
Tu seras domestique, mon fils !
Atteinte de la maladie du diplôme, la société française croit que, grâce à
l'instruction, tout le monde pourra s'élever dans la hiérarchie sociale. Or nous
risquons d'avoir davantage besoin de cantonniers1, de serveurs, de livreurs de
pizzas ou de baby-sitters... que d'emplois à bac + 3 !
Ce sont les étudiants d'aujourd'hui qui feront les travailleurs de demain
car les emplois du futur seront qualifiés ou ne seront pas. Cette conviction,
confortée par les experts, partagée par l'opinion, inspire la politique française
depuis un demi-siècle. C'est pourquoi il n'y a jamais eu autant d'étudiants,
jamais autant de diplômés... et jamais autant déjeunes au chômage. Mais ce
fait n'entame pas nos certitudes. Il demeure entendu que la crise économique
en est seule responsable et que le retour de la croissance fournira les emplois
attendus à tous ces bacheliers, licenciés ou docteurs qui vont aujourd'hui de
petits boulots en séjours à l'ANPE2. Les métiers de l'avenir ne sauraient qu'être
« intelligents ».
Cette vision optimiste conduit à peupler la France du XXIe siècle
d'ingénieurs, [...],-d'informaticiens, de spécialistes de marketing et de cadres
en tous genres travaillant dans les « services ». C'est ce qu'on appelle une
« société post-industrielle ». Mais curieusement, les responsables politiques,
sommés de trouver des « gisements d'emplois » pour les jeunes, n'osent plus
3*
35
évoquer ces superbes « professions d'avenir ». [...] Dernier exemple en date,
celui de Jacques Chirac3 qui, exposant ses remèdes anti-chômage dans le Point4,
explique : « Nous n 'avons pas su développer comme ils le méritent les services
à la personne, qui sont, par nature, les plus créateurs d'emplois... Il suffit de
songer aux personnes âgées dépendantes qui doivent être accompagnées dans
leur vieillesse, aux jeunes enfants qu'il faut garder parce que leurs parents
travaillent, aux nouveaux métiers liés à la protection de l'environnement ou à
toutes ces activités de service, notamment dans le domaine du commerce, qui
constituent unformidable gisement d'emplois. » Traduisons tout cela en termes
« politiquement non corrects » : gouvernantes, femmes de ménage, bonnes à
tout faire, baby-sitters, jardiniers, gardiens, cantonniers, pompistes, serveurs
et livreurs de pizzas, ce qu'on eût appelé au XIXe siècle « la domesticité ».
Des professions qui sont, en soi, fort respectables, mais qui devraient être
sérieusement réhabilitées pour répondre aux attentes des diplômes.
Il n'importe ! La prolifération annoncée d'emplois à bac — 2 ou —
3 n'affecte en rien la volonté de pousser 80 % des jeunes au bac puis de les
enfourner dans l'enseignement supérieur. La contradiction est si lourde de
menaces qu'on préfère ne pas la voir. Mieux vaut ignorer que nous sommes en
train d'échanger une société gérable contre une autre qui ne le sera pas.
Depuis un siècle, le progrès technique tire le progrès social, une heureuse
concordance dont nous n'avons jamais été conscients. Entre 1945 et 1975,
la modernisation et l'enrichissement de la France ont fait naître une énorme
classe moyenne, résorbant du même coup la coupure dramatique entre la
bourgeoisie possédante et le prolétariat. C'est ainsi que ces années devinrent
les Trente Glorieuses, dont Jean Fourastié5 s'était fait le chantre.
Il suffit d'une fable très simple pour comprendre ce modèle. Il était une fois
un patron qui faisait travailler quatre ouvriers. Il acquit une nouvelle machine
et utilisa deux d'entre eux, promus techniciens, pour la faire tourner. Mais
il licencia les deux autres dont il n'avait plus l'utilité. L'un d'eux trouva une
place dans un magasin, l'autre se recycla en informatique et devint ingénieur.
Tout ce petit monde s'enrichit, consomma davantage et permit des embauches
supplémentaires dans d'autres secteurs. Grâce au progrès, les quatre emplois
de départ sont devenus cinq et surtout, les tâches robotisées ont été remplacées
par des métiers plus intéressants. [...]
La France reproduisait à grande échelle cette petite histoire. Les séries
statistiques sont éloquentes : les plus basses professions ouvriers agricoles,
ouvriers spécialisés, personnel de maison — ont régressé pendant ces
années, tandis que les professions élevées — techniciens, cadres, ingénieurs,
commerçants, médecins, professeurs, etc. — n'ont cessé de s'accroître,
36
profitant à tous, sur le plan matériel comme sur le plan intellectuel. Le tout est
de savoir si nous pouvons encore compter sur elles.
Un vieux sage [...], Alfred Sauvy6, se posait la question, il y a cinq ans
déjà. Reprenant la parabole du patron et de ses salariés, il estima que la
conclusion était trop optimiste car le recyclage vers le haut des deux ouvriers
licenciés n'était nullement assuré. Il est plus vraisemblable, m'expliqua-t-il,
que le patron enrichi grâce à la machine, a engagé l'un d'entre eux pour garder
sa résidence secondaire, à moins que, jugeant cette charge excessive, il n'ait
opté pour un système de surveillance automatique, tandis que son ancien
ouvrier allait pointer au chômage. Dans un cas comme dans l'autre — et sans
envisager une délocalisation en Asie -, le compte du progrès technique n'est
pas bon : au mieux, il remplace les ouvriers par les domestiques et, au pis, par
les chômeurs. [...]
Nous allons vers une société duale avec une minorité de postes qui seront
très qualifiés et une majorité de tâches qui le seront fort peu, une société qui
n'étant plus porteuse d'espoirs pour tous, ne pourra que vivre sous tension.
Est-ce à dire que ces emplois pourront être confiés à n'importe qui ?
Certainement pas. Il n'est pas nécessaire d'avoir obtenu une licence pour garder
des enfants, c'est vrai. En revanche le maternage n'autorise aucun relâchement
de la vigilance. Toutes les mères le savent. Il en va de même pour tous ces
« petits métiers » qui exigent plus de conscience que de connaissances. Les
qualités réelles des individus seront donc plus importantes que les qualifications
certifiées par diplômes, en concluent certains experts.
Face à cette nouvelle demande, les jeunes auront besoin de savoirs plus
limités mais d'un professionnalisme à toute épreuve. Cette vertu s'apprenant
dans l'entreprise, nous les formons... à l'école. Non contents de faire tourner
à plein régime notre distributeur de bacs, nous avons développé, à un rythme
effréné, notre enseignement universitaire doublant en une dizaine d'années le
nombre des étudiants. Au point où nous en sommes, près d'un jeune sur deux
entre dans le supérieur, alors que les emplois de cadre ne représentent que le
quart de ceux que l'on crée. Dans le même temps, et en dépit des vœux pieux
gouvernementaux, le nombre des apprentis ne cesse de diminuer. La raison en
est simple : la société française est atteinte de la « maladie du diplôme » [...] et
les parchemins7 sont délivrés par les professeurs et non par les patrons. C'est
ainsi que l'on prépare des jeunes mal formés pour des emplois sous-qualifiés.
Une manière d'exploit dont la France est seule capable ! Nous continuons
donc à prétendre qu'un diplôme donne droit à un emploi tout en sachant que
nous délivrons une fausse monnaie qui sera refusée par les employeurs. Nos
banlieues n'ont connu jusqu'à présent que les révoltes de l'échec scolaire,
37
celles de la réussite pourraient être plus désespérées, donc plus terribles.
Résumons le tout. La population française est entretenue dans l'illusion que
grâce à l'instruction, tout le monde peut s'élever dans la hiérarchie sociale.
Personnellement, ou par enfants interposés. Pour la majorité, cela est un pur
mensonge. Les diplômes obtenus, à l'exception des «jokers », Polytechnique8,
ENA9, etc., conduiront souvent à un boulot sans intérêt, sans avenir, sans
protection et sous-payé. Bref, le fils d'analphabète bardé de diplômes se
retrouvera dans une condition professionnelle équivalant à celle de son père.
Ce jour-là, le rêve du progrès sera brisé et, avec lui, la cohésion sociale qu'il
apportait.
Il nous reste très peu de temps pour inventer une politique capable de gérer
une société déchirée et non plus réunie par l'évolution technique et la logique
des droits acquis. Encore faudrait-il admettre l'inéluctable afin d'en corriger
les effets. Nous faisons aujourd'hui tout juste l'inverse, et, demain, il sera trop
tard.
François de Closets,
© L'Evénement du jeudi,
30 décembre 1993 au 5 janvier 1994
1. Ouvrier qui travaille à l'entretien des routes.
2. Agence nationale pour l'emploi.
3. Maire de Paris à l'époque où l'article a été écrit.
4. Hebdomadaire français.
5. Économiste français qui a vu dans le progrès technique le facteur
essentiel du progrès économique et social.
6. Sociologue et démographe français, auteur d'importantes études
économiques et démographiques
7. Papiers symbolisant les diplômes
8. Grande école qui relève du ministère de la Défense
9. École nationale d'administration
I. Vocabulaire à traduire :
être atteint de la maladie du diplôme
il demeure entendu
à grande échelle
entamer une certitude
un gisement d'emplois
?
une domesticité
38
une prolifération
enfourner
se faire le chantre
être promu technicien _
la plus basse profession
une parabole
en dépit de
un recyclage
une société duale
à toute épreuve
une vertu
à plein régime
un rythme effréné
des voeux pieux
une fausse monnaie
bardé de
une cohésion
admettre l'inéluctable _
un cantonnier
II. Trouvez le mot qui manque et faites ensuite une phrase avec ce
mot :
• La Russie reproduit à
l'histoire de ses vols cosmiques.
• Pendant la crise économique, beaucoup d'ouvriers vont
.
• Après la 11-ème classe, tous les élèves ne sont pas
dans
l'enseignement supérieur.
• Les enseignants passent parfois
.
• Un homme
de diplômes ne sait plus où donner de la tête.
• L'usine vient de fermer ses portes : beaucoup d'ouvriers ont été
• l'élève, qui vient de passer son bac avec brio, a travaillé à un
toute l'année.
• Les professions élevées n'ont cessé de
depuis 1993 en
Russie.
• Un diplôme ne donne pas toujours
droit à un emploi
important.
• Il est très difficile pour un président de gérer une société
39
III. Trouvez le terme qui correspond à chaque mot ou expression :
la maladie du diplôme
la hiérarchie sociale
un profession à toute épreuve
un gisement d'emplois
une cohésion sociale
une bonne à tout faire
un fils d'analphabète
une tâche
une prolifération
une charge excessive _ _
enfourner
il en va de même
IV. Trouvez le terme qui s'oppose à chaque mot ou expression :
être licencié
une société déchirée
des voeux pieux
être bardé de diplômes
un pur mensonge
un chômage
un échec scolaire
une profession élevée
V. Traduisez en français le texte suivant (ci-dessous indiqué) :
Все больше российских вузов предоставляют студентам возмож­
ность получить несколько дипломов. В России работает довольно много
учебных заведений, в которых налажено сотрудничество с зарубежными
вузами и бизнес-школами. Одни кроме дипломов российского образца
выдают своим студентам еще и дипломы об окончании вузов-партнеров,
другие ограничиваются вручением сертификатов о разрешении переза­
честь некоторые дисциплины в случае продолжения учебы за границей.
Практика показывает, что в России программы совместных дипло­
мов реализуются односторонне. То есть в подавляющем большинстве
случаев заключение договоров о .партнерстве означает, что российские
вузы выдают своим студентам по окончании учебы два диплома, а ино40
странное учебное заведение интереса к реализации данной совместной
программы в отношении своих студентов не проявляет. Симметрия в
этом вопросе отсутствует. К примеру, среди слушателей европейских
технических вузов-партнеров интерес к получению российских дипло­
мов очень слабый. Кроме того, выдать российский государственный
диплом выпускнику зарубежного вуза по действующим у нас нормам
не так просто и значительно сложнее, чем реализовать эту программу
в Европе. Тем не менее в отношении российского бизнес-образования
специалисты настроены более чем оптимистично.
Причем ни одно бизнес-образование, даже полученное в самых
престижных университетах мира, не сможет раскрыть перед слушате­
лями секретов российского менталитета так, как это позволят сделать
совместные российско-иностранные программы. Сегодня трудно себе
представить, что тема двойных дипломов в бизнес-образовании может
представлять интерес только для одной стороны. Это всегда двойная си­
туация, причем двигателем в этом вопросе является осознание зарубеж­
ными вузами (или бизнес-школами) того факта, что сегодня нужно опе­
рировать знаниями на глобальном образовательном рынке, а не на своем
местном, ограниченном территорией США или Западной Европы.
Это становится особенно актуально в последнее время, когда Россия на­
равне с Китаем и Индией превращается в серьезного игрока на глобальной
арене. Как в России, так и за границей учебные заведения сражаются за
своих студентов, пытаются сделать свое образование более привлекатель­
ным, а потому двойные дипломы, хотя и требуют проведения значительной
технологической работы, интересны для всех участников процесса.
VI. Thèmes à discuter :
•
•
Les problèmes de l'enseignement russe et français en général.
Le rôle, l'importance et la nécessité de diplôme en France et en Russie.
Textes Complémentaires : LA CLÉ DE L'EMPLOI EST À
L'UNIVERSITÉ
Résoudre le chômage des jeunes exige des moyens, mais aussi beaucoup
plus de pragmatisme
Le chômage est d'abord un phénomène européen lié à l'ouverture trop
rapide des marchés, mais il est amplifié dans chaque pays par des facteurs
41
spécifiques. En France, parmi ces derniers et après la faiblesse de croissance, il
y a l'inadaptation de l'offre de formation à la demande du marché du travail.
Quelles en sont les causes ? Quels pourraient en être les remèdes ? Afficher
comme obj ectifde conduire 80 % d'une classe d'âge au niveau du bac et en même
temps de créer un bac professionnel ont été deux décisions malheureuses dont
nous payons aujourd'hui la facture. Oh ! certes, ridée était généreuse. Avoir
des ouvriers qualifiés bacheliers donc instruits et cultivés dans une société où
le progrès technique demande de plus en plus de connaissances, n'était-ce pas
préparer l'avenir ? Vingt ans après, il faut bien reconnaître que cette stratégie
n'a pas donné les résultats escomptés. Les bacheliers ne veulent pas être
ouvriers. La sélection se décide, dès le collège, sur les savoirs théoriques. Les
voies technologiques et surtout professionnelles sont dévalorisées et l'on y
accède rarement par choix. Pendant ce temps, nous avons des emplois vacants
dans le bâtiment, la mécanique, l'hôtellerie et la restauration, le dépannage,
l'artisanat...
Peut-on revenir là-dessus ? En conservant le principe de la scolarité
obligatoire à 16 ans, on devrait permettre aux élèves qui le désirent une
formation en alternance à partir de 14 ans. Au niveau du bac professionnel,
il faut reprendre l'idée de « l'enseignement professionnel intégré » qui avait à
l'époque reçu l'appui de tous les partenaires sociaux. Cet enseignement associe
l'éducation nationale et le monde de l'entreprise en utilisant l'alternance pour
les élèves, mais aussi la formation périodique des enseignants professionnels
au sein des entreprises. Dans les deux cas, la rémunération des stages est la
condition essentielle de réussite, car elle constitue une motivation forte pour
les jeunes. Elle les insère dans le mécanisme du marché du travail et elle
décourage les entreprises de substituer les stages aux emplois comme elles le
font aujourd'hui trop souvent. Dans les filières dites générales, il faut amplifier
dès le collège les enseignements à finalité pratique (traitement de texte,
manipulation de tableaux de chiffres, statistiques élémentaires, élaboration
de projets).
«Dans lesfilièresgénérales, il faut amplifier dès le collège les enseignements
àfinalitépratique »
Second secteur, l'enseignement supérieur. Sachons d'abord que l'université
française, dont on souligne trop souvent les insuffisances, a accueilli en trente
ans huit fois plus d'étudiants. Elle a amélioré ses formations, sans jamais avoir
les moyens financiers adéquats. Rappelons que, par habitant, nous dépensons
pour notre enseignement supérieur (grandes écoles comprises) 2,5 fois moins
42
que les Etats-Unis ! Toute amélioration de la situation actuelle passe par une
augmentation massive du budget des enseignements supérieurs (salaires
des enseignants, bourses des étudiants, crédits pédagogiques, amélioration
et maintenance des campus, crédits de recherche, crédits d'accueil pour les
enseignants extérieurs).
Cela étant dit, faisons un rapide inventaire de la situation des divers
secteurs vis-à-vis de l'emploi. Le droit et la gestion ont déjà leurs filières
tournées vers la professionnalisation. Dans le secteur médical, où les études
sont très professionnalisées par alternance tout en étant de très haut niveau,
les numerus clausus sont trop bas et induisent déjà une pénurie de médecins.
Le secteur paramédical, dont l'importance va croissant, devrait être développé
en s'appuyant sur un système qui a fait ses preuves, celui des IUT et des IUP.
Les sciences, secteur essentiel, se sont réorientées depuis quinze ans vers la
professionnalisation. Mais, ici, le désastre est la désaffection pour les carrières
scientifiques, qui risque d'obliger notre pays à « importer » des scientifiques
étrangers.
Reste le point noir que sont les sciences humaines et les sciences et
techniques des activités physiques et sportives (Staps). Pour les premières,
la professionnalisation est insuffisante, et pour les deux, les effectifs sont
pléthoriques par rapport aux débouchés. La raison en est que l'université
fonctionne sur le système de l'ultralibéralisme, si décrié par ailleurs. Chaque
filière est libre, s'y inscrit qui veut, qu'il ait une fomiation préalable adaptée
ou pas, sans limites de nombre, souvent sans la moindre adéquation avec
les offres d'emploi. Les étudiants défendent ce système au nom de la liberté
de choix. Les professeurs, quant à eux, l'exploitent en attirant les étudiants
vers leur discipline, sans souci des débouchés. Ainsi, l'étudiant est lâché, seul
face à la férocité du marché de l'emploi. Or, si cette pratique était acceptable
lorsque la France avait 200 000 étudiants et 3 % de taux de chômage, elle ne
l'est plus aujourd'hui, avec 2 millions d'étudiants et 10 % de chômeurs.
L'université doit certes conserver sa vocation traditionnelle, qui est celle de
créer les nouveaux savoirs, foraier les enseignants et les chercheurs, maintenir
de hauts lieux d'érudition, de culture et de recherche, mais elle doit aussi,
pour une large part, devenir un lieu de formation professionnelle débouchant
sur l'emploi. Elle a fait des efforts dans ce sens, notamment en sciences, qui
doivent être encore amplifiés.
Le bac doit rester le passeport pour la poursuite d'études, ce qui exclut
d'instaurer une sélection à l'entrée de l'université. Mais il convient de mettre
en place, après une première année post-lycée assez générale, une orientation
progressive vers des filières adaptées au marché de l'emploi, tant en ce qui
43
concerne les contenus d'enseignement que le nombre de postes disponibles.
Bien sûr, cela nécessite qu'il y ait un large consensus entre enseignants et
étudiants et que l'on recrute à l'université beaucoup de professionnels, ce que
le système permet si on le veut.
Enfin, mais c'est fondamental, le développement de la formation continue
doit être pour l'université une priorité absolue, en liaison avec le monde des
entreprises et l'employeur numéro un qu'est l'Etat. L'idée lancée par le président
de la Conférence des présidents d'université sur un grand débat universitéemploi est une excellente proposition qu'il faut suivre en y impliquant toutes
les forces vives du pays. L'avenir de nos jeunes en dépend.
Claude Allègre a été ministre de l'éducation nationale,
de la recherche et de la technologie de 1997 à 2000
UNITÉ 3 : M O E U R S
Texte 1 : LES DROGUÉS DU WEB
Certains, surtout aux Etats-Unis, ne peuvent plus lâcher leur écran des
yeux. De là à parler de cyberdépendance...
Les psychiatres ne savent plus où donner de la tête. Aux côtés de leurs
traditionnels clients toxicomanes apparaissent de plus en plus de nouveaux
cas de dépendances bien plus complexes à diagnostiquer et répertoriées
sous le nom de « toxicomanies sans drogue ». Dépendance aux jeux, aux
bonbons, à la télévision, aux sectes, à la nourriture, au téléphone portable ... et dernière-née : l'Internet addiction. D'après une récente étude
menée par l'Association américaine des psychologues, sur 18000 utilisateurs d'Internet, 6 % des Américains seraient des « drogués » du Web, de
la même façon que l'on peut être alcoolique ou toxicomane. 83 % d'entre
eux ressentent un besoin impérieux de se connecter, 68,5 % ont en vain
tenté de réduire leur consommation et 79 % de ceux qui ont essayé sont
devenus plus nerveux. Jour et nuit, ces accros de la connexion ne cessent de
surfer (78 %), de consulter leur mail (75 %), déjouer (62 %) ou de discuter
(57 %). Un autre rapport, celui du Dr Kimberley Young, fondateur d'un
centre pour les « drogués du Net », à Bradford, en Pennsylvanie, souligne
que les « cyberliaisons sont une raison de plus en plus invoquée dans les
affaires de divorce ». Sur le Web lui-même, les sites consacrés à ce sujet
fleurissent. Psynternaute, du très médiatique docteur canadien Jean-Pierre
Rochon, propose — test à l'appui — une définition du cyberdépendant : « Un
individu de sexe masculin, âgé de 25 à 35 ans, scolarisé, financièrement capable de se doter d'un ordinateur assez dispendieux et de passer un nombre
incalculable d'heures devant son écran. »
Le phénomène laisse les psychiatres assez sceptiques. « Il faut toujours
se méfier de la dérive métaphorique du terme dépendance, rappelle Marc
Valleur, psychiatre spécialisé dans le traitement des joueurs pathologiques.
Il y a danger à appeler « addiction » une habitude que tous les gens ne
comprennent pas. Lors du très médiatique procès O.J. Simpson en
Amérique du Nord, un psychiatre avait établi une grille de dépendance
au procès Simpson ! Certes, l'Internet addiction peut exister, mais il ne
faut pas la diabohser. Je pense que, comme pour les jeux, on arrivera
45
à 1 % de dépendants au Web. » Un chiffre marginal, certes, mais qui
finit par être important lorsque les utilisateurs se comptent par dizaines
de millions. « Par sa facilité d'accès, par sa connotation scientifique et la
note d'acceptation sociale qui l'accompagne, Internet devient facilement
l'objet d'abus », explique Dan Velea, médecin dans un centre de toxicomanie dans l'Oise et auteur de nombreux rapports sur l'Internet addiction.
« Les personnes ayant des difficultés à communiquer sont les plus enclines
à cette dépendance, car Internet, c'est la parole sans risque. Le Web est
un lieu où réel et virtuel ne sont plus dissociables. Il y a un risque de
dépersonnalisation. » Le plus dur est de les déconnecter. Leur dire de
supprimer leur abonnement à Internet est illusoire : la plupart s'en servent
pour leur travail. D'où cette idée paradoxale des Américains de se servir
du mal pour enrayer le mal, en les orientant vers des groupes de discussion
sur Internet. Le plus connu d'entre eux, Interneters Anonymus fonctionne
comme les Alcooliques anonymes.
Alexandra Guillet
I. Vocabulaire à traduire :
un cas de dépendance
répertorier
un besoin impérieux
se connecter
un accro de la connexion
surfer
médiatique
dispendieux
se doter de
se méfier
la dérive
diaboliser
un abus
être enclin à
test à l'appui
une dépersonnalisation
enrayer
un psynternaute
établir une grille de
46
II. Trouvez le mot qui manque et faites ensuite une phrase avec ce
mot :
• Les étudiants ressentent toujours un besoin
d'aller à la
cantine.
• Les élèves russes ne savent plus où
à cause de nombreux
exercices à faire à la maison.
• Les
de dépendance au téléphone portable sont répertoriés sous
le nom de « toxicomanie
».
• Les drogués du Web sont de plus en plus en état de divorce à cause de
• Pour les enfants, l'Internet addiction devient l'objet
ne faut pas la
.
• Les drogués du Web sont comme les Alcooliques
• Les thrillers, qui ne cessent de
, ne peuvent plus
leurs écrans des yeux.
, mais il
.
III. Trouvez le terme qui correspond à chaque mot ou expression :
donner de la tête
un drogué du Web
répertorier
un besoin impérieux
être enclin à
un psynternaute
les sites fleurissent
diaboliser
un objet d'abus
se doter de
se servir du mal pour enrayer le mal
.
IV. Trouvez le terme qui s'oppose à chaque mot ou expression :
un ordinateur dispendieux
réduire la consommation
un accro
un chiffre marginal
par dizaines de millions
la difficulté à communiquer
47
supprimer l'abonnement
illusoire
les Alcooliques anonymes
dissociable
V. Traduisez en français le texte suivant (ci-dessous indiqué) :
Почему наши дети как завороженные часами сидят у монитора? По­
чему этот вид времяпрепровождения подчас оказывается для них наи­
более привлекательным и даже единственным? Куда девается любовь к
подвижным играм и потребность в дружбе, общении? Какие движущие
силы заставляют простое увлечение компьютерными играми и чатами
перерасти в постоянную потребность играть и общаться в чатах? Давай­
те перечислим основные причины возникновения компьютерной зави­
симости у младших школьников и подростков.
Отсутствие или недостаток общения и теплых эмоциональных от­
ношений в семье. Когда родители не уделяют ребенку времени, необ­
ходимого для ежедневного выражения искреннего участия в его жизни,
не интересуются состоянием душевного мира, мало спрашивают о его
мыслях и чувствах, о том, что действительно волнует и тревожит ребен­
ка, не слышат его. Конечно, по указанной причине может развиваться
не только зависимость от компьютерных игр и развлечений, но и другие
виды зависимости, а также различные формы отклонений в поведении.
Отсутствие у ребенка серьезных увлечений, интересов, хобби, при­
вязанностей, не связанных с компьютером. Подросток понимает, что
можно сидя дома найти себе собеседника, с которым в любой момент
нетрудно прекратить общаться, достать (скачать) реферат, ради которого
раньше пришлось бы идти в библиотеку. Столь радужная перспектива
«пригвождает» ребенка к экрану монитора.
Неумение ребенка налаживать желательные контакты с окружаю­
щими, отсутствие друзей. Допустим, ребенок (подросток) слишком
застенчив и не может свою застенчивость побороть. Или внешняя не­
красивость отталкивает сверстников от общения с ним, или у ребенка
развились черты характера, препятствующие установлению дружеских
привязанностей: замкнутость, злобность, чрезмерная жадность, мсти­
тельность, обидчивость, агрессивность.
Следующую причину психологи выделяют как одну из первых и
обозначают ее как «наличие тяжелой инвалидности, серьезного забо­
левания». Если ребенок-инвалид учится на дому, если круг его обще48
ния очень ограничен, если он почти или вовсе не выходит из дома, если
тяжелые увечья препятствуют установлению контактов с окружающи­
ми или отвращают окружающих от ребенка, то компьютер может стать
единственным средством общения, получения информации, единствен­
ным развлечением и занятием.
Разумеется, нет ничего плохого в том, что компьютер позволяет та­
ким детям «открывать мир», находить друзей — это абсолютное благо.
Зависимость же наступает тогда, когда при появлении альтернативных
возможностей обучения, общения, досуга, они (эти новые возможности)
отвергаются, когда компьютер используется лишь как средство получе­
ния удовольствия, но не информации, не пользы. Но... грань здесь едва
уловимая — очень сложно определить, является ли ребенок-инвалид, не
выходящий из дома и не имеющий альтернативных возможностей вре­
мяпрепровождения, находящийся целыми днями у экрана монитора, за­
висимым от компьютера.
А отличник, здоровый ребенок, у которого много друзей и с родите­
лями прекрасные отношения, не может приобрести компьютерную за­
висимость? Конечно, может! Детская психика еще не окрепла, стержень
характера еще не сформировался, а во многих компьютерных играх мо­
гут использоваться эффекты, оказывающие психологическое влияние.
VI. Thèmes à discuter :
•
•
Rôle de l'Internet, ses avantages et ses défauts.
Cyberdépendance : maladie ou objet d'abus?
Texte 2 : FAUT-IL AVOIR PEUR DES POKÉMONS ?
A en croire l'ampleur du phénomène qui a envahi les cours de récré,
stimulé par un savant marketing, il y a de quoi être inquiet. En tout cas, les
gamins et Nintendo s'y retrouvent.
Question d'une jeune maman à un marchand de jouets : « Dites, vous
êtes sûr qu'il n'y pas d'images subliminales dans vos Pokémon ? » Depuis
leur débarquement en France, l'automne dernier, les Salamèche, Grotadmorv
et autres bestioles du jeu japonais font un tel tabac auprès des gamins de
3—12 ans que de plus en plus de parents s'inquiètent de cette « pokémania »
galopante et se demandent si leurs rejetons ne sont pas manipulés. « Notre fils
4-1224
49
est si obnubilé que nous avons fini par dire stop, témoigne Renaud, père d'un
petit garçon de 8 ans. On lui a confisqué les Pokémon pendant toute la durée
des vacances. Et pas question d'en acheter d'autres ! » Les enseignants, eux,
n'ont pas attendu pour sévir contre les sales bêtes de Nintendo, qui déclenchent
bagarres et racket dans les cours d'école. En France, en Europe et aux EtatsUnis, plusieurs établissements ont déjà interdit le jeu dans leur enceinte. Le
secrétaire général de l'Association des directeurs d'école britanniques, David
Hart, s'est même publiquement prononcé contre le marketing « irresponsable »
de Nintendo, heureux détenteur de la marque. L'hystérie menace : en
Allemagne, un retraité a lâché son chien contre un copain de son petit-fils qui
n'avait pas voulu échanger l'une de ses précieuses cartes.
Jamais un jeu pour enfants n'avait remporté un tel succès commercial.
Depuis son lancement au Japon en 1996, la version vidéo des Pokémon s'est
écoulée à plus de 55 millions d'exemplaires. Pulvérisés, les Lara Croft, Star
Wars et autres dieux du stade électronique. « Il se vend une Gameboy Pokémon
toutes les quatre secondes en France », assure le fabricant Nintendo. Même
le président du groupe UDF à l'Assemblée nationale, Philippe DousteTBlazy,
avoue aujourd'hui un petit faible pour le lapin jaune Pikachu, mascotte des
bambins. Des consoles vidéo aux jeux de cartes — 10 milliards vendues dans
le monde, 500 millions en France — en passant par le dessin animé longmétrage, la série télévisée et les quelque 1500 produits dérivés, la licence
Pokémon a déjà généré 105 milliards de francs de chiffre d'affaires sur la
planète.
Et ce n'est qu'un début. Pour la rentrée scolaire, Nintendo annonce deux
nouvelles consoles de salon ainsi que deux versions inédites du jeu, avant
la sortie du second dessin animé, le 20 décembre, et l'arrivée d'une centaine
de nouveaux personnages en avril 2001. Sans oublier, bien sûr, la noria de
nouveaux cartables, yaourts, slips, brosses à dents et autres babioles qui ont
déjà commencé à envahir les présentoirs. Une ruine pour les parents, qui
dépensent des milliers de francs dans la console Gameboy (499 F), le jeu vidéo
(249 F), les cartes (29 F le paquet de 11)... Les doublons étant fréquents, il
faut acheter plusieurs jeux de cartes — ou se les échanger entre joueurs —
pour collectionner les 151 personnages.
Plus qu'une mode, toutefois, les Pokémon constituent un phénomène
marketing inédit, une prodigieuse machine de guerre. A en croire la petite
histoire, l'aventure commence au début des années 90 sur le bureau de Satoshi
Tajiri, un jeune créateur de jeux vidéo. Un criquet se pose par hasard sur la
table du Japonais, ancien collectionneur d'insectes. En observant la bestiole,
Satoshi Tajiri imagine alors un jeu de rôle peuplé de petits animaux qu'il faut
50
capturer et dresser au combat. Nintendo rachète les droits, mais ne flaire pas
tout de suite la bonne affaire, et lance le produit sans effort de promotion
particulier. Ce n'est qu'après le démarrage fulgurant du jeu — 1 million de
Gameboy vendues en six mois — queJe fabricant japonais active la grande
machinerie publicitaire et met en place sa stratégie.
Premier axiome : verrouiller le processus d'exploitation. Satoshi Tajiri,
l'inventeur, détient un droit de regard sur tous les articles de la marque. Un
seul agent — TF1 pour la France — centralise les licences dans chaque
pays. « La moindre demande devant être agréée par Nintendo Japon, les
délais d'approbation pour un produit dérivé peuvent atteindre neuf à dix
mois, explique Géraldine Liger de TF1 Licences. Même zèle pour les
contrefaçons. Dans tous les pays, un cabinet juridique rémunéré par le
fabricant nippon traque les nombreux petits malins qui profitent des délais
d'attente pour écouler leurs copies. Second axiome : faire monter la fièvre
chez les « pokémaniaques » en raréfiant les articles. « Contrairement
aux Pogs, ces petites capsules en carton qui ont fini par lasser les enfants
parce qu'on en trouvait partout, la diffusion des articles Pokémon est très
maîtrisée, observe Ronan Gloagen, chargé d'étude à l'Institut de l'enfant.
Les cartes sont diffusées au compte-gouttes. » Et l'intérêt sans cesse ravivé.
Une véritable « entreprise de crétinisation mondiale », s'emporte MarieAude Murail, auteur de livres pour enfants, qui vient de publier un vrai
petit précis de morale, Tu t'es vu quand tu triches ? (La Martinière). « J'ai
déjà subi les Crado, Dragonball Z et les Tamagotchi, explique cette mère de
famille. Il faut maintenant que je parle à ma fille de 6 ans de la publicité, du
lavage de cerveau... »
Les Pokémon, énorme baudruche, marketing ? Pas si simple. En juillet
dernier, Paul, 6 ans, fait une très grave chute de cheval. Après trois jours
dans le coma, l'enfant se réveille sans pouvoir dire un mot. Dans l'espoir
de le faire réagir, sa mère lui montre un journal sur les Pokémon. « C'est
Pikachu ! » s'écrie le gamin. A l'évidence, ces créatures renferment un réel
pouvoir d'attraction. « L'univers des Pokémon est très élaboré, analyse la
psychomotricienne Evelyne Esther Gabriel, auteur de Que faire avec les jeux
vidéo ? (Hachette Education). On retrouve tous les ingrédients du jeu vidéo
classique — les combats, le sentiment de toute-puissance chez le joueur —
mais les héros sont plus nombreux, ils se transforment et leurs aventures sont
liées les unes aux autres. »
Un univers auquel les adultes ne comprennent pas grand-chose : « Le
premier niveau, c'est 16, puis 32 ou 36, tente d'expliquer Samuel, 7 ans. Tu
captures les Pokémon quand ils n'ont presque plus d'énergie, avec la Pokéball.
4*
51
Mais, parfois, ils se font empoisonner, alors, tu les envoies dans un centre
pour se faire soigner. » Logique !
« Des alibis pédagogiques »
A y regarder de plus près, cependant, de nombreux parents trouvent le
jeu plutôt malin. « C'est une bonne façon d'aller vers les autres, d'apprendre
à négocier et de développer ses talents de stratège, estime Philippe, père d'un
garçon de 9 ans. En plus, les gosses développent des capacités de mémoire
exceptionnelles : ils se souviennent des noms de tous les personnages,
orthographe comprise ! » Mais, pour le psychanalyste et pédopsychiatre
Samuel Lepastier, ces vertus pédagogiques restent à démontrer. « Les héros
sont beaucoup trop nombreux pour que l'enfant puisse s'identifier à eux et
construire une histoire qui lui permette de développer sa personnalité, considère
le thérapeute. Les Pokémon sont surtout un symptôme de notre société, où l'on
cherche d'abord à rendre les enfants consommateurs, pour trouver ensuite des
alibis pédagogiques. »
Faut-il faire la guerre aux Pokémon, créatures de la mondialisation et du
conditionnement marchand ? Aux parents d'en juger, selon les valeurs qu'ils
veulent transmettre à leurs enfants. En attendant, la pokémania continue de
faire des accros. Plus de 6000 jeunes de 7 à 20 ans ont participé au tournoi
Pokémon Stadium, organisé en juillet dernier à Paris. On ne vous l'avait pas
dit, le maître du monde est japonais. Il s'appelle Nintendo.
Claire Chartier
I. Vocabulaire à traduire :
l'ampleur du phénomène
une cour de récré
:
Nintendo
des images subliminales
une bestiole
faire tabac
être obnubilé
un rejeton
sévir contre
•
déclencher
un détenteur de la marque
une mascotte ••••••
générer
• •-• • '•-
__
_ _
52
une console
la noria
une babiole
une ruine pour les parents
un présentoir
un doublon
un jeu de rôle
dresser au combat
flairer
fulgurant
verrouiller
un délai d'attente
une contrefaçon
raréfier
diffuser au compte-gouttes
un lavage de cerveau
une baudruche
un pouvoir d'attraction
un conditionnement marchand
faire des accros
II. Trouvez le mot qui manque et faites ensuite une phrase avec ce
mot :
• Face à Г
du problème des jeux japonais, beaucoup d'enfants
deviennent très nerveux.
• Même après sa mort, les chansons de Michel Jackson font
dans le monde.
• En sortant, les parents ont
la porte de leur maison.
• La technologie la plus développée est celle des fabricants
.
• Les Français délivrent leurs visas au
.
• Le scandale politique entre la Russie et la Géorgie s'est
de
nouveau.
• La Chine produit beaucoup de
^ ^ _ des marques connues dans le
monde.
• La publicité est un moyen du
•
de cerveau des
consommateurs.
• Les jeux vidéos classiques renferment un grand
d'attraction.
53
• Les élèves du collège « Molière » ont participé au
Stadium.
Pokémon
III. Trouvez le terme qui correspond à chaque mot ou expression :
une bestiole
un jeu nippon
confisquer
dans l'enceinte de
faire un tel tabac
être détenteur de
verrouiller la porte
les délais d'approbation __
même zèle pour
une mascotte des bambins
s'écouler à plus de
IV. Trouvez le terme qui s'oppose à chaque mot ou expression :
une pokémonia galopante
diffuser au compte-gouttes
raviver le feu
une contrefaçon
mettre en place
une version inédite du jeu
un dessin animé long-métrage
une ruine pour les parents
une prodigieuse machine de guerre
une énorme baudruche
V. Traduisez en français le texte suivant (ci-dessous indiqué) :
Наиболее сильно человек подвержен зависимости от компьютерных
игр, поскольку события в компьютерных играх не повторяются и проис­
ходят достаточно динамически, а сам процесс игры непрерывен. Полное
погружение в игру создает эффект участия игрока в некой виртуальной
реальности, в неком существующем только для него сложном и подвиж­
ном процессе. Именно это свойство компьютерных игр не позволяет
54
игроголику прервать процесс для выполнения каких-либо социальных
обязательств в реальной жизни.
Разработчики подобных программных продуктов заинтересованы
в том, чтобы игра увлекала настолько, насколько это возможно. Задача
производителей — создать максимальный эффект «погружения», что­
бы при выпуске очередной серии человек, зависимый от компьютерных
игр, не раздумывая купил именно их продукт.
Увлечение компьютерными играми — это не пристрастие к какойлибо одной компьютерной игре, поскольку это скорее психологическая
«цепная реакция». Пройдя одну игру в каком-либо жанре, который по­
нравился больше всех, игроголик ищет другие игры этого же жанра, сде­
ланные в идентичной стилистике и не уступающие по психологическому
напряжению, а дальше — стремление пройти все игры этого типа, коих
в данный момент на рынке огромное множество. Необходимо отметить,
что прохождение новой компьютерной игры занимает от 5—6 часов до
нескольких суток, иногда даже недель. Путем создания секретных под­
уровней, производители как бы подталкивают игрока к некому соревно­
вательному ощущению «кто кого?», что является одной из множества
причин возникновения зависимости от компьютерных игр.
Игры, события в которых зависят непосредственно от игрока, то есть
развивающиеся самостоятельно вместе с игроком, заставляют проходить
их снова и снова. Каждый раз в каждой новой ситуации игрок проверяет,
что случится, если развитие событий он поведет по-другому. Подобные
игры «поглощают» еще сильнее, чем те, которые построены на сцена­
риях, поскольку они предоставляют еще большую свободу действий
играющему, дают ему возможность почувствовать себя разработчиком
того или иного уровня или сценария компьютерной игры.
Люди подросткового периода настолько вживаются в реалистичную
компьютерную игру, что им «там» становится гораздо интереснее, чем в
реальной жизни. Там поставлены вполне конкретные задачи, невыпол­
нение которых не приведет к каким-либо потерям, к плохим оценкам, к
ссоре с родителями. Сделанная ошибка может быть исправлена путем
многоразового повторного прохождения того или иного этапа игры.
Единственным на настоящий момент проверенным способом не дать
подростку оказаться в зависимости от компьютерных игр — это при­
влечь его в процессы, не связанные с компьютерами, чтобы электронные
игры и процессы не стали заменой реальности. Показать растущему че­
ловеку, что существует масса интересных развлечений помимо компью­
тера (боулинг, сноуборд, выходы за грибами, пейнтбол, походы на бай55
дарках, футбол и прочее), которые не только позволяют пережить острые
ощущения, но также тренируют тело и нормализуют психологическое
состояние.
Виртуальная реальность — это не сама жизнь, это лишь вторичная
часть жизни, это параллельный, но не основной процесс. Нет смысла
игнорировать компьютерные возможности, необходимо их использо­
вать по мере необходимости, а развлечения в виде компьютерных игр
необходимо сопрягать с реальными активными действиями в реальном
мире.
VI. Thème à discuter :
•
Parlez des jeux en général.
Texte 3 : LES ANTI-CONSOMMATION VEULENT
CHANGER LE MONDE HORS DES PARTIS
Jeanne, 23 ans, fait partie de ceux qui ont commencé à tracer leur
engagement politique à coups de marqueurs, barrant rageusement les publicités
du métro parisien, à l'hiver 2003. Dans un restaurant associatif, en plein cœur
du quartier de Belleville, à Paris, elle se souvient de sa première « action
directe » : « J'étais impressionnée et excitée. J'avais enfin trouvé le moyen
d'agir politiquement sans qu'un autre le fasse à ma place. »
Dans cette cantine où l'on se sert soi-même dans la cuisine, une trentaine
de jeunes, de 20 à 30 ans pour la plupart, passent la soirée à discuter des
faucheurs d'OGM1, de la flambée du prix du pétrole et de l'huile végétale,
qui peut « remplacer l'essence de nos voitures sans problème ». Ils font
partie de RAP (Résistance à l'agression publicitaire)2 ou de mouvements
libertaires.
Ici, il arrive que l'on croise d'autres militants anti-consuméristes, ceux
qui organisent les opérations de barbouillage de panneaux publicitaires,
des actions de boycott, le dégonflage des pneus de 4 x 43 ou participent aux
parodies de messes en pleine rue, dans une imaginaire « église de la Très
Sainte Consommation ».
Depuis la fin des années 1990, ces groupes tels que les anti-4 x 4, qui
militent contre les véhicules tout-terrain en ville, Vélorution, qui plaide pour
le remplacement de la voiture par la bicyclette, ou Chiche, un groupuscule
de jeunes écologistes, se multiplient, dessinant une mosaïque de tendances,
56
à l'image des altermondialistes. Parmi les anti-consuméristes coexistent des
écologistes purs et durs, qui vivent sans voiture, sans télé, sans réfrigérateur ;
des anarchistes nomades ou squatteurs4 ; des procéduriers.
Marqueurs et nez de clown
Leur point commun ? La volonté de militer à gauche « hors du carcan
des partis », pour se retrouver lors de manifestations avant tout « ludiques ».
Armés de marqueurs indélébiles, de tracts réalisés sur leurs ordinateurs
individuels, portant parfois des nez de clown, ils remettent en cause la société
de consommation, dans la lignée des mouvements de Mai 1968, mais dans
un contexte économique infiniment plus difficile que celui qu'ont connu leurs
parents.
Contre le productivisme, ils dénoncent une société de consommation dont
la seule référence est la croissance. Depuis les années 1970, les livres de
chevet n'ont pas changé : La Société du spectacle, de Guy Debord ; 1984,
de George Orwell. Mais, loin des barricades de Mai, ce sont désormais les
mouvements anti-OMC de Seattle (1999) et anti-G8 de Gênes (2001) qui sont
devenus les références fondatrices de ce nouveau militantisme. Autre élément
déclencheur : la parution de l'ouvrage No logo, de la journaliste canadienne
Naomi Klein, qui fustige la « tyrannie des marques ».
« Tous les opposants au néolibéralisme se retrouvent autour de la lutte
contre la publicité, perçue comme le carburant du système capitaliste actuel »,
explique Sébastien Darsy, auteur du Temps de Yanti-риЪ (Actes Sud, 2005).
Entre les anti-4 x 4, les anti-télé, les pro-vélo et les anti-panneaux d'affichage,
les frontières sont donc floues et mouvantes, les liens multiples et informels.
On passe de territoire de lutte en territoire de lutte.
« Zapping » des engagements
Ce « zapping » des engagements reflète le fonctionnement de cette
nébuleuse, comme si Internet venait transfonner les formes traditionnelles du
militantisme. « L'information circule très vite à l'aide de blogs, de newsletters,
d'e-mails, explique Philippe Colomb, président de Vélorution. On prévient
tout le monde et on agit. » Mais la liberté de l'engagement a un prix : « II y
a beaucoup de turnover. Notre militance est difficile à tenir dans la durée »,
déplore-t-il.
À leur manière, les nouveaux militants anti-consommation rappellent à
tous crins leur besoin de fantaisie. Comme en témoignent Jean-Christophe,
28 ans, chômeur, aujourd'hui salarié de RAP, et Roger, 30 ans, ingénieur
en électronique, licencié de son entreprise il y a quelques mois. Très
57
investis dans le mouvement, ils se disent aussi membres de la « génération
précarité ».
Audrey Garde et Adeline Percept
lemonde.fr /25.09.05
1. Militants écologistes qui détruisent les champs expérimentaux déplantes
génétiquement modifiées.
2. Association, créée en 1992, qui dénonce les nuisances humaines,
sociales et environnementales de la publicité.
3. Une démarche d'écologistes demandant que les véhicules à quatre roues
motrices soient interdits des centre-villes.
4. Un groupe de personnes qui occupe un lieu dans un but de logement ne
possédant ni titre de propriété ni bail de logement.
I. Vocabulaire à traduire :
tracer l'engagement
barrer les publicités
être excité
les faucheurs d'OGM
la flambée du prix
les militants anti-consuméristes
un barbouillage
un véhicule 4><4
un véhicule tout-terrain
plaider pour
un groupuscule de
un altermondialiste
un écologiste pur et dur
en plein coeur de
un nomade
un procédurier
militer à gauche
remettre en cause
dans la lignée de
un élément déclencheur
fustiger
un carburant
un « zapping » des engagements
a
58
une nébuleuse
un turnover
déplorer
à tous crins
la « génération précarité »
t
_^_^_
IL Trouvez le mot qui manque et faites ensuite une phrase avec ce
mot :
• Notre-Dame de Paris se trouve en
de la capitale.
• La
des prix alimentaires a provoqué une déstabilisation
politique dans le pays.
• Pour se rendre à la datcha, Serguei Ivanovitch a acheté un véhicule
• Un
de jeunes étudiants s'est rendu en France pour passer un
stage de langue.
• Les écologistes ont toujours la volonté de
à gauche.
• La population russe
pour le remplacement des produits
alimentaires étrangers par les produits russes.
• Le parti démocratique et le parti de droite russes ont tracé leur
jusqu'à l'an 2020.
• Les journalistes russes ont remis
la question de la délinquance
juvénile.
• Les sondages de l'INSEE ont relevé un grand
dans les
supermarchés russes et français.
• Le problème des générations
est aujourd'hui l'un des plus
accrus dans le monde.
III. Trouvez le terme qui correspond à chaque mot ou expression :
un véhicule tout-terrain
un groupuscule
barrer les publicités
fustiger la tyrannie
plaider pour qch
remettre en cause
un barbouillage
un élément déclencheur
la génération précarité
59
une manifestation ludique
une frontière floue
IV. Trouvez le terme qui s'oppose à chaque mot ou expression :
être licencié de
militer à gauche
un anarchiste nomade
à tous crains
la flambée du prix
un marqueur indélébile
un territoire de lutte
un altermondialiste
hors du carcan des partis
être excité
V. Traduisez en français le texte suivant (ci-dessous indiqué) :
Появление и развитие общества потребления — одна из основных
современных глобальных проблем, которая привлекает внимание раз­
личных исследователей. Но если в США и Западной Европе этот фено­
мен существует не один десяток лет, то в России общество потребления
находится еще в процессе своего формирования. Завися от многих фак­
торов — экономических, социальных, культурных и др. — оно приво­
дит к изменению моделей поведения людей, деформации их ценностных
ориентиров и, в конечном счете, созданию новых мировоззренческих
установок.
Общество потребления строится на обязательном условии непре­
кращающегося процесса потребления. Источниками потребительской
мотивацией становятся не естественные нужды человека, а искусствен­
но порождаемые социальным окружением представления. Рекламные
стратегии делают акценты на такие социально значимые явления, как
«мода», «престиж», «статус» и т.п. При этом даже такой важный огра­
ничительный фактор как покупательская способность отходит на второй
план — настолько велика сила мотивации.
Другая важная характеристика общества потребления — размывание
культурных запретов. Традиционная культура по сути представляет собой
набор ограничений, внешних запретов. Культура общества потребления
наоборот предстает как разрешительная система. Большое количество
60
печатных изданий, которые принято называть «глянцевыми», пропаган­
дируют зависимость социального статуса, принадлежности к какой-либо
социальной группе от потребления определенных товаров и услуг.
Из вышесказанного вытекает третья особенность общества потреб­
ления, детально проанализированная французским исследователем
Ж. Бодрийяром: потребляются не вещи, а знаки, символы, которые на­
полняются определенным смыслом. К примеру, в тезаурусе российского
потребителя появилось слово «гламур», которое вмещает в свое семан­
тическое поле самые разнообразные, но всегда социально значимые мо­
дели потребительского поведения.
Наконец, четвертым фактором, влияющим на развитие общества по­
требления, является преобладание индустрии развлечений. Не прихо­
дится сомневаться, что большое значение в этой сфере имеют СМИ. Нет
сомнений, что уходя от традиционной информационности, СМИ сдела­
ли за последние годы большой шаг в сторону развлекательности. При­
мечательно, что в обществе потребления сформировался новый подход к
освещению событий — призванный «информировать развлекая».
В конце концов, сами СМИ являются объектами потребления. Сей­
час продукция массмедиа (газеты, журналы, телевизионные и радио­
программы) является товаром, который приносит прибыль, участвует в
конкурентной борьбе, воздействует на свою целевую аудиторию. Обще­
ство потребления также регламентирует, какого рода СМИ потреблять
«модно», «престижно» и т.п. Таким образом, массмедиа, служа мощным
каналом распространения идеологии общества потребления, сами ста­
новятся частью этого общества.
VI. Thème à discuter :
•
Parlez des militants écologistes.
Texte Complémentaires : DES SOLUTIONS SUPERFICIELLES
AU STRESS AU TRAVAIL
Les entreprises préfèrent soigner les manifestations de cette anxiété, par
des massages par exemple. Car l'attaquer de front signifierait remettre en
cause leur organisation.
Comment réduire le stress au travail ? La problématique devient
cruciale pour les entreprises : cette forme d'anxiété représenterait, en termes
61
d'absentéisme et de baisse de la productivité, l'équivalent de 2 % à 3 % de
la richesse nationale chaque année, selon certaines études. Un Français sur
deux serait stressé. Pis, ce mal aurait des conséquences néfastes sur la santé,
affectant « 20 % de nos compatriotes », observe Patrick Légeron, psychiatre à
l'hôpital Sainte-Anne à Paris et qui dirige un cabinet de conseil aux entreprises
en matière de stress.
L'anxiété monte au travail. Elle est la conséquence d'abord de la course
à la performance, à la qualité totale. « Jusqu'à récemment imposées aux
seuls cadres, ces exigences pèsent désormais sur l'ensemble des salariés »,
constate M. Légeron. Sans compter que les incertitudes liées aux changements
économiques menacent désormais aussi la qualité de vie. « Le management
français n'a pas assez pris en compte la valorisation individuelle, juge M.
Légeron. Du coup, le salarié a parfois le sentiment que l'effort qu'il fournit
n'est pas payé de retour. » Ces frustrations sont sources de stress, de même
que la dégradation des relations entre les individus. « En interne, cela peut
prendre la forme de harcèlement moral, analyse M. Légeron. On assiste aussi
à une montée des incivilités de la part des clients. »
Si les facteurs de stress sont nombreux, la plupart des entreprises restent
muettes sur les moyens qu'elles mettent en œuvre pour le réduire. Et, lorsqu'elles
en parlent, les solutions peuvent apparaître folkloriques ou superficielles. Des
sociétés proposent ainsi de soigner les manifestations du stress grâce à des
séances de massage au travail ou des cours de relaxation. D'autres équipent
leurs salariés de sièges pouvant basculer à l'horizontale, ce qui leur permet de
faire une sieste de quelques minutes. Un gadget dans la plupart des cas, car une
majorité d'employés travaillent dans des « open spaces », ce qui rend difficile
tout repos.
Pour permettre à leurs salariés de se « déstresser », quelques entreprises
conçoivent désormais des espaces détentes autour de la machine à café. Mais
elles sont encore rares. Plus traditionnellement, les grands groupes ont ouvert
des salles de sport, voire des piscines, à l'intérieur de leurs locaux. Avec des
succès divers ; « Certains salariés refusent de se montrer en slip de bain
devant leurs collègues », raconte Odile Duchêne, responsable d'Actinéo, un
organisme qui observe les conditions de vie au bureau.
« L'un des grands facteurs de stress, c'est le déséquilibre entre vie
professionnelle et vie privée », relève M. Légeron. Pour y répondre, la mode
est de proposer aux salariés des services de conciergerie qui permettent de les
décharger de certaines taches domestiques : aller à leur place chercher le linge
au pressing, faire les courses, s'occuper de la garde des enfants lorsqu'une
62
réunion s'éternise... « Mais attention, prévient M. Légeron, en entrant dans là
sphère privée, la société risque de tomber dans un modèle paternaliste. »
Un danger auquel on est particulièrement attentif chez Michelin, qui fut
accusé pendant longtemps d'être un modèle du genre. « Les initiatives sont
utiles si elles sont centrées sur les besoins fondamentaux des individus. Cela
dit, il y a des limites. L'entreprise ne doit pas se mêler de la vie privée des
gens », affirme Dominique Tissier, directeur de la formation chez le fabricant de
pneumatiques. A La Poste, par exemple, si on forme les agents à la relaxation,
c'est pour faire face à l'agressivité de certains clients, voire à des attaqués à
main armée — pas si rares...
Mais lutter contre le stress, c'est souvent remettre en cause l'organisation
même de l'entreprise. Et peu d'entre elles sont prêtes à une telle évolution.
« Nous pouvons agir sur le management en le sensibilisant au problème »,
souligne toutefois M. Tissier. Michelin aborde le thème du stress lors de la
formation des responsables à un nouveau poste. « On leur rappelle qu'ils
doivent toujours se poser la question de savoir dans quel état sont leurs
troupes. Il s'agit notamment de leur montrer qu'il existe des aspects positifs
au stress mais qu'il y a des limites à ne pas franchir », explique-t-il.
Et les solutions à mettre en place sont simples : s'organiser autrement
pour soulager une personne surchargée, renouer la confiance par le dialogue,
permettre une certaine souplesse dans l'emploi du temps pour résoudre un
problème d'ordre privé ou apprendre à dire... merci.
Des espaces de détente à améliorer
Selon une enquête présentée mercredi 29 novembre et réalisée par
Sociovision Cofremca pour Actineo, un observatoire sur la qualité de vie
au travail, 74 % des Français estiment qu'une entreprise qui prend soin de
l'aménagement des bureaux et du mobilier fait preuve de considération à
l'égard de ses salariés. Plus des deux tiers des salariés interrogés se déclarent
d'ailleurs satisfaits des bureaux et des locaux dans lesquels ils travaillent.
Toutefois, des marges d'amélioration existent. Le taux d'insatisfaction
concernant les espaces de détente monte à 31 %. Il est de 27 % en ce qui
concerne les lieux de restauration. Les cloisons et les séparations des pièces
posent aussi problème pour un quart des personnes interrogées. Un tiers des
sondés souhaiteraient disposer d'un plus grand espace de travail et 29 %
d'un meilleur aménagement de leur bureau. L'enquête montre que 43 % des
Français travaillent dans un grand espace avec beaucoup de collègues et que
29 % occupent un bureau seul ou avec très peu de personnes.
Joël Morio
63
UNITÉ 4 : MÉDIAS
Texte 1 : LA TÉLÉVISION ET SES MAÎTRES
L'influence politique de la télévision est née avec la Ve République,
en 1958. En un demi-siècle, elle s'est lentement émancipée de son tuteur
d'origine, le pouvoir exécutif, mais c'est pour passer d'un maître à l'autre.
La course à l'audience a remplacé l'emprise du palais de l'Elysée, les
contraintes économiques et financières ont succédé, pour l'essentiel, aux
intrusions politiques. Après avoir été longtemps entravée, surveillée,
inspirée ou sanctionnée par les présidents de la République successifs et
par les gouvernements de toutes tendances de façon progressivement plus
subtile et plus sophistiquée la télévision se venge aujourd'hui. C'est elle
qui fait pression sur le pouvoir politique, elle qui le dérange, l'intimide, le
bouscule. La Ve République est ainsi devenue à la longue plus démocratique
mais la vie politique apparaît désormais exposée en permanence aux démons
de la télévision : le despotisme de l'instantanéité, du temps réel, l'emprise
de l'émotivité et même de l'irrationalité, le triomphe de la simplification.
La télévision est aujourd'hui politiquement plus libre, financièrement plus
dépendante mais surtout elle-même plus dangereuse. On combat plus
aisément les interventions politiques abusives qu'on ne résiste à l'ascendant
illégitime et redoutable de l'image. Après avoir obéi malgré elle, la télévision
règne désormais sur l'espace public. Cette nouvelle situation apparaît aussi
dangereuse que la précédente.
La télévision est devenue un média de masse, le média de masse au
moment où le général de Gaulle fondait la Ve République. Celui-ci ne s'est pas
seulement métamorphosé en première (et jusqu'ici, inégalée) grande vedette
politique de la télévision, il s'est aussi littéralement approprié l'instrument,
appliquant à la lettre sa boutade qu'Alain Peyrefitte a rendu célèbre « la presse
écrite est contre moi, la télévision est à moi » l . Si la première partie de la
formule était inexacte, la seconde a été ponctuellement vérifiée. L'opposition
n'existait pas, l'esprit critique ne pouvait se faufiler qu'en catimini. Cela n'a
certes pas empêché le général de Gaulle d'être mis en ballottage en 1965, de
subir sans le comprendre mai 68 et d'être battu par le référendum de 1969.
Soumise malgré elle, la télévision n'était pas politiquement omnipotente et
ne l'a jamais été, les présidents et les gouvernements en ont fait tour à tour
l'expérience. Ils pouvaient choisir les hommes, donner des instructions (de
plus en plus difficilement), leurs majorités n'en étaient pas moins renversées :
64
ce qui est regardé et identifié comme politique est par principe suspect d'être
partisan. En ce sens, les interventions politiques étaient illégitimes, vexantes
mais souvent inefficaces. Après le Général, ses successeurs ont d'ailleurs
tenté d'imaginer des tutelles plus discrètes, plus imaginatives et, espéraientils, plus opérationnelles. Si Georges Pompidou regardait encore la télévision
comme un apanage présidentiel, Jacques Chaban-Delmas2 avait compris que
plus de liberté donnait plus de crédit. Valéry Giscard d'Estaing, après avoir
remplacé les équipes gaullistes par des équipes plus sympathisantes (d'où
quelques bévues à son détriment) communiquait beaucoup et bien par la
télévision mais acceptait enfin, vraie première du genre, que l'opposition s'y
exprime largement. François Mitterrand, après avoir lui aussi voulu mettre
les siens en place, s'est progressivement rallié à une logique d'autonomie et
de concurrence. Les alternances, les cohabitations, les privatisations ont fait
le reste : la télévision s'est émancipée de façon certes cyclothymique, avec
des percées, des repentirs, des échecs jusqu'à changer de statut : après avoir
été une anomalie théâtrale de la démocratie française, elle a intégré le gros du
peloton des télévisions européennes, sans honte ni prouesse. La désillusion
massive est venue de la concurrence. L'idée reçue, à la fin des années 80 et au
début des années 90, est qu'une télévision désormais multiple et diversifiée
allait nécessairement fournir une information politique de qualité. Ce n'est
pas ce qui s'est produit. Les intrusions présidentielles ou gouvernementales,
toujours maladroites et toujours stériles sont devenues plus rares et plus
résistibles. La concurrence, le marché, au lieu d'élever soudain le niveau
de l'information politique, l'ont au contraire asphyxiée et marginalisée.
Devenue son propre maître, suivant ses propres lois, la télévision a pris
une revanche cruelle sur la politique. Les émissions politiques se sont
faites rarissimes dans le secteur privé, les commentaires ont prudemment
disparu mais surtout l'information politique, jadis partiale et abondante, est
devenue équitable mais rare. Désormais, la télévision préfère l'émotion à la
réflexion, impose ses priorités, en apparence soigneusement dépolitisées.
Elle détermine l'univers quotidien des Français et ne concède à l'information
politique que la part du pauvre, honnête mais reléguée au bas bout de la
table. C'est le règne de la démocratie d'opinion, donc d'émotion. Longtemps
corsetée par la politique, la télévision la bannit vers ses confins.
liberation.fr / 08.06.06
1. Porte-parole du gouvernement et ministre de l'Information durant des
années, Alain Peyrefitte a publié le livre « C'était de Gaulle » où il a cité entre
5-1224
65
autres cette phrase du général qui manifestait un certain mépris envers les
journalistes.
2. Plusieurs fois ministre, Premier-ministre sous la présidence de Georges
Pompidou.
I. Vocabulaire à traduire :
un tuteur
une intrusion
entraver
sophistiqué
une instantanéité
abusif
ascendant
une boutade
se faufiler en catimini
mettre en ballottage
omnipotent
une tutelle
un apanage présidentiel
une bévue
au détriment de
se rallier à
une cohabitation
cydothymique
une percée
un repentir
une prouesse
une désillusion massive
résistible
marginaliser
rarissime
jadis partial
équitable
reléguer au bas bout de la table
corseter
bannir vers les confins
__
__
^
66
II. Trouvez le mot qui manque et faites ensuite une phrase avec ce
mot :
• A l'aide de son
qui vivait à Paris, il a pu obtenir une
inscription.
• L'entraîneur a fait
sur les joueurs avant le match.
• Johnny Hollyday est une grande
de la musique française.
• Le gouvernement a appliqué
les recommandations du
président de la République.
• Le parti gauche de la France venait d'être mis
par les
Républicains.
• Ayant obtenu un mandat de cinq ans, le ministre des affaires étrangères a
voulu mettre
.
• Il venait d'acheter une chaîne musicale
.
• La
de cet artiste a provoqué un grand remous dans la salle.
• Pendant l'examen de mathématique, Jean-Paul, étudiant doué, a remis
l'exercice à son ami.
• Il a commis quelques
en répondant à cette question.
III. Trouvez le terme qui correspond à chaque mot ou expression :
appliquer à la lettre
faire pression
un despotisme
vexer
une intervention abusive
se rallier à
être relégué au bas bout de
mettre en ballottage
donner plus de crédit
politiquement omnipotente
IV. Trouvez le terme qui s'oppose à chaque mot ou expression :
le démon de la télévision
ascendant
sophistiqué
se faufiler en catimini
une prouesse
5*
une intrusion stérile
être relégué à
bannir
diversifier
V. Traduisez en français le texte suivant (ci-dessous indiqué) :
Часто можно слышать, что демократические правительства осущест­
вляют контроль над средствами массовой информации иначе, нежели
власти в авторитарных и тоталитарных государствах. Однако не следует
преувеличивать ни свободы средств массовой информации в неавтори­
тарных государствах, ни тотальности контроля над СМИ в авторитар­
ных государствах.
Как правило, все властные структуры склонны ограничить коли­
чество радио- и телевизионных станций, ссылаясь на незначительное
число свободных частот. Однако последние достижения в сфере кабель­
ного телевидения и спутниковой связи делают задачу ограничения ко­
личества станций менее острой. Лицензирование, также позволяющее
властям осуществлять контроль над средствами массовой информации,
представляет собой то полномочие, от которого правительства не хотят
так легко отказаться.
Существует целый ряд положений и правил предписывающего ха­
рактера, которые имеют целью обеспечить освещение широкого спектра
общественного мнения в средствах массовой информации. Однако в дей­
ствительности все эти правила не применялись на сто процентов. И вме­
сто того чтобы предоставить достаточное время всем желающим выска­
зать свою точку зрения, владельцы широковещательных станций обычно
стремятся уклониться от обсуждения острых общественных вопросов.
Важным также представляется государственное регулирование в от­
ношении прав журналистов. Имеют ли журналисты какие-то особые
права на получение информации, которых не имеют обычные граждане?
Могут ли они, к примеру, публиковать негативные репортажи о государ­
ственных деятелях, не опасаясь при этом быть привлеченными к суду за
клевету? В политических системах с укоренившейся традицией уваже­
ния прав и свобод личности, журналисты могут обратиться за защитой
своих конституционных прав и потребовать отмены правительственных
ограничений на свою деятельность.
В авторитарных политических системах журналисты находятся под
значительно меньшей защитой. В сегодняшнем Чили военные власти
68
утверждают, что они уважают свободу слова, однако по-прежнему стре­
мятся жестко контролировать средства массовой информации или даже
применять к ним санкции. В таких случаях закрытие газеты или издания
всегда сопровождается штрафами, увольнением журналистов или редак­
торов с работы, вынесением судебных приговоров, высылкой из страны,
уничтожением всех печатных материалов, используемых при издании
газеты и лишением правительственной поддержки.
VI. Thèmes à discuter :
•
•
La télévision et la politique.
Le rôle de la télévision dans notre vie.
Texte 2 : LES FRANÇAIS ET LES MÉDIAS :
DES RELATIONS PARADOXALES
« Dans l'absolu, je trouve aux médias les pires défauts mais j'estime tout
de même qu'ils se sont nettement améliorés au fil du temps et surtout lorsque
je les juge plus concrètement, sur le traitement des événements bien précis, je
les trouve finalement assez bons ». « Pour m'informer, je regarde avant tout
la télévision ou j'écoute la radio, et pourtant, c'est la presse quotidienne que je
juge la plus crédible et la plus fiable ». Voici en langage simple quelques-unes
des intéressantes contradictions caractérisant les rapports des Français à leurs
médias, révélées par une étude réalisée par В VA (Institut de sondages) pour
Libération (parue le 27 août). Elles nous renvoient l'image d'un rapport des
Français aux médias à la fois complexe et paradoxal.
Complexe car, si du point de vue de la perception globale, les Français
sont extrêmement sévères — les médias seraient superficiels et complaisants
avec les puissants, irrespectueux de la vie privée des gens et surtout trop
élitistes —, ils reconnaissent aussi qu'ils « se sont améliorés depuis dix ans ».
Et qu'ils ont bien choisi et traité les événements qui ont marqué l'actualité
médiatique de l'année.
Paradoxal, car si les médias audiovisuels écrasent totalement la presse
écrite en termes d'audience, l'étude BVA montre la supériorité d'estime de la
presse sur les grands médias de masse audiovisuels. La presse quotidienne est
presque systématiquement jugée plus libre et plus indépendante, que ce soit à
l'égard des grandes entreprises et de leurs dirigeants, du gouvernement actuel,
ou des dirigeants politiques en général. Seule fausse note : elle est jugée moins
69
indépendante que la télévision dans son rapport aux annonceurs. Une question
confirme la crédibilité de la presse quotidienne sur les autres médias : s'ils
devaient obtenir une « information précise, complète etfiable», une majorité
de Français se tourneraient vers la presse quotidienne (41 %), plutôt que vers
la télévision (22 %), la radio (19 %), ou la presse magazine (13 %).
Le paradoxal succès d'estime des quotidiens sur les médias audiovisuels
est d'autant plus étonnant que les quotidiens sont chers, trop chers en France.
En outre, la presse quotidienne n'a pas les qualités de rapidité et de synthèse
des médias audiovisuels. Dans la pratique, elle est surtout peu accessible aux
catégories les plus populaires. Dans le sondage, ces catégories avouent avoir
beaucoup de mal à appréhender l'information à travers les médias écrits et
vantent sur ce point la télévision : « L'actualité y est mieux commentée et
analysée ». La façon dont est présentée l'information est souvent diffusée
socialement. Encore faudrait-il nuancer selon les titres !
A l'inverse, les catégories les plus privilégiées affirment préférer l'analyse
offerte par la presse écrite à l'attractivité et la « simplicité » de l'information
audiovisuelle. On voit que le rapport à l'information et aux supports est
influencé par les situations socioculturelles. La communication ne gomme
pas les inégalités. Si l'on croit ce sondage, un défi s'annonce pour la presse
quotidienne, nationale en particulier : elle doit profiter de cette bonne image
auprès de tous pour séduire davantage les catégories plus populaires et sortir
de son carcan élitiste. Sans oublier la réelle difficulté, accentuée par la presse
gratuite : attirer à elle les jeunes, bien plus séduits par la radio et la télévision.
La presse écrite devra trouver des formules intelligentes permettant d'abaisser
le coût de l'information qu'elle propose, et surtout imaginer un nouveau
traitement éditorial de l'information pour permettre au plus grand nombre d'y
accéder.
Le rôle de la radio est sous-estimé, alors que la France est le seul pays
au monde à avoir quatre chaînes radios généralistes publiques et privées, de
qualité, et qui jouent un rôle fondamental dans l'accès à l'information des
Français. La radio fait tellement partie de la vie quotidienne qu'elle a tendance
à être « oubliée ». Quand à la télévision, premier lien social visible, elle pâtit,
du fait de l'importance de l'image dans notre société, d'une ambivalence et
d'une attente. Elle peut inventer, mais autre chose que « la télévision politique
réalité », pour accroître la légitimité de l'information, des hommes politiques
et des journalistes...
Deux observations pourfinir.Le public voit bien les pressions politiques
sur l'information, mais sous-estime le poids croissant de la logique
économique avec les fusions et restructurations aux niveaux européen
70
et mondial. Dans les pays démocratiques, la principale menace contre la
liberté de l'information est moins politique qu'économique. Les vocabulaires
restent politiques alors que les enjeux sont largement économiques. Enfin,
ce sondage, comme d'autres, ne permet pas de faire ressortir l'intérêt très fort
qui subsiste pour la politique, au-delà des critiques récurrentes dont elle est
l'objet. Il subsiste, dans un pays à forte culture politique et idéologique, une
demande au-delà de l'information pour un renouveau de la politique. À tous
les acteurs de savoir l'entendre.
Gaël Sliman et Dominique Wolton
liberation.fr /08.09.04
I. Vocabulaire à traduire :
crédible
complaisant
fiable
accessible
avouer
appréhender l'information
privilégié
une attractivité
un carcan
éditorial
pâtir
une ambivalence
une fusion
une restructuration
récurrent
au delà de
la perception globale
superficiel
en terme de
une fausse note
un annonceur
la crédibilité
un support
gommer les inégalités
être sous-estimé
un enjeu
.
71
IL Trouvez le mot qui manque et faites ensuite une phrase avec ce
mot :
• Le caractère de cet enfant a changé
du temps.
• Selon les sondages du CRÉDOC, les Français pensent que leur système de
sécurité sociale est le plus
et le plus
.
• Je regarde chaque jour le journal parlé à la télévision.
: je le
juge orienté aux intérêts des politiciens.
• La presse quotidienne doit être
à tout le monde.
• Les médias ont pour rôle Г
de l'information.
• Dès leur arrivée en Russie, les étudiants étrangers ont beaucoup de mal à
la grammaire russe.
• Le système colonial français a
les traditions de beaucoup de
pays africains.
• La
des satellites russes et américains a provoqué le progrès
de la science.
III. Trouvez le terme qui correspond à chaque mot ou expression :
un média
une relation paradoxale
fiable
renvoyer l'image
élitiste
à l'égard de
sortir de son carcan
pâtir
accentué par
se tourner vers
IV. Trouvez le terme qui s'oppose à chaque mot ou expression :
gommer
la presse privée
abaisser le coût
le pays démocratique
la pression politique
sous-estimer le poids
un renouveau de la politique
'
72
la presse écrite
une contradiction _
la seule fausse note
V. Traduisez en français le texte suivant (ci-dessous indiqué) :
Газетная пресса в целом отнюдь не является фаворитом. Пример­
но каждый десятый респондент утверждает, что не берет в руки газет
(кроме программы телевидения и афишных страничек); среди школь­
ников эта доля значительно выше. Самая массовая категория — пас­
сивные читатели. 70—80 процентов заглядывают в газетные полосы
случайно: если в популярном кафе лежат бесплатные экземпляры или
у метро их даром раздают, то нет причин, чтобы не поинтересоваться
печатным словом.
Что же касается тех 10—20 процентов, что составляют отряд актив­
ных читателей, то никто из них не назвал ни одну из ежедневных го­
родских газет среди регулярно читаемых (или хотя бы просматривае­
мых). Причина тому — конкуренция со стороны центральной прессы,
еженедельных изданий и телевидения. Общественно-политическую ин­
формацию удобнее получать с экрана телевизора, о культурной жизни
и «тусовках» полнее расскажут удобные еженедельники, а скандалами
бойко занимаются приложения «МК», «Комсомольской правды» и т.д.
В общем и целом газетчики проиграли бой за аудиторию. И это понятно.
Как носитель оперативной информации газета не может конкурировать
с электронными СМИ, как собеседник слишком легкомысленна или на­
оборот занудна, и к тому же она неудобна для чтения «на ходу».
Провал традиционной ежедневной прессы компенсируется реши­
тельным успехом полуглянцевых журналов. Респонденты заметно ожив­
лялись, когда речь заходила о некоторых журналах. Многие читатели
перечисляли вот какие достоинства. Во-первых, простота, то есть до­
ступность без претензий, отсутствие снобизма и элитарных замашек.
Во-вторых, хорошая подача материала, приятный дизайн. В-третьих,
профессионализм журналистов: чаще всего говорили о мастерски сде­
ланных интервью. В-четвертых, актуальность тематики. И наконец,
удобный формат и цена.
В еженедельниках читатель ищет универсальность. Идеальная модель
такого издания должна содержать в себе: общественно-политическую
аналитику; статьи о трудоустройстве, жилье, здоровье (социальный
блок); информацию о клубах, кино, концертах и книгах с краткими анно73
тациями; познавательные материалы (о странах, знаменитостях, событи­
ях прошлого); интервью с самыми разнообразными героями; кроссвор­
ды, юмор; криминал; спорт; специальные советы девушкам и молодым
домохозяйкам; компьютерную и автомобильную страничку; и наконец,
что-нибудь проникновенное «о смысле жизни».
Что касается остального журнального мира, то в прекрасной поло­
вине аудитории, бесспорно, лидируют женские журналы. Сильная по­
ловина предпочитает компьютерные и автомобильные журналы. Чтение
журналов поверхностно. Статьи и интервью не столько читают, сколько
просматривают. Единицы могли назвать полюбившихся авторов. Для
подавляющего большинства читателей журналистика безымянна. И еще
одно наблюдение: общественно-политическая тематика интересует
больше, чем принято думать, но в аспекте, тяготеющем к глобальности.
Местная, городская политика, хроника, светская жизнь и сплетни пролистываются без внимания.
VI. Thème à discuter :
•
Parlez des médias et donnez ensuite votre opinion.
Texte 3 : LES JEUNES PLÉBISCITENT LA PRESSE ÉCRITE
POUR SA FIABILITÉ MAIS PRÉFÈRENT REGARDER LA
TÉLÉVISION
Comment attirer les jeunes vers les quotidiens ? C'est l'éternel débat qui
agite les éditeurs de presse, qui voient leur lectorat vieillir d'année en année.
S'ils disent aimer les journaux, rares sont les jeunes qui font la démarche
d'acheter un quotidien.
Selon un sondage réalisé au printemps dernier par В VA, pour les jeunes,
les principales sources d'information sont la télévision (68 %), Internet ( 17 %),
la radio (13 %), la presse écrite ne représentant que 1 %. Parmi les 8,5 millions
de Français de 15—25 ans, 78 % utilisent Internet (6,6 millions), indique
pour sa part l'étude MSN Conso des médias de 2004. C'est une génération
de l'écran, avec la télévision, l'ordinateur, le téléphone portable ou les jeux
vidéo...
Les raisons de cette désaffection sont nombreuses. « II se produit deux
phénomènes de rupture chez les jeunes : une modification du rapport au temps
et à l'argent, constate Dominique Lévy, directrice du département médias à
TNS Sofres. Le rapport à l'actualité est différent : attendre le JT de 20 heures
74
ou la parution d'un quotidien n'est pas compatible avec cette génération de
l'immédiateté ».
Leur rapport à l'argent est aussi différent, pas seulement à l'égard des
médias, d'ailleurs. « Les quotidiens sont chers, et le budget des jeunes est
sollicité par des dépenses croissantes et nouvelles dans la téléphonie, les jeux,
etc. », explique Bernard Spitz, conseiller d'État, président de BS Conseil. Or,
en matière d'information, les jeunes sont habitués à en disposer gratuitement,
à la télévision, à la radio, sur Internet. D'où le succès des journaux gratuits
auprès de cette génération.
Les chiffres sont impitoyables pour la presse payante : 35,9 % du lectorat
de 20 Minutes et 30,2 % de celui de Métro sont âgés de 15 à 24 ans, contre
27,4 % pour L'Équipe, 17,1 % роит Le Parisien et Aujourd'hui, 17,1 % pour
Le Monde, 13% pour Libération, 8,5 % pour Le Figaro..., selon une étude
réalisée par 20 Minutes. « Les gratuits conquièrent les jeunes grâce à leur
accessibilité physique et en termes de contenu », souligne Franck Tirlot,
cofondateur et directeur de publication du mensuel (payant) Citato, diffusé
dans les lycées. De plus, le nombre de points de vente des journaux ne cesse
de diminuer. Autre raison, et non des moindres, « les quotidiens sont souvent
déconnectés du lecteur », critique François Dufour, fondateur de Play Bac
Presse, éditeur de quotidiens pour enfants (Le Petit Quotidien, L'Actu...).
Depuis 1990, les pouvoirs publics organisent avec le Centre de liaison
de l'enseignement et des médias d'information (Clemi) la Semaine de la
presse et des médias dans l'école. Mais un rapport de Bernard Spitz, remis en
octobre 2004 à Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la culture et de la
communication, est resté lettre morte. Ses propositions concrètes (abonnement
gratuit d'un mois pour le 18e anniversaire, ouverture de kiosques dans les
lycées ...) n'ont jamais été appliquées.
« Nous avons fait le constat que les journaux étaient loin des attentes des
jeunes », souligne Micheline Œrlemans, cofondatrice, avec Thierry Happe,
de Graines de citoyens, une association qui a lancé, en 2004, les Assises de
la presse écrite et de la jeunesse1. De son côté, l'OFUP, créée en 1974, qui
propose aux étudiants des offres d'abonnement à des conditions avantageuses,
constate « une certaine appréhension à l'égard de la lecture », explique Philippe
Charaix, PDG de l'OFUP
Tout n'est pas perdu, cependant. Si la désaffection des jeunes à l'égard des
quotidiens s'amplifie, leurs rapports avec la presse restent complexes, sinon
contradictoires. Près d'un jeune de 11 à 20 ans sur deux (47 %) affirme lire un
ou des magazines au moins une fois par semaine, selon l'institut de mesure
d'audience Médiamétrie. De plus, les jeunes considèrent toujours les journaux
75
comme les plus fiables en matière d'information, devant la télévision, la radio
et les autres médias. 74 % d'entre eux estiment nécessaire de lire la presse
pour « comprendre en profondeur ce qui se passe ».
Sans attendre l'hypothétique aide des pouvoirs publics, les éditeurs de
presse prennent des initiatives. Le groupe Ouest-France a créé un groupe de
travail, durant deux ans. « Le meilleur moyen de toucher les jeunes est de
s'appuyer sur la proximité en la développant, estime Yvon Lechevestrier, chef
de service à Ouest-France, chargé de ce groupe avec Jeanne-Emmanuelle
Hutin. Ne nous leurrons pas en pensant qu'on va forcément déclencher un acte
d'achat. Mais il est important de garder un lien avec les jeunes. »
Des quotidiens réfléchissent aussi à diffuser des informations sur
le téléphone portable. Le Monde mise, lui, sur son site Internet, qui a
considérablement rajeuni son lectorat. « La désaffection des jeunes à l'égard
des médias traditionnels ne signifie pas une désaffection vis-à-vis des marques
de presse », souligne Mme Lévy.
Pascale Santi
lemonde.fr/05.01.06
1. L'association Graines de citoyens, qui œuvre en faveur de la lecture
de la presse quotidienne auprès des jeunes de 15 à 25 ans, organise, avec
le soutien d'une ville et d'une région différentes chaque année, les Assises
de la presse écrite et de la jeunesse pour permettre aux jeunes de débattre
des grands enjeux de la société avec des représentants de toute la presse
quotidienne nationale et des personnalités invitées.
I. Vocabulaire à traduire :
plébisciter
un lectorat
une désaffection
être compatible avec
lettre morte
une génération de l'immédiateté
être sollicité par
un phénomène de rupture
une accessibilité
un cofondateur
être déconnecté du lecteur
i
faire le constat
76
être loin des attentes
une appréhension à l'égard de
s'amplifier
les rapports contradictoires
fiable
s'appuyer sur la proximité
se leurrer
déclencher un acte d'achat
diffuser des informations
impitoyable
*
II. Trouvez le mot qui manque et faites ensuite une phrase avec ce
mot :
• En Russie, la télévision numérique est peu
à la population.
• La
de deux partis a provoqué un remous dans le milieu
politique.
• Le directeur et
de publication du mensuel Citato diffuse ses
journaux dans les lycées.
• Les jeunes
l'Internet pour sa fiabilité.
• Les Français pensent que la presse est la plus
.
• On ne peut pas imaginer la vie actuelle sans téléphone
.
• La fonction de directeur en publication n'est pas
,
à celle de
journaliste.
• Dans beaucoup de pays, le lectorat de la presse écrite
d'année
en année.
• Je viens auprès de vous
un poste en qualité de journaliste.
• La publicité des parfums Dior a
l'estime de tous.
III. Trouvez le terme qui correspond à chaque mot ou expression :
un cofondateur
un magazine
rajeunir son lectorat
solliciter
la génération délinquante
déclencher un acte d'achat
plébisciter
être déconnecté
77
le téléphone portable
la génération de l'immédiateté
IV. Trouvez le terme qui s'oppose à chaque mot ou expression :
les chiffres sont impitoyables
être accessible
se leurrer
disposer gratuitement
être compatible
s'amplifier les rapports
plébisciter la presse
à l'égard de la lecture
s'appuyer sur la proximité
être fiable
_
V. Traduisez en français le texte suivant (ci-dessous indiqué) :
Отношение к телевидению в среде учащейся молодежи куда более
активно, избирательно и критично, чем к другим СМИ. Те немногие,
кто не смотрит «телек» категорически и никогда, стоят в общественном
сознании выше толпы. Заметны и возрастные градации. Подростки
13—15 лет — самая всеядная телеаудитория. Именно тинейджеры со­
ставляют основную массу зрителей так называемых молодежных про­
грамм: MTV, «Фабрики звезд» и т.п. Тогда как 11-классники склонны
отзываться об этих передачах презрительно. Студенты в подавляющей
массе с негодованием отвергают подозрения в том, что они могут ин­
тересоваться «такой глупостью».
Надо сказать, что передач, адресованных молодежи, тем, кому от
17 до 25, на TV практически нет. Этому возрасту пока еще не интересны
мыльные мелодрамы, криминал и чернуха отторгаются в принципе —
их в реальности достаточно. А что нужно? Ответы на серьезные жиз­
ненные вопросы. Самая распространенная претензия (помимо, конечно,
бесплодного негодования на рекламу): отсутствие познавательных про­
грамм. Устройство мира и место человека в этом мире; отношения инди­
видуума и коллектива; загадки и противоречия истинной любви; пути к
семейному счастью и духовные горизонты несчастья — вот что заботит
их больше всего. Им необходимо реальное знание.
78
Вот почему безусловное лидерство в молодежном телевизионном
меню принадлежит информационным программам: они являют зрите­
лю серьезную реальность. Все студенты-зрители — активные и пас­
сивные — заявили, что регулярно и с интересом смотрят «Новости» и
«Время» на ОРТ, «Сегодня» на НТВ, «Вести» на РТР. Почти все удовлет­
ворены объемом и качеством информации и вполне доверяют ей. Для
сравнения: газетной информации безусловно доверяют лишь единицы;
по принципу «доверяй, но проверяй» относится две трети, и треть во­
обще убеждена, что «там все врут».
Остальные полосы телевизионного спектра не приносят больших
неожиданностей. У студентов вообще на просмотр телепередач остает­
ся немного времени. Практически не интересуются развлекательными
передачами; не любят ток-шоу на бытовые и социальные темы; фильмы
и сериалы созерцают «без всякого аппетита» (исключение — классика
советского кино, добрые комедии). В то же время классическая музыка,
театр и ряд познавательных программ, которые все же существуют, на­
пример, на канале «Культура», целиком проходят мимо молодых.
В общем, молодежь возвращается к традиционным ценностям, свя­
занным с поиском профессиональной состоятельности и с образом про­
стой обывательской добродетели. К этому стоит добавить, что около
80% высказалось за введение нравственной цензуры на телевидении и
в рекламе.
VI. Thème à discuter :
•
Parlez de l'attitude des jeunes envers les médias.
Textes Complémentaires : LA GRÈCE VEUT RÉCUPÉRER
SES TRÉSORS ANTIQUES
ATHÈNES
Correspondant
La Grèce s'est lancée dans une campagne de récupération de ses antiquités
obtenues de façon douteuse par les musées étrangers, notamment américains,
suivant ainsi l'exemple de l'Italie. Un axe Rome-Athènes s'est, par ailleurs, renforcé
pour lutter contre le pillage d'antiquités, qui fait rage dans les deux pays.
Les objets pillés partent pour le plus grand nombre enrichir les collections
privées voire les musées européens et américains, à travers les réseaux
79
complexes du marché de l'art. Ce trafic qui brasse des millions d'euros sert
souvent « au blanchiment d'argent », estiment les responsables policiers
grecs.
En novembre 2005, Athènes a engagé une action judiciaire contre le
Musée Getty de Los Angeles pour récupérer quatre antiquités détenues par
la prestigieuse institution. Il s'agirait d'une couronne funéraire macédonienne
en or, d'une stèle funéraire gravée, d'un torse en marbre de jeunes femmes
datant du IV6 siècle et d'un bas-relief votif archaïque, selon des informations
de presse qui n'ont pas été confirmées par le ministère de la culture, peu disert
sur la question.
La Grèce réclame ces objets depuis 1998, sans résultat. L'exemple italien
a fait réagir les autorités. Le Musée Getty et son ancienne conservatrice des
antiquités, Marion True, sont au centre d'un procès retentissant ouvert à
l'automne 2005 à Rome pour avoir acquis des pièces d'origine douteuse (Le
Monde du 1er février).
Dans un geste de conciliation, le musée californien a rendu au mois de
novembre trois des quarante-deux objets. « Nous ne sommes plus disposés à
accepter que l'Italie soit une terre de pillage », avait alors déclaré le ministre
italien de la culture, Rocco Buttiglione.
« Pas mal d'objets volés »
M. Buttiglione a été entendu par son nouvel homologue grec, Georges
Voulgarakis, nommé en février, qui a demandé à le rencontrer pour sceller la
coopération gréco-italienne et établir un front commun contre le pillage.
M. Voulgarakis a également félicité son collègue italien de l'accord conclu
avec le directeur du Metropolitan de New York, Philippe de Montebello. Le
directeur du Met a récemment signé avec les autorités italiennes un accord
sur la restitution à Rome d'une vingtaine œuvres d'art acquises de manière
douteuse, notamment le fameux vase vieux de 2 500 ans du céramiste athénien
Euphronios, acheté en 1972 au marchand Robert Hecht pour 1 million de
dollars.
M. Voulgarakis a aussi émis le vœu de rencontrer « prochainement »
Philippe de Montebello. Athènes, qui reste très discret sur le sujet, a sans
aucun doute plusieurs choses à lui demander.
Outre la volonté politique d'emboîter le pas aux actions italiennes, les
Grecs ont entamé une collaboration très étroite avec leurs collègues italiens
de la justice et de la police. « Nous enquêtons actuellement en commun avec
les Italiens sur pas mal d'objets volés », a assuré le directeur de la brigade de
lutte contre le pillage d'antiquités,1 Georges Gligoris.
80
Celui-ci s'est rendu à Rome à plusieurs reprises ces derniers mois en
compagnie du procureur Ioannis Diotis, magistrat célèbre en Grèce pour
son action antiterroriste. Les Italiens ont « pris les choses à bras le corps, le
procureur Paolo Ferri, avec qui nous coopérons, se bat depuis dix ans dans
ce domaine et récolte maintenant les fruits d'un excellent travail », affirme
M. Gligoris.
La semaine dernière, ce dernier a fait une descente de police dans la villa
de Marion True sur l'île de Paros dans l'archipel des Cyclades, et y a saisi dixsept antiquités non déclarées.
« Il s'agit d'œuvres et d'objets des époques hellénistique et romaine,
notamment une figurine en marbre, des membres architecturaux de temples,
des chapiteaux de colonnes, ainsi qu'une icône byzantine qui n'a pas encore
été datée », a indiqué M. Gligoris. Tous ces objets n'ont pas été déclarés auprès
des autorités comme le prévoit la loi. Le dossier a été transmis au parquet de
Syros, centre administratif des Cyclades.
Le procureur doit convoquer Mme True, qui se trouve actuellement aux
Etats-Unis, a indiqué M. Gligoris, précisant qu'elle avait acquis sa villa de
Paros en 1995.
Le Getty avait annoncé début octobre 2005 que sa conservatrice avait agi
en contradiction avec les règles du musée en empruntant 400 000 dollars afin
d'acheter sa maison de Paros avec l'aide d'un des principaux fournisseurs du
musée !
Didier Kunz
g-1224
UNITÉ 5 : VIE QUOTIDIENNE
Texte 1 : LES FAMILLES RECOMPOSÉES NE SONT PLUS
MARGINALES
L'augmentation du nombre des divorces a fait apparaître environ un
million de ces structures familiales où un couple cohabite avec des enfants
nés d'une union précédente.
Les photos s'échappent de l'album, et Sébastien, onze ans, peste contre le
manque de pages. Il y a tant de photographies dans cet épais livre à couverture
noire, tant de personnages dans la vie de ce petit garçon dont les deux parents
se sont séparés et ont chacun reformé un couple avec de nouveaux enfants.
Chaque anniversaire est fêté en double, « là, c'était chez mon père, avec les
bougies qui n'arrêtaient pas de se rallumer. Ma sœur, enfin ma demi-sœur,
était venue avec son copain, et il y avait aussi mes deux petits frères. Là, c'est
dans lejardin avec ma mère et ma grand-mère qui apporte le gâteau. Derrière
se cache Jean-Pierre, le copain de ma mère, avec le vélo qu'ils m'ont offert. »
Lors des fêtes de Noël, c'est encore plus compliqué : « On frôle le délire avec
tous les grands-patents. Je fais un dessin pour chacun, sinon je me ruinerais
en cadeaux ! » Les albums des familles recomposées tentent de retracer des
histoires d'amour et de déchirure, des périodes de calme et de turbulence, des
liens de filiation et des relations complexes. Tout acteur qui a eu un rôle dans
cette pièce a le droit d'y être présent. Le déroulement de la chronique familiale
se moque de règles bien établies, notamment celle de l'unité de lieu : l'idée
d'un foyer unique qui réunit les membres du groupe est caduque. Il existe
désormais plusieurs domiciles, et le terme de famille va désigner un réseau de
foyers que relie la circulation d'enfants de couples séparés.
Ces familles « en kit » sont de plus en plus nombreuses. L'Insee estime
leur nombre à 661 000 sur la base des données recueillies lors du dernier
recensement de 1990. Or ce mode de calcul sous-estime largement le
phénomène, car il ne comptabilise que le couple, marié ou non, qui vit avec
un enfant né de l'union précédente de l'un des deux conjoints. Les statisticiens
privilégient donc l'une des deux moitiés du couple précédent, la mère le plus
souvent, puisque dans neuf cas sur dix c'est elle qui obtient la garde de l'enfant
après un divorce ou une séparation. Comme, dans le même temps, on sait que
les hommes « recomposent » une famille plus facilement que les femmes, le
nombre de foyers concernés par ce phénomène peut être estimé à près d'un
million. Au total, 20 % des familles ne correspondent plus au traditionnel
82
schéma du couple qui élève tous ses enfants et seulement ses enfants. Un
foyer sur cinq...
Ces familles recomposées intriguent. Elles font leur apparition dans les
scénarios defilm,deviennent des sujets d'enquête ou d'humeur pour les auteurs
d'essais et de romans. Le plus grand nombre considère avec bienveillance ces
grandes tribus qui ont autant d'enfants que les familles nombreuses d'autrefois.
D'autres s'interrogent sur leur mode de fonctionnement, le type de liens que
tissent les acteurs de cette famille résolument moderne, les droits et devoirs
des uns envers les autres. Quelques-uns enfin déplorent l'effondrement de la
famille traditionnelle, dont la figure géométrique, le triangle qui unit le père,
la mère et les enfants, avait le mérite de la simplicité. Mais plus personne
n'ignore leur existence.
Le phénomène est massif, mais il est aussi récent. On est bien loin du
XVIIP siècle, lorsque près d'un mariage sur trois était un remariage consécutif
au veuvage ou du début du XXe siècle, lorsqu'un divorce pour faute permettait à
une seconde union de « réparer » la première. Le phénomène de la recomposition
est la conséquence en droite ligne du grand bouleversement, depuis les années
70, que représente l'augmentation des divorces. Ceux-ci concernent un couple
sur trois en France, dont un sur deux en région parisienne. Aujourd'hui, un
mariage sur quatre est un remariage pour au moins un des époux.
Mais cette fin du couple conjugal n'entraîne pas la fin du couple parental.
Les parents conservent des liens malgré leur séparation et tout est fait pour
leur permettre d'exercer encore leur rôle vis-à-vis d'un enfant dont ils n'ont pas
forcément la garde. Point d'orgue de cette évolution, la loi du 8 janvier 1993
dispose que l'autorité parentale partagée est la norme en cas de divorce et limite
toute procédure d'adoption par le beau-père à une adoption simple. On reste père
ou mère quelles que soient les circonstances. Même si la traduction de ce principe
dans la réalité n'est pas évidente. Un enfant sur quatre seulement voit son père tous
les quinze jours, un sur trois une fois par mois, un sur trois n'a plus de relations
avec lui. Au début des années 80, le parent qui souhaitait obtenir la garde de
son enfant en cas de divorce expliquait au juge qu'il avait refondé une famille
« normale », que son nouveau conjoint s'entendait très bien avec l'enfant et que ce
dernier l'appelait « Papa ». Dorénavant, le parent qui souhaite vivre avec l'enfant
raconte le plus souvent au magistrat que, bien qu'il ait renoué une nouvelle union,
les liens avec le père ou la mère biologique ne sont pas rompus et, d'ailleurs, il n'est
pas question que l'enfant appelle son beau-parent « Papa » ou « Maman »...
Les sociologues se penchent avec délectation sur ce phénomène de société.
En dépit de leur nombre en augmentation constante, les familles recomposées
sont contraintes d'improviser. « Elles vivent leur destinée dans une grande
6*
83
solitude, explique Irène Théry, chercheur à l'Observatoire sociologique du
changement de la Fondation nationale des sciences politiques. Rien dans
l'expérience de leurs aînés ne vient les guider ou les orienter. » Pour elle, la
famille recomposée ne peut fonctionner que si le lien de filiation est assuré et
le passé assumé.
Michèle Aulagnon,
© Le Monde, 20 mai 1995.
I. Vocabulaire à traduire :
une famille marginale
pester contre
une filiation
caduque
une histoire de déchirure
frôler le délire
une famille en kit
déplorer
un point d'orgue
une délectation
un essai
propice
par le biais de
comptabiliser
privilégier
une bienveillance
feutrer
tisser des liens
consécutif
un bouleversement
conjugal
une traduction dans la réalité
II. Trouvez le mot qui manque et faites ensuite une phrase avec ce
mot :
• Au foyer, les étudiants russes
avec des étudiants étrangers.
• En Afrique et dans les pays arabes, les liens
sont très
complexes.
84
• En Europe, l'idée d'un foyer polygame est
.
• Je viens auprès de votre haute
solliciter un poste.
• Dès sa nomination, le Président russe a
des liens solides avec
ses homologues européens.
• Sa mère, qui venait de divorcer, a
une nouvelle union.
• La procédure d'
d'un enfant pose beaucoup de problèmes.
, avec tous les grands-parents, je me
en cadeaux !
• Les familles
sont de plus en plus nombreuses.
III. Trouvez le terme qui correspond à chaque mot ou expression :
marginal
pester
fêter en double
frôler le délire
des liens de filiation
un foyer
conjoint
point d'orgue
tisser des liens
dorénavant
IV. Trouvez le terme qui s'oppose à chaque mot ou expression :
une famille en kit
cohabiter
caduque
un effondrement
renouer une union
cet épais livre
le phénomène est massif
avec délectation
se rainer
V. Traduisez en français le texte suivant (ci-dessous indiqué) :
Для большинства людей разрыв брака — это одно из самых драмати­
ческих решений в жизни. Стандартных путей улаживания проблем здесь
не существует. И порой мы цепляемся за старый комфорт, так как боимся
85
неопределенного будущего. Поступаю ли я правильно, не пожалею ли я
об этом, как мне быть с чувством вины, что скажут наши дети и родите­
ли, как я смогу жить без материальной поддержки, что я потеряю — эти
и многие другие вопросы приходится решить для себя каждому, кто от­
важился на этот отчаянный шаг.
Традиционно слово «развод» связано в нашем сознании с негатив­
ными ассоциациями, даже в том случае, когда люди понимают, что их
жизнь значительно улучшилась благодаря этому событию. Настолько ли
плох развод, как мы пытаемся представить его себе? Какая часть нега­
тивных последствий развода — реальность, и какая часть является пло­
дом нашего воображения?
Начнем с того, что веками брак основывался больше на экономиче­
ских и социальных позициях: мужчины могли позволить себе жениться,
только лишь имея определенный «капитал», а бесприданницы рискова­
ли навсегда остаться в старых девах. И только в начале нашего столетия
в основе брака стала все чаще появляться любовь. Но когда эмоциональ­
ные взаимоотношения партнеров выдвигаются на первое место, брак
становится уязвимым: мы менее терпимы к семейной жизни, которая не
оправдывает наших надежд. Поэтому миллионы наших современников
сегодня примирились с реальностью развода как одного из нормальных
эпизодов своей жизни.
И причины разводов теперь более скрыты — разочарование, скука,
серьезные разногласия в стиле жизни и ценностях, проблемы общения,
невыполнение обязательств и т.д. И, похоже, люди стремятся сделать
свои браки более счастливыми, чем это было у наших предков.
С другой стороны, каждому из вас наверняка известны случаи, ког­
да супруги проводят вместе не одно безрадостное десятилетие, утешая
себя лишь тем, что «это лучше, чем ничего». Поэтому, когда вы хотите
принять решение о будущем, гораздо эффективнее обращать внимание
именно на то, нравится ли вам этот процесс совместного проживания.
Возможно, миф о разводе как об абсолютной катастрофе до сих пор
процветает потому, что мы надеемся таким способом защитить брак?
Если несчастливые пары узнают о возможности благополучного разво­
да, если они поймут — их плохой брак наносит вред их детям и им са­
мим, что произойдет в этом случае?
Каждый из нас заслуживает того, чтобы просыпаться каждое утро
рядом с хорошим, любимым человеком. И, наверное, «бороться за сча­
стье» — не случайно родившееся словосочетание. Так что если вам
кажется, что вы заслуживаете большего, чем вы имеете, позаботьтесь
86
об этом. Настойчивость, время, оптимизм и удача способны творить
чудеса.
VI. Thèmes à discuter :
•
•
Les problèmes de divorce.
Donnez votre opinion à propos des familles recomposées.
Texte 2 : LA CHASSE AUX BEURS 1 EST OUVERTE !
Combien sont-elles, ces voleuses de nationalité, ces « fraudeuses » qui,
selon le garde des sceaux, « viennent [d'Algérie] le temps d'une naissance
dans une maternitéfrançaise », pour que leur enfant bénéficie de la nationalité
de notre pays, et pour que cela leur ouvre à elles les portes de l'immigration ?
Quelques centaines ? Si l'on prend acte du fait que, pour que ces bébés soient
français, il faut qu'au moins l'un des deux parents soit né à l'époque de l'Algérie
française, le nombre ne peut qu'aller en se restreignant. Par ailleurs, des visas
sont exigés pour se rendre en France, et les autorités consulaires de notre pays
les délivrent parcimonieusement. Ces femmes-là, sans doute, ne justifiaient
pas que M. Méhaignerie2 vende son âme et se fasse le chantre d'une grave
atteinte au double droit du sol !
La proposition de loi votée par le Sénat comprenait déjà, en son article
35, une modification de l'article 23 du code qui consacre ce droit. Celle-ci,
adoptée depuis par l'Assemblée, ne reconnaît plus la nationalité française aux
enfants nés en France, après le 1er janvier 1994, d'un parent né sur un territoire
ayant, au moment de la naissance de ce parent, le statut de colonie ou de
territoire d'outre-mer. On a voulu, là, mettre un frein à la naissance en tant
que Français de petits enfants noirs. « Ma ville se noircit ! » ne cessent de se
plaindre plusieurs maires de l'agglomération parisienne devant l'apparition
sur la place publique de la « deuxième génération » des immigrés du fleuve
Sénégal. Mais elles se noirciront plus encore, ces banlieues, maintenant que
ces bébés noirs ne pourront plus se prévaloir du drapeau tricolore !
Le Sénat, néanmoins, n'avait pas voulu toucher à la naissance française
d'enfants nés de parents algériens. Par crainte de nier l'histoire française
de l'Algérie, et surtout par crainte de jeter la suspicion sur la nationalité de
centaines de milliers de Français originaires d'Algérie qui, fils (et filles) de
Maltais, d'Espagnols ou d'Italiens, ont acquis la nationalité française selon
ce même principe de la double naissance en France. Or voilà que ce bon
87
M. Méhaignerie s'est jeté tête en avant dans le piège que lui ont tendu les
quelques députés de la majorité qui croient que c'est en faisant du « Le Pen
sans Le Pen » qu'ils pourront récupérer les voix des électeurs égarés du côté
du Front national3. Et il ne s'est pas trouvé dix justes, dans l'Assemblée, pour
s'opposer à cette mauvaise action. Du côté de la majorité, Claude Malhuret,
seul, s'est montré un homme d'honneur et de courage.
Demain, peut-être, reconnaîtra-t-on que s'avère contraire à nos textes
constitutionnels cet amendement qui nie la naissance française d'un enfant
dont l'un des deux parents algériens n'est pas installé en France depuis au
moins cinq ans. Mais le mal, d'ores et déjà, est fait.
Bien sûr, le gouvernement objectera qu'on lui fait là un mauvais procès, et
que les modifications qu'il apporte à l'article 23 du code n'ont pas d'autre but
que de parer les détournements de la fermeture des frontières à de nouvelles
immigrations. Mais quand on commence à distiller la suspicion sur la légitimité
de la nationalité française de certaines catégories de populations, comment
peut-on croire que l'on va maîtriser les réactions dans une opinion déjà encline
à rejeter la part maghrébine de la société française? [...]
Contrôles « préventifs » d'identité, expulsions et interdictions du
territoire pour les auteurs d'actes de délinquance, obstacles au regroupement
familial, etc., ciblent en priorité les jeunes Maghrébins et les jeunes
originaires d'Afrique noire. Que cela soit voulu ou non, la chasse aux beurs
est ouverte { Et on fera mine, désormais, de s'étonner que cette jeunesse
soit sur la défensive, quelquefois agressive, et qu'elle opte pour des replis
communautaires...
Christian Déforme4,
© Le Monde, 15 mars 1993.
1. Enfants d'immigrés maghrébins nés en France.
2. Ministre de la Justice de 1993 à 1995.
3. Parti d'extrême droite, xénophobe.
4. Christian Delorme est prêtre, chargé des relations avec l'islam au
diocèse de Lyon et membre du Conseil national des villes.
I. Vocabulaire à traduire :
le garde des sceaux
prendre acte
se restreindre
par ailleurs
88
parcimonieusement
vendre son âme
se faire le chantre
un double droit du sol
consacrer
mettre un frein à
une agglomération
se prévaloir de
nier
jeter la suspicion sur
se jeter tête en avant
égarer
un amendement
d'ores et déjà
objecter
un mauvais procès
parer
un détournement
distiller la suspicion
maîtriser
être enclin à
préventif
un acte de délinquance
faire mine de
opter pour
des replis communautaires
*_
__
;
II. Trouvez le mot qui manque et faites ensuite une phrase avec ce
mot :
• Le
a convoqué tous les magistrats pour prendre part à la
session de juin.
• Aujourd'hui, dans tous les pays du tiers monde, les autorités consulaires
de France délivrent
des visas.
• Une femme mariée à un Français obtient obligatoirement un
du sol.
• Cet artiste s'est fait
de cette nouvelle.
• En France, comme dans beaucoup de pays européens, la
juvénile augmente.
89
• La crise économique a mis
aux programmes du développement
social.
• La Douma a apporté un
concernant la loi de l'article № 7 du
Code civile.
• La population de la France est aussi composée de
mer.
• Des
se passent chaque jour en France.
• Le garde des sceaux a pris
des voeux des immigrants.
III. Trouvez le terme qui correspond à chaque mot ou expression :
le garde des sceaux
les beurs
faire mine de
une fraudeuse de nationalité
vendre son âme
aller en se restreignant
maîtriser les réactions
la ville se noircit
se jeter tête en avant
une double naissance
IV. Trouvez le terme qui s'oppose à chaque mot ou expression :
parcimonieusement
se prévaloir du drapeau tricolore
jeter la suspicion sur
être enclin à
récupérer les voix
se montrer un homme d'honneur
mettre un frein à
maîtriser la réaction
cibler les jeunes délinquants
V. Traduisez en français le texte suivant (ci-dessous indiqué) :
Франция — одна из первых европейских стран, столкнувшаяся с по­
требностью в иммигрантах, и, как следствие, с вопросами миграции.
Как утверждает большинство исследователей, за всю историю иммигра­
ции в Европу эта страна приняла на своей территории наибольшее коли90
чество иностранцев. Стоит отметить, что иммигранты стали прибывать
во Францию еще с середины XIX века, в период ее бурного индустри­
ального развития. Существовали две основные причины привлечения
иностранцев на свою территорию: растущий спрос на рабочую силу и
кризисная демографическая ситуация.
После Второй мировой войны миграционные потоки во Францию
только увеличились, причем они исходили как из европейских госу­
дарств, так и из бывших французских колониальных владений, позже
стало появляться все больше политических иммигрантов и беженцев из
разных неблагополучных районов планеты. Сначала в страну прибывали
молодые рабочие из Италии и Испании, а несколько позже — выходцы
из бывших французских колоний — стран Магриба, Африки, Ближнего
Востока и Азии, а также из Португалии. К 1976 году во Франции уже
около 4 млн иммигрантов (7% населения). Изменилась и национальная
структура иммигрантов — со временем наибольшую группу среди них
стали составлять выходцы из Африки и арабы. Во многом это было свя­
зано с войной в Алжире, когда огромное количество французов и североафриканцев стали переезжать на территорию Франции.
Сегодня во Францию продолжают поступать потоки иммигрантов,
руководствующихся совершенно разными мотивами при переезде из
родного государства, причем большинство составляет афро-азиатское
население. Зачастую это все же поиск наиболее благоприятных условий
для жизни и работы, воссоединение с семьями, получение образования,
поиск убежища и другие.
Очевидно, что для решения проблем иммиграции есть много путей и
самый главный — это ассимиляция, поглощение «пришлых» титульной
нацией. К сожалению, нынешние потоки иммигрантов на территории
других стран, селятся компактными этно-религиозными группами и не
желают забывать ни свою культуру, ни свою религиозную конфессию.
Особенно опасно в социальном отношении второе поколение иммигран­
тов, когда забыты культурно-религиозные навыки и обычаи родины, но
еще не освоены культура и религия большинства, то есть титульной на­
ции. Этот слой иммигрантов поставляет наибольшее количество про­
блемных протестантов и пополняет ряды преступного мира своими «до­
бровольцами».
Одним из главных инструментов ассимиляции «чужаков» является
образовательный комплекс, включающий в себя обучение языку взрос­
лых и нормальное образование для детей. Необходимо также под патро­
нажем государства создавать национальные культурные центры, в кото91
рых люди могли бы встречаться и развивать культурно-художественные,
национальные традиции. Все это помогает адаптироваться в чужой стра­
не.
И вместе с тем необходимо создавать досуговые клубы для детей и
молодежи разных национальностей, где иммигранты встречались бы
с представителями других национальных общин, где завязывались бы
дружба и знакомства на всю жизнь. Социализация, преодоление изоли­
рованности, поможет юношам и девушкам влиться в общество с равны­
ми возможностями для всех...
VI. Thème à discuter:
•
Immigration : avantages et conséquences.
Texte 3 : LES AUTODIDACTES ONT BEAUCOUP À NOUS
APPRENDRE
Contrairement aux Américains, les Français n'apprécient pas toujours les
autodidactes à leurjuste valeur. Et pourtant pour réussir sans diplôme, il faut,
plus que les autres, faire preuve d'obstination, d'imagination et d'audace.
Il y a quelques mois à la télévision, Sandrine Bonnaire, la dernière
interprète de Jeanne d'Arc au cinéma, avouait à l'historienne Régine Pernoud
qu'elle avait cessé très tôt d'aller à l'école et n'avait jamais pu lire « d'ouvrages
savants ». Pour préparer son rôle, il lui a pourtant fallu plonger dans ceux de
la spécialiste du Moyen Age : « J'ai adoré vos livres, lui a-t-elle déclaré lors
de leur rencontre, je les tous ai dévorés... ». Parole d'autodidacte. Il leur suffit
d'une forte motivation pour se transformer soudain en spécialiste de n'importe
quelle discipline et, alors qu'ils s'en croyaient incapables, se découvrir des dons
de travailleurs acharnés. Lorsqu'on écoute les confidences de ceux qui n'ont
jamais terminé leurs études, secondaires ou supérieures, on découvre toujours
au départ une difficulté d'adaptation à l'école. Pour des raisons qui peuvent
être affectives, psychologiques, sociales ou médicales, certains enfants ont du
mal à se couler dans le moule de l'institution scolaire.
Vouloir rattraper le temps perdu
A l'âge de 49 ans, François a décidé d'entrer à l'université, grâce à la
formation continue. Employé à fEDF depuis une vingtaine d'années, il
92
avoue avoir souffert d'un parcours scolaire éprouvant et désire rattraper
le temps perdu. Au départ, un problème qui fut mal compris par ses
professeurs. « J'étais mauvais élève. Mon handicap, à l'époque, était
insurmontable, j'étais dyslexique. Mon orthographe était déplorable et
impossible de lire normalement. Si un maître me demandait de lire à
haute voix, je voulais disparaître sous mon bureau. » Dans son enfance, la
dyslexie était encore mal comprise, François a très vite été catalogué dans
la catégorie des cancres. Etiquette qui était d'autant plus dure à accepter
qu'il appartenait à une famille cultivée et que son frère, lui, était un fort
en thème. « Je me suis inventé un personnage de chahuteur, et je pouvais
me vanter d'être l'élève ayant collectionné le plus grand nombre d'heures
de colle ...» François a donc été envoyé dans un lycée technique où il a
appris la comptabilité. Mais ses connaissances actuelles, il les a acquises
en suivant les cours de formation du syndicat de son entreprise où il est
devenu délégué aux affaires culturelles. Il a puisé dans son handicap et son
tempérament de forte tête de quoi forger son existence, lui que l'injustice
révolte viscéralement.
Une énergie qui déplace des montagnes
Quand on n'a pas de diplôme en poche, il faut plus que les autres faire
preuve d'initiative, d'imagination, et dépenser des trésors d'énergie pour
modifier le cours des choses. L'histoire de Jocelyne, mariée et mère de
trois enfants âgés de 15, 18 et 21 ans, prouve qu'il n'est jamais trop tard
pour réinventer sa vie. Son parcours a débuté comme celui de nombreuses
femmes de sa génération. En province, dans sa famille, il était normal de
quitter l'école à 16 ans. « Une fois le brevet en poche, on voulait devenir
adulte. J'avais une seule envie, trouver le prince charmant. Je suis tombée
amoureuse d'un homme qui avait dix ans de plus que moi, et ma vie s'est
faite : mariage, enfants, et existence à la maison. Mon mari est devenu
pharmacien, nos enfants grandissaient et je vivais sans me poser de
questions, sans projet d'avenir pour moi. » A 30 ans, Jocelyne se sentait
« plutôt gourde ». « Je n'avais aucune culture, je ne m'intéressais à rien.
Je me suis inscrite à des cours par correspondance. Je suis obstinée et
pendant sept ans, chaque jour de la semaine, j'ai dégagé quatre heures
pour préparer mon bac d'abord, puis une licence d'anglais. Ce but m'a
permis de sortir de ma léthargie. Quand je ne bossais pas, je lisais, j'ai
découvert tous les grands classiques de la littérature anglaise dans la
langue originale. Ensuite je me suis mis aux écrivains contemporains. »
93
Aujourd'hui, à 48 ans, Jocelyne est une excellente traductrice, recherchée
dans la profession.
L'avenir sourit aux audacieux
L'une des qualités des autodidactes, c'est l'audace. Elle leur donne la force
de relever les défis, de changer de cap, de prendre des risques. Monsieur et
Madame Vuillemin, eux, avaient des diplômes. Lui est ingénieur, elle est
licenciée en socio-ethnologie. Ce bagage universitaire ne leur a été d'aucune
utilité pour mener à bien leur projet. En 1988, pour des raisons familiales
ils renoncent à leurs situations assez confortables de salariés et rejoignent
des parents pour lancer un hôtel-restaurant à Ligny-le-Châtel, petit village
tranquille situé en Bourgogne. « Rien ne nous destinait à cette expérience
mais il fallait être quatre à prendre le risque, mon père avait fait des emprunts
importants, raconte Madame Vuillemin. Mon mari et moi n'y connaissions
rien du tout, nous avons donc fait des stages. A la chambre de commerce
d'abord, puis nous nous sommes spécialisés. J'ai décidé d'apprendre la cuisine
au George V car, pour engager du personnel, il fallait que je connaisse moimême le métier.
Mon mari s'est rendu au Ritz, à l'école de gastronomie. Nous voulions
faire les choses en professionnels, il fallait donc aller voir les plus grands.
Nous étions persuadés que c'était là qu'on découvrirait le vrai savoir-faire. »
Autodidactes de l'hôtellerie-restauration, ils ont retrouvé le réflexe habituel de
ceux qui veulent apprendre par eux-mêmes : un certain goût de la perfection.
« Après avoir cherché un chef pendant des jours, on s'est rendu compte que
cette formule serait trop coûteuse. J'ai donc décidé de faire la cuisine. Le
premier jour où je me suis mise derrière les fourneaux, nous étions totalement
paniques... Petit à petit, nous avons appris les bons gestes. Nous avons pris
de gros risques en voulant égaler des professionnels. » Monsieur Vuillemin,
aujourd'hui, reçoit les clients avec une attention incomparable dans le cadre
confortable de l'hôtel et il sert au restaurant. Quant à sa femme, elle œuvre
seule en cuisine où elle excelle. Leur Relais Saint-Vincent, une auberge au
charme familial et très personnalisé, figure dans les meilleurs guides, à côté
des plus grands...
Une curiosité toujours en éveil
Autodidactes involontaires ou par choix délibéré, ils ont, en général, une
grande capacité d'adaptation. Malade durant son enfance, Gilles est allé à
l'école pour la première fois à l'âge de 9 ans. Sa mère lui avait appris à lire et
à écrire.
94
« Après avoir grandi en liberté à la campagne, je me suis trouvé enfermé.
J'étais désespéré. J'ai gardé une haine terrible pour l'école. » Gilles est mis en
apprentissage chez un horloger. A vingt ans, il épouse une jeune fille et s'établit
dans une minuscule boutique, à Nice. « Le métier ne me convenait pas. Je
m'ennuyais. Alors, je lisais. » Il a un esprit systématique, comme souvent
les autodidactes : « En attendant les clients, j'ai d'abord lu tout Alexandre
Dumas, puis les 254 premiers volumes de la série noire et j'ai découvert les
grands auteurs américains... » Le hasard des amitiés a conduit Gilles à entrer
en politique, on le remarque dans un meeting car il sait parler en public,
et on lui propose un emploi dans un journal. « Ma carrière m'a emmené à
Paris. Ensuite, j'ai lancé des journaux. Et puis j'ai changé, cela m'ennuyait. »
Aujourd'hui conseil en communication, il se réjouit « de s'adressera des cadres
bardés de diplômes mais connaissant peu les relations humaines ». « Grâce à
ma culture personnelle, dit-il, je peux intervenir dans des entreprises comme
Schlumberger, l'Insee, Bull... » La fierté de l'autodidacte, en remontrer aux
diplômés ! Une revanche sur ce fichu complexe d'infériorité qui reste leur seul
point vulnérable.
Lilian Bernardt
I. Vocabulaire à traduire :
un autodidacte
dévorer les livres
un travailleur acharné
être affectif
se couler dans le moule de
rattraper le temps perdu
déplorable
la dyslexie
être catalogué
un cancre
un personnage de chahuteur
une heure de colle
forger son existence
viscéralement
apprécier à sa juste valeur
se sentir « gourde »
sortir de sa léthargie
bosser
____
_ _
95
être recherché dans la profession
relever les défis
changer de cap
faire en professionnel
le vrai savoir-faire
apprendre les bons gestes
une capacité d'adaptation
lancer des journaux
être bardé de diplôme
un fichu
vulnérable
égaler
II. Trouvez le mot qui manque et faites ensuite une phrase avec ce
mot :
• Dans son enfance, Lomonossov a
presque tous les livres.
• Beaucoup de musiciens européens ou africains sont
.
• Jaurès Alferov, savant acharné qui
fermement, a obtenu le
prix Nobel.
• Entrés en première année, les nouveaux étudiants ont du mal à se
le moule de la vie universitaire.
•
est une maladie qui se caractérise par la confusion des lettres,
des sons et par des difficultés de mémorisation.
• Les enfants, qui travaillent mal, collectionnent beaucoup d'heures de
• Pour obtenir son bac et entrer à la Sorbonne, Marie-Louise est prête à
déplacer des
.
• Beaucoup d'aventuriers, venus aux Etats-Unis du Mexique, forgent leurs
• Les petits enfants peuvent saisir rapidement au
leur apprend.
• Il a
tous les caractères de son père.
tout ce qu'on
III. Trouvez le terme qui correspond à chaque mot ou expression :
un chahuteur
un cancre
une gourde
96
être obstiné
être persuadé
un handicapé
l'avenir sourit aux audacieux
vouloir rattraper le temps perdu
une juste valeur
un fichu complexe d'infériorité
IV. Trouvez le terme qui s'oppose à chaque mot ou expression :
dévorer les livres
être catalogué dans la catégorie des cancres
la série noire des livres
une forte tête
être bardé de
avoir un diplôme en poche
une dyslexie
trouver le prince charmant
une curiosité en éveil
sortir de la léthargie
modifier le cours des chose
V. Traduisez en français le texte suivant (ci-dessous indiqué) :
Недавно Всероссийское общество изобретателей и рационализато­
ров обнародовало статистику, претендующую на сенсацию. Оказыва­
ется, более половины всех изобретений в России принадлежат людям,
далеким от науки и зачастую не окончившим даже одиннадцати классов.
Руководствуясь принципом «все гениальное просто», современные Кулибины придумывают полезные приспособления, которые со временем
наверняка войдут в повседневный обиход. На их счету и незамерзающие
проруби, и автомобильные рули, трансформирующиеся в столы, и осо­
бые шприцы, которых не боятся даже младенцы.
Непрофессиональные изобретатели снова и снова доказывают: что­
бы сделать открытие, необязательно годами корпеть в лабораториях.
Иногда достаточно просто раскинуть мозгами. Так, житель Набережных
Челнов Сергей Екимов совершил настоящий прорыв в области дизайна
7-1224
97
автомобилей. Он предложил снабдить руль широкой круглой пластиной,
которую во время стоянки можно откинуть и использовать как письмен­
ный или обеденный стол. На днях изобретение было запатентовано и,
по сообщениям местных СМИ, им уже успели заинтересоваться пред­
ставители российского автопрома.
Мало кому приходит в голову усовершенствовать и такую привыч­
ную вещь, как шприц. Гражданин Украины Владимир Макаров и рос­
сиянин Владислав Кропачев придумали, как сделать так, чтобы мысль
об инъекции не вызывала ужас у человека. «Идея проекта возникла
спонтанно, когда некоторое время назад я принимал лекарства против
простуды, — рассказывает Владимир Макаров. — В тот момент я поду­
мал: как удобно, что можно принимать таблетки дома и не надо лишний
раз идти к врачу. А что если и инъекции можно делать так же самостоя­
тельно? Первый образ, который пришел в голову, — обычная кнопка».
Новый шприц-кнопка выглядит совершенно безобидно: формой напо­
минает детскую соску, иглы не видно. Русско-украинское изобретение
планируют применять в педиатрии: вид небольшой красной кнопочки,
в отличие от острого шприца, детей не пугает.
Настоящий подарок «моржам» преподнес житель Барнаула Иван
Алешков. Он придумал, как сделать так, чтобы прорубь не замерзала
даже при сверхнизких температурах. Вода на дне зимой намного теплее,
чем на поверхности. Именно это свойство Иван и взял на вооружение.
Оказалось, что если перемешивать «глубинную» воду с «поверхност­
ной», то прорубь не замерзнет. «Вечный рай для моржей» уже построен
в Барнауле, на очереди — соседние города.
Эксперты убеждены: недостаток образования качеству изобретений
не помеха. «Что-то гениальное может придумать и непрофессионал.
Если у человека есть талант к изобретательству, то это не от институ­
та, а от природы, — пояснил председатель московской городской ор­
ганизации Всероссийского общества изобретателей и рационализаторов
Дмитрий Зезюлин. — Сейчас именно самоучки придумывают больше
50% изобретений. В этом нет ничего плохого. Мы всячески поддержи­
ваем талантливых ребят, которые приносят новые и интересные идеи.
Если их работа отвечает требованиям, то она будет запатентована и смо­
жет появиться на рынке».
VI. Thème à discuter :
•
Avantages et désavantages des autodidactes.
98
Textes Complémentaires : PORTRAIT D'UN FILS
D'IMMIGRÉ QUI A RÉUSSI
On n'échappe pas aux regards des autres, même quand on est une idole
chez les pauvres comme chez les bourgeois. On est fragile.
Pour être un fils d'immigré naguère indigène d'Algérie, joyau de l'empire
colonial français, Zinédine, Yazid, Zidane n'ignore sans doute pas que l'on
ne quitte jamais la condition de transfuge de classe. Le parvenu n'est jamais
tiré d'affaire en raison même de la mobilité imprévue qu'il s'est offerte, de la
transgression qu'il s'autorise, du doute qu'il laisse planer sur su docilité et sa
politesse.
Pas même lorsqu'il est sacré, consacré et sacralisé à l'instar d'un dieu. La
sacralisation impose de savoir rester à sa place. Or, en dépit de ce privilège
exorbitant que d'aucuns considèrent comme indu, le dieu vivant ne sait pas se
tenir. En dépit, ou en raison même, de cet itinéraire improbable ?
Voilà l'arrière-pensée qui n'a cessé de tarauder les commentateurs du coup
de tête. Zidane s'est payé le luxe, manifestant ainsi la liberté qu'il prend avec
son statut d'exception, de déroger aux règles de la bienséance, non pas tant
footballistiques, puisqu'elles sont bien fragiles si l'on considère le niveau
de langage qui sévit sur le terrain et dans les tribunes lors d'un match, mais
aristocratiques. Telles que doit les observer le transfuge bénéficiant d'un statut
dérogatoire.
Visible, il lui revient de faire la preuve qu'il sait surmonter vertueusement
toutes les épreuves. La visibilité du parvenu fils d'indigène-immigré n'est pas
celle des « peuple », qui n'ont que faire de manifester leur vertu puisqu'il leur
suffit de se montrer sous toutes les coutures et sans retenue. Le régime de
Zidane est tout autre, il lui faut redoubler de politesse et de discrétion, règle
à laquelle il se conforme vraisemblablement par penchant personnel dans sa
vie privée, mais qui lui est constamment rappelée par souci de l'étiquette dans
sa vie publique.
Euphémiser son être, arrondir les angles, polir son apparence comme le
suggère cette remarque d'un journaliste qui, énumérant les personnes présentes
lors de son dernier match madrilène, disait du père du héros : « ... et le père
de Zizou, toujours aussi disent ». Passer de l'invisibilité imposée au père à
la surexposition exigée du fils conduit l'un et l'autre à être passés maîtres en
matière de présentation de soi.
C'est dans ce constant paradoxe attaché à sa condition de transfuge
emblématique que réside le double discours qui considère le geste violent
7*
99
comme inexcusable mais la personne comme pardonnable. Devenu ce qu'il
est, une icône de la réussite la plus éclatante, Zidane demeure cependant le
semblable des jeunes hommes habitant les quartiers populaires qu'il a désertés.
Si, d'aventure, il s'était avisé de l'oublier, les mots qui ont provoqué ce coup
de tête l'ont rappelé à ce cousinage lointain et tenace.
Président en 1998, déchu en 2002 et redevenu le « garçon arabe » inutile
et déloyal, il achève un parcours où se mêlent et se confondent toutes ces
figures.
Que leur teneur soit avérée ou supposée en dit long sur les attributs qui
lui sont attachés comme des gamelles : jaloux de l'honneur de ses femmes et
musulman, donc terroriste en puissance. Autant de stéréotypes qui témoignent
de la banalisation de l'islamophobie. Ainsi, il est bien un garçon arabe comme
les autres, prisonnier de sa nature, incapable de policer son comportement et
de civiliser ses manières.
Dépeint à l'envi par une presse partagée entre la fascination pour le fauve
encore sauvage que rien ne semble pouvoir dompter et la réprobation devant
l'ingratitude d'un fils mal élevé que la France chérit tant, il sera beaucoup
pardonné à celui qui fait rêver, puisqu'il reste encore la possibilité de sévir
à l'encontre de tous ceux qui, tenus par la même origine et astreints à ses
vicissitudes, ne connaîtront pas la même renommée. Peu importe que parmi
les enfants expulsés aujourd'hui et demain se comptent les êtres d'exception,
chacun exceptionnel, de demain.
Etre de basse extraction, ce qui revient de nos jours à venir d'ailleurs,
a toujours été mal considéré, il y va de toute une vie pour avoir raison des
préjugés opposables à celui qui entreprend de s'en défaire ou de s'en jouer. En
réagissant aux mots assenés dix minutes avant la fin du dernier match qu'il
jouait, l'« ange bleu » s'est rapproché de ce qui a façonné son enfance, et il a
fait un pas de côté dans cette ascension irrésistible.
Marquer une pause, voilà qui se comprend pour un retraité, si jeune soitil. C'est le moment de tourner le regard vers ce qui devait être ignoré ou du
moins tu, donner à voir ce qui devait être gommé pour être accepté. En dépit
de ses efforts, son corps parle pour lui et, même lorsque son génie opère, il
n'en demeure pas moins le fils de son père.
Français ou à la rigueur Kabyle plutôt qu'Arabe ou Algérien ou encore
musulman : autant de qualificatifs qui lui auront été attribués au gré des
victoires et des échecs, le fléau penchant vers la ressemblance louée ou
l'altérité réprouvée selon les circonstances. Président en 1998, déchu en 2002
100
et redevenu le « garçon arabe » inutile et déloyal, Zidane achève en 2006 un
parcours où se mêlent et se confondent toutes ces figures qui l'ont fait et audelà desquelles il s'est inventé.
Pour autant, il ne peut pas être un exemple pour les autres, il ne peut être
qu'une exception à la règle. Aussi était-il bien inutile de le rappeler à l'ordre
de la bienséance et de le tancer comme un enfant pour marquer la hiérarchie
qui sépare les bien nés des anoblis. Les plaideurs peuvent être rassurés. Ils
ne manqueront pas d'occasions de donner des leçons et de morigéner tous
ces jeunes qui ne savent pas se tenir, auxquels ils ont pu, durant une brève
parenthèse, assimiler le champion. Ils pourront continuer à se féliciter que les
discussions de comptoir, qu'elles soient planétaires ou locales, sur l'événement
Zidane couvrent le bruit et la fureur des guerres d'hier et de demain qui
atteignent d'autres Arabes, d'autres Noirs, sous d'autres cieux.
Nacira Guénif-Souilamas
Maître de conférences à l'université Paris-XIII
ENTRE ELLES, LES FILLES SE LIBÈRENT ET S'ÉCLATENT
Dîners, déjeuners, voyages : les femmes bavardent et partagent complicité
et fous rires à l'abri des jugements masculins.
Entre elles, les filles se lâchent. Elles se disent tout, parlent de tout (la
vie, les enfants, le monde, les amours, le sexe, les hommes...) sans la peur
d'être jugées. Un espace de liberté en somme, qu'elles jugent irremplaçable,
incomparable, quasi vita ! A évoquer avec elles les dîners entre copines, on
finit par entendre, à un moment ou à un autre : « C'est magique. » A deux ou
trois, à dix ou à vingt, elles organisent régulièrement ces réunions féminines
pour parler pendant des heures. Mariée, célibataire, qu'importe. On se retrouve
pour partager et rire. « Il y a, hors du regard des conjoints et des hommes, des
jeux de rôle qui se modifient La séduction n'est pas la même. On ne s'interdit
rien, ni plaisanterie idiote sur tes mecs ni histoires intimes. C'est léger, on
rit beaucoup », raconte Laurence, 44 ans, en couple depuis plus de vingt ans,
adepte depuis toujours des dîners entre copines. « C'est très spécifique, ces
dîners entre copines, qui peuvent rassembler sans problème toutes sortes
de catégories sociales, professionnelles et générationnelles, parce que,
simplement, il y a un point commun, celui d'être une fille. »
Ces petites soirées entre amies ont toujours existé, mais elles semblent
aujourd'hui se développer, et la formule se diversifie. Encouragés par toutes
sortes d'entreprises, qui voient là un filon à exploiter, ces rassemblements
101
s'enrichissent de petits bonus. C'est ainsi que Sophie Kune, une « relookeuse »
de 32 ans, a eu l'idée d'organiser des Ateliers copines. Lors d'une soirée chez
vous ou chez une de vos amies, elle vient avec sa mallette bourrée de produits
de maquillage pour donner conseils de beauté et bons plans.
Se faire dorloter et converser
Coiffeurs, masseurs, maquilleurs se déplacent eux aussi, en tout bien tout
honneur, dans les soiréesfillespour apporter à celles-ci la note de bien-être qui
manque à leur quotidien. La formule est simple. Une copine en invite d'autres
chez elle, aménage une des pièces de son appartement en espace réservé aux
soins. Et c'est parti : les unes se font dorloter, les autres papotent. Cette formule
a le mérite de détendre le corps et l'esprit. « Chez soi, entourée de ses amies,
on se sent plus à l'aise que dans un institut. Et puis, après le massage, on se
sent bien et on n'a pas envie de se retrouver dans la rue ou dans le métro. Le
côté cocon se prolonge », précise Géraldine, 39 ans, femme active, mère de
famille et adepte de ces soirées qui lui permettent d'allier dîner, bavardage et
bien-être. « Tour à tour sortir, prendre soin de moi, voir mes amies, je n 'en ai
pas le temps. Là, c'est le tout-en-un, et cela méfait un bien fou. »
S-Kart, dans le quartier de la porte de la Chapelle à Paris, organise des
soirées copines de karting. A la clé, promet la société, « des sensations fortes,
des frissons, des montées d'adrénaline » à partager entre filles. Sous-entendu :
l'esprit masculin de compétition en moins et du rire en plus. Certains bars,
restaurants et boîtes de nuit y vont aussi de leur petit programme.
Au restaurant L'Etoile, chaque mardi, une formule « Déjeuner de copines »
a été mise en place pour que les filles « se sentent chouchoutées », aime à
dire le propriétaire des lieux, Tony Gomez. La recette : prix stables, service
gratuit de voiturier, petit cadeau à la sortie. Chez Régine tous les mercredis,
les soirées « Ladies Night » sont interdites aux hommes jusqu'à 23 heures.
Avant, les femmes profitent du charme des Chippendales. Au Pink Paradise,
le club propose, lors de ses soirées « Girls & the City », des initiations à la
pôle dance des strip-teaseuses très en vogue aux Etats-Unis. Talons aiguilles,
tenue très légère, dos cambré, on apprend à glisser en se déhanchant autour
d'une barre. Entre filles, l'inhibition disparaît.
Véronique Bollet, qui a toujours privilégié les « plans copines », organise
désormais des voyages entre filles, qui facilitent les rencontres avec d'autres
femmes du monde. Créée en avril 2005, avec seulement quatre ou cinq
programmes, son agence, Femmes^ du monde, propose désormais onze
destinations et a conquis trois cents clientes.
102
Depuis le 3 mai, la chaîne Paris Première diffuse tous les mercredis à 22 h
40 une série réalité « Ladies Night : elles ne parlent que de ça ». Cinq copines
au profil stéréotypé — la séductrice, la branchée, la fleur bleue, la bourge... —
parlent de leurs propres histoires (déceptions, expériences...) à partir de
thèmes imposés. En gros : le sexe et les garçons, «parce que, aujourd'hui, les
relations amoureuses et sensuelles ont pris de l'importance chez les femmes.
Et elles n'ont plus peur de l'exprimer, remarque Jacques Expert, directeur des
programmes de la chaîne câblée. Des séries comme « Sex in the City » ont
ouvert la voie, nous ne faisons que la prolonger, entre fiction et réalité ».
Longtemps dépendantes de l'argent des hommes et de leur regard, les
femmes ont appris à s'affranchir du premier. Et s'octroient de plus en plus le
loisir de s'émanciper du second. « Juste pour être bien », disent-elles.
Véronique Cauhapé
UNITÉ 6 : CULTURE
Texte 1 : EXISTE-T-IL DES RECETTES POUR ÊTRE
HEUREUX ?
Pour les uns, notre aptitude au bonheur dépend surtout de notre hérédité
et de notre éducation. Pour les autres, elle se construit tous les jours.
Pour être heureux, chacun a ses propres trucs. Y a-t-il des recettes ? Peuton devenir plus heureux ? Ou, au contraire, notre aptitude au bonheur estelle une affaire de caractère, largement fixée dès les premières semaines de
la vie ? « Une famille ouverte, un milieu affectif stable apportent à l'enfant
une base de sécurité qui le rend apte au bonheur », explique Boris Cyrulnik,
neuropsychiatre et psychanalyste. Vers l'âge de six mois, cet environnement
euphorisant permet au tout-petit de partir en confiance à la conquête du monde :
il va développer harmonieusement son autonomie, en exerçant sa curiosité par
le jeu et l'exploration. Au contraire, séparés précocement de leur mère ou
abandonnés, les bébés sont plus vulnérables. « Devenus adultes, ils seront
touchés par la dépression dix fois plus souvent », affirme Boris Cyrulnik.
Pourtant, une petite fraction d'enfants issus de milieux très défavorisés —
comme les gamins d'Amérique latine qui grandissent dans la rue et mangent
dans les poubelles — s'en sortent bien et deviennent des adultes équilibrés.
« Ils parviennent à extraire du bonheur d'une situation horrible, estime Boris
Cyrulnik, ce qui tend à prouver qu'il existe un déterminant génétique au
bonheur. » À l'étape actuelle des recherches, cela n'est encore qu'une hypothèse.
Les biologistes ont en revanche constaté que le cerveau des gens heureux
produit davantage de morphines naturelles (endorphines) et de sérotonine que
les autres. Mais ces substances sont-elles la cause ou la conséquence de l'état
de bonheur ? Même problème pour le lien souvent observé entre bonheur et
santé : est-on heureux parce qu'on est en pleine forme, ou est-ce le contraire ?
Une chose est sûre en tout cas : le bonheur ne se résume pas à de la biochimie.
Il est donc vain d'espérer le trouver dans les paradis artificiels de la drogue ou
des pilules euphorisantes.
Casser la routine, faire un retour sur soi, prendre la fuite...
Certains cherchent également le bonheur dans d'autres types de fuite :
le voyage, la route, les îles... Qui d'entre nous n'a pas eu un jour la tentation
de se retirer sur un atoll polynésien ou dans un mas de Haute-Provence pour
104
échapper aux tensions du travail et de la vie urbaine ? « Certaines personnes, se
sentant très malheureuses, parviennent à retrouver la sérénité en partant loin,
en tirant définitivement un trait sur leur vie passée », indique la psychanalyste
Hélène Brunswick. Mais, dans la plupart des cas, l'angoisse ne disparaît pas
en changeant d'air, même si l'herbe est parfois plus verte ailleurs !
Faut-il en conclure que la fuite ne fait que le bonheur des plombiers ?
Tel n'est pas l'avis d'Henri Labont, auteur d'un Éloge de la fuite. Pour le
célèbre biologiste français, la seule évasion réussie s'opère à l'intérieur de soimême. Ce voyage dans l'imaginaire permet d'échapper à l'ennui, à la routine,
aux pressions. Et parfois même de trouver une forme de bonheur dans les
situations les plus épouvantables. Alexandre Soljénitsyne, dans L'Archipel du
goulag, affimie ainsi avoir ressenti une « impression de planer au-dessus de
tout » quand, entouré de fils de fer barbelés et de mitrailleuses, il parvenait à
s'extraire de la réalité et à se sentir « en même temps libre et heureux ».
Reste à savoir si ceux qui ont vécu d'épouvantables tragédies peuvent
encore espérer trouver un peu de bonheur en vieillissant. Primo Levi, prisonnier
à Auschwitz, écrivait par exemple : « À ma brève et tragique expérience de
déporté s'est superposée celle d'écrivain témoin, bien plus longue et complexe,
et le bilan est nettement positif. » L'écrivain italien s'est cependant suicidé en
1987. Il n'avait pas réussi à exorciser l'horreur. Certains événements sont en
effet tellement pénibles que l'on n'arrive pas à en « faire le deuil ». Malgré tout,
poursuit Boris Cyrulnik, « de nombreux rescapés des camps de concentration
s'en sortent en racontant leur histoire ».
Mais pour ceux qui ont la chance de ne pas avoir vécu de grandes tragédies,
le bonheur peut être aussi, tout simplement, d'avoir conscience qu'il y a plus
infortuné que soi. « Il ne suffit pas d'être heureux, disait Pierre Desproges,
encore faut-il que les autres soient malheureux ! »
Ça m'intéresse, mars 1993.
I. Vocabulaire à traduire :
une hérédité
une famille ouverte
un milieu affectif stable
rendre apte à
euphorisant
harmonieux
vulnérable
partir en confiance
105
des adultes équilibrés
extraire
un déterminant génétique
un paradis artificiel
casser la routine
un atoll polynésien
un mas
un plombier
le voyage dans l'imaginaire
une situation épouvantable
fils de fer barbelés
un déporté
exorciser l'horreur
faire le deuil
un rescapé
infortuné
II. Trouvez le mot qui manque et faites ensuite une phrase avec ce
mot :
• Le parti de gauche français a fait son
du sacro-saint collège
unique.
• Quelques fois, les enfants issus des
défavorisés s'en sortent
bien et deviennent des hommes
.
• Les
de guerre se sont rendus dans les régions paisibles et
stables.
• Les camps de concentration étaient entourés de
.
• L'enfant, qui vit dans la
, devient plus sociable et hospitalier.
• Chaque semaine, la petite famille de Jean-Luc se retirait dans un
de Normandie.
• De nos jours en France, les
sont les mieux payés.
• Les animaux domestiques chassés de la maison sont très
.
III. Trouvez le terme qui correspond à chaque mot et expression :
les adultes équilibrés
un milieu défavorisé
la vie urbaine
manger dans les poubelles
*
106
changer d'air
un déterminant génétique
un bébé vulnérable
faire le deuil
exorciser l'horreur
une fraction de
IV. Trouvez le terme qui s'oppose à chaque mot ou expression :
un milieu affectif et stable
partir en confiance
s'en sortir
casser la routine
prendre la fuite faire un retour sur soi _ _ _
s'extraire de la réalité
rendre apte à
euphorisant
V. Traduisez en français le texte suivant (ci-dessous indiqué) :
Оказывается, счастье может быть привычным состоянием человека,
что бы по этому поводу ни говорили философы и поэты. Главное, за­
быть игру под названием «Когда-нибудь станет лучше». Когда, позвольте
спросить? Порою люди внушают себе, что жизнь непременно изменится
в лучшую сторону, как только они преодолеют следующую веху—полу­
чат новую должность, достигнут двадцати пяти лет, найдут настоящую
любовь и т.п. Если вы избрали такой путь к счастью, то почти наверняка
вас постигнет разочарование. Ведь счастье не придерживается распи­
сания! А ожидая подходящего момента, чтобы, наконец, почувствовать
себя счастливым, вы рискуете прождать на станции всю жизнь, и поезд
счастья промчится мимо. Все гораздо проще: попытайтесь понять, что
вы можете сделать себя счастливым, и не когда-нибудь, а именно сейчас.
Более того, в ваших силах сделать это состояние привычным, так же,
как вы приобретаете другие привычки — через постоянное повторение
одних и тех же действий:
1. Сделайте счастье своей целью. Попробуйте быть счастливым даже
в трудной ситуации, например, припомните, какие прекрасные ощуще­
ния вызывали у вас великолепные рассветы и закаты в каком-нибудь
живописном месте, вспомните, какое облегчение и радость охватили
107
вас, когда вы успешно закончили какую-то большую работу или сдали
экзамен, как радовались вы, когда вам неожиданно сделали приятный
подарок.
2. Привыкайте чувствовать себя счастливым — пусть это станет для
вас самым главным из упражнений. Чаще репетируйте улыбку, улыбай­
тесь себе и другим — пусть все окружающие поймут, что вы — счаст­
ливый человек. Ежедневно, ежечасно благодарите жизнь за тысячу при­
ятных мелочей, с которыми вы сталкиваетесь.
3. Постарайтесь сделать и окружающих счастливее. Увидев, что ктото попал в беду, предложите свою помощь — пусть даже не очень-то
большую. Забудьте пословицу «Беда не приходит одна», помните дру­
гую: «Счастье заразительно».
4. Старайтесь меньше критиковать действия и поступки других лю­
дей. Воспринимайте их поведение как данность, и вы сможете избежать
многих отрицательных эмоций, отравляющих вам жизнь.
5. Не пытайтесь сразу же стать стопроцентным счастливчиком. Луч­
ше радоваться многим незначительным эпизодам, чем ждать чего-то
грандиозного. И самое главное, — забудьте, навсегда забудьте о зависти.
Вот то, что способно отравить всю жизнь. Чему и кому завидовать? Да
вы сами — просто чудо, и все у вас хорошо!
Важно понять, что жизнь в такой же степени несправедлива, как
и справедлива. Жизнь — это жизнь, чаще всего она представляет со­
бой не цепь подвигов, а череду каждодневных мелких поступков и
препятствий, которые, увы, надо преодолевать. Не думая, что они вы­
строены специально для вас, и не обижаясь на окружающих из-за
того, что случилось с вами. Вот тогда вы и приобретете привычку к
счастью.
VI. Thème à discuter :
•
Existent-ils pour vous des recettes pour être heureux ?
Texte 2 : LES FRANÇAIS ET LA TABLE : UNE PASSION
POUR LE MENU
On la déguste, on en parle, on la critique, on la dévore des yeux dans de
beaux livres ou à la télévision, on goûte et on découvre celle des autres pays,
on l'invente, on la partage, on en fréquente les temples... La cuisine est une
108
passion que l'on savoure de bien des façons en France et que partagent les
gourmands du monde entier.
A en croire les sondages, les Français apprécieraient surtout les restaurants
en tant que lieu de rencontres et de convivialité. Une dimension et un rôle
social qui sont, en effet, particulièrement développés en France où l'on va
d'abord au restaurant pour discuter, se retrouver entre amis ou en amoureux.
Ce n'est pas l'effet du hasard si le déjeuner d'affaires y est toujours aussi répandu et si la mode anglo-saxonne du sandwich partagé entre hommes d'affaires
n'a guère pris, en dépit de la persistance de la crise'. « C'est chez nous que les
hommes d'affaires dissèquent leurs bilans ou signent des contrats », rappelle
Alain Dutournier, le chef du Carré des Feuillants, à Paris. Plus généralement,
les repas — encore largement pris à table et non sur un plateau devant la
télévision — demeurent en France l'occasion de se retrouver en famille. Le
modèle traditionnel du repas complet (une entrée, un plat, du fromage et/ou
un dessert) n'est, lui non plus, guère remis en cause.
Mais il y a plus. S'attabler, c'est aussi l'occasion de disserter sur les mets
choisis. En France, ainsi que le précise un célèbre Guide du protocole et des
usages, il n'est pas inconvenant d'évoquer la finesse des plats et de parler...
de ce qu'on mange. Toutes choses encore difficilement admises dans les
pays du nord de l'Europe, par exemple. Se retrouver à table pour parler de
la table, ça n'est jamais qu'exercer son sens critique. Ce « troisième pouvoir
» de la critique gastronomique doit beaucoup à Alexandre Grimod de la
Reynière (1758—1838), l'inventeur du genre — avec Anthelme Brillât-Savarin (1755—1826) —, dont l'incidence des commentaires était telle qu'il
tyrannisait consommateurs et producteurs. Le phénomène ne s'est guère atténué comme le prouve l'obtention — ou la perte — d'une étoile au Guide
Michelin. Lorsqu'il reçut sa troisième étoile, Bernard Loiseau, heureux propriétaire de la Côte d'or à Saulieu, reconnaît : « Du jour au lendemain, ma
clientèle a augmenté de 65 %. »
Un bouquet de guides gastronomiques
On compte quelques grands guides dont les jugements ont le pouvoir de
faire et de défaire la réputation des tables françaises. Le guide Michelin fait
figure de référence avec quelque 500 000 exemplaires vendus chaque année.
Lancé en 1900 par la firme française de pneumatiques Michelin, le guide
rouge est l'annuaire le plus vendu et le plus complet des restaurants et hôtels
français. Près d'un Français sur cinquante l'achète, plus d'un sur cinq l'utilise
et le lit de temps à autre, ne serait-ce que pour un voyage gourmand, en rêve.
109
Son édition 1996 distingue 19 « trois-étoiles », 76 « deux-étoiles » et 437
« une-étoile ».
Les inspecteurs du Michelin ne se font connaître qu'après avoir examiné
les lieux et réglé leur addition. C'est un état d'esprit analogue qui prévaut au
guide GaultMillau. On connaît le succès de ce guide rédigé par des « amateurs
professionnels », une vingtaine de critiques qui visitent et notent les restaurants.
Créé au début des années 70 par les deux critiques gastronomiques Henri
Gault et Christian Millau, ce guide est devenu, au fil du temps, un classique
très complet (avec près de 8 000 adresses de restaurants, de bistrots et d'hôtels
et 170 000 ventes). En 1977, les deux compères crurent bon de différencier
les restaurants où l'on servait une cuisine traditionnelle (toque noire) de ceux
qui avaient choisi la cuisine inventive dite « nouvelle » (toque rouge). Onze
ans plus tard, on comptait plus de restaurants à toque rouge que de restaurants
à toque noire, preuve que le phénomène « nouvelle cuisine » avait gagné la
France entière. Cette année, face au repositionnement salutaire amorcé il y a
cinq ans par les chefs, cette distinction a été abandonnée.
Plus récent, le guide du critique Gilles Pudlowski (éd. Michel LafonRamsay, 10 000 exemplaires) offre un panorama très varié du Paris gourmand
(1 500 adresses), proposant aussi bien une sélection des meilleures tables de
la capitale, mais aussi les meilleurs rapports qualité-prix, les meilleures tables
étrangères, bistrots (à vin notamment), brasseries, salons de thé et boutiques
de produits. Sur Paris, ce guide est sans doute le plus complet avec, comme
point fort, une excellente connaissance des arrondissements populaires situés
à l'est de la capitale. Le guide Lebey — particulièrement celui des bistrots de
Paris vendu à 12 000 exemplaires (éd. Julliard) — regorge de bonnes idées
d'adresses pas chères, typiques et sympathiques. Il se montre très attaché aux
détails, notamment le café, le chocolat d'accompagnement, le pain et s'avère
très judicieux pour le Paris central, la rive gauche et l'ouest.
La genèse de ces guides est révélatrice de l'intérêt croissant des Français
pour la gastronomie. A l'exception du Michelin octogénaire, le GaultMillau
fête ses vingt-cinq ans quand les autres ont une décennie. C'est peu dire que,
sans un engouement relativement récent et collectif pour la table en tant qu'art,
ils n'auraient pas vu le jour.
Après la Seconde Guerre mondiale, la volonté d'oublier les temps difficiles
et la pénurie, ainsi que l'équipement progressif des foyers en biens ménagers,
expliquent cette soif d'apprendre l'art de bien cuisiner qu'illustre, par exemple,
le critique Curnonsky. La cuisine reste l'affaire de la maîtresse de maison ;
c'est la grande époque des guides pratiques et de la cuisine bourgeoise qui
s'épanouit à travers des manuels comme la Cuisine de Madame Saint-Ange.
110
Survient alors la télévision qui, en 1953, demande à Raymond Oliver,
le chef du Grand Véfour à Paris, d'animer avec une présentatrice une
émission intitulée Art et magie de la cuisine. Le succès est immédiat, d'autant
qu'Oliver ne manque ni de talent culinaire ni de verve. Il fait de ses recettes
provinciales des événements parisiens, soulignant que « Paris, c'est le creuset,
la consécration ». Raymond Oliver aura inauguré une histoire d'amour entre
la télévision et la cuisine qui ne s'est jamais démentie au fil du temps. Elle
connaît même un singulier regain d'intérêt depuis la fin des années 80 et a
provoqué de véritables phénomènes de société et de mode.
Il y a eu l'émission de Maïté et sa « Cuisine des Mousquetaires » du SudOuest, qui a fait les beaux jours de la chaîne publique et régionale France 3, et
surtout le phénomène Jean-Pierre Coffe. Officiant sur la chaîne cryptée Canal
Plus, cet ancien restaurateur, par sa faconde, ses redoutables colères et ses enthousiasmes communicatifs, a lancé une campagne en faveur des vrais et bons
produits : les salades du jardin et non celles aseptisées sous vide, le vrai pain
travaillé à l'ancienne, la viande de bonne provenance et labellisée, le respect
des saisons et le souci de la qualité à bon prix. Son combat, popularisé par ses
livres et ses célèbres marchés à la télévision, a rencontré un vif écho chez les
consommateurs et les professionnels. Nouveauté de la rentrée 1996, l'arrivée
du chef Joël Robuchon sur la chaîne privée TF1, avec une série d'émissions
consacrés aux recettes liées à un produit et présentées par un grand chef : la
pomme de terre avec Bernard Loiseau, la volaille avec Georges Blanc, la tomate avec Alain Ducasse...
Le plaisir des yeux : la vogue des 'beaux livres
Autre témoin de l'engouement des Français pour la cuisine, le formidable
essor de l'édition spécialisée. Le récent Larousse gastronomique — avec
3000 recettes régionales, une déclinaison produit par produit, un recentrage
pour amateurs avertis —, illustre à l'envi l'évolution de ces vingt dernières
années, où la cuisine est devenue un énorme marché d'édition et de presse.
Chaque chef dispose d'au moins un ouvrage de recettes, magnifiquement illustrées : Joël Robuchon {l'Atelier de Joël Robuchon, éd. du Chêne), Paul Bocuse {Cuisine de France, tiré à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires et
traduit en douze langues, éd. Flammarion), Bernard Loiseau {Trucs, astuces et
tours de main, éd. Hachette), Alain Ducasse {laRiviera d'Alain Ducasse, éd.
Albin Michel), Michel Guérard {la Cuisine gourmande, éd. Robert Laffont)
ou encore Le Nôtre {Faites votre pâtisserie, éd. Flammarion). Depuis peu,
l'édition s'oriente également vers la présentation de produits avec la sortie de
beaux livres, notamment chez Flammarion, sur le thé, le café, le foie gras, le
111
chocolat, le pain, les grands vins... Les cuisines régionales sont également à
l'honneur avec la Flandre, de Gisèle Arabian, chez Albin Michel, qui édite
l'immense entreprise d'inventaire du patrimoine culinaire français (22 régions
en 22 guides, au rythme de quatre régions par an) réalisée par le Conseil
national des arts culinaires.
Les éditeurs de magazines ne sont pas en reste. Avec des dizaines de titres,
les revues de cuisine constituent même l'un des grands succès de la presse de
ces dix dernières années. Deux grands créneaux : les recettes pratiques (Cuisine actuelle avec 420 000 exemplaires, Cuisine gourmande) et la gastronomie (Saveurs à 90 000 exemplaires et GaiiltMillau à 65 000) qui joue plus sur
l'art de vivre. Cuisines et vins de France (180 000 exemplaires) et des revues
encore plus spécialisées (l'Amateur de bordeaux, la Revue du Champagne,
Chocolat magazine...) n'ont guère de peine à trouver leur public.
Le pays de toutes les cuisines
Si les Français raffolent de leur cuisine, cela ne les empêche pourtant pas
de faire preuve d'une remarquable curiosité pour les cuisines du monde entier.
Quelques chiffres permettent de mesurer le chemin parcouru en trente ans par la
cuisine étrangère en France. En 1960, le critique Henri Gault recensait, à Paris,
un seul restaurant japonais ; ils sont cent vingt aujourd'hui ; il y avait deux ou
trois restaurants vietnamiens ; ils sont aujourd'hui plus de 6 000 dans la capitale.
Au total, on compte 10 000 restaurants exotiques à Paris et 40 000 en France
(cf. Le Guide des rétamants étrangers de Paris, éd. GaultMillau, 95 francs). Ce
cosmopolitisme culinaire se retrouve également sur les rayons des supermarchés
qui proposent au grand public un large éventail de plats cuisinés et de produits
étrangers (de la mozzarella italienne à la fêta grecque en passant par les épices
indiennes, les sauces ou le riz chinois, le guacamole ou les tacos mexicains...).
Or la vogue de la cuisine étrangère est inséparable de l'esprit d'ouverture
célébré par la « nouvelle cuisine ». Dans le sillage de Raymond Oliver, les
chefs français découvrirent, à la fin des années 60, les cuisines exotiques et
notamment celles de l'Extrême-Orient. La soif de nouveauté, d'un ailleurs, est
allée de pair avec l'audace de quelques grands créateurs, tels Alain Senderens,
Michel Guérard, les Troisgros et André Chapel. Ils rapportèrent de leur
voyage en Thaïlande, au Japon et à Hong-Kong des saveurs nouvelles telles
que le coriandre, le gingembre, les épices thaï, le curry, le safran que l'on peut
désormais trouver dans n'importe quel supermarché français.
Entre les tenants de la cuisine classique et les modernistes célébrant les
produits exotiques, Paul Bocuse joue les juges-arbitres, fort de son envergure.
C'est lui le « pape » de la cuisine française ; il fut un des premiers à accé112
der au statut de vedette nationale et internationale, donnant à un de ses plats
le nom du président Valéry Giscard d'Estaing qui le décorait (sa soupe aux
truffes VGE). Les chefs sont en France reconnus et fêtés, comme Bernard
Loiseau ou Georges Blanc décorés par le président François Mitterrand. Ce
qui en dit long sur l'implication des pouvoirs publics français en faveur de la
gastronomie, véritable affaire d'Etat.
Le royaume des chefs : du supermarché à l'école
II faut dire que les chefs sont des vecteurs de devises importants2, et ce
n'est pas pour rien si les grandes marques de l'agroalimentaire se les arrachent :
Bernard Loiseau chez Royco, Joël Robuchon (Fleury-Michon), Paul Bocuse
(William-Saurin), Alain Senderens (Carrefour), Michel Guérard (les surgelés
Findus). Ils ont beaucoup fait pour l'évolution de la qualité des produits ainsi
que pour l'apprentissage gustatif Par le biais du Conseil national des arts
culinaires (CNAC) et de la « Semaine du goût », le chef Alain Senderens et
l'œnologue Jacques Puisais, président et vice-président du CNAC, s'échinent
à faire partager aux enfants, dès le plus jeune âge, le goût de la diversité
et de la qualité. Car, si les traditions régionales perdurent à grands traits en
France, une certaine standardisation de l'alimentation se poursuit, marquée
par le recul du pain, l'augmentation de la consommation des eaux minérales
et des jus de fruits, des desserts lactés et des surgelés au détriment, notamment, des produits frais (fruits et légumes). Cependant, grâce au rôle de ces
professionnels du bon goût, les consommateurs sont devenus plus exigeants
et vigilants, n'hésitant pas à faire valoir leurs goûts. Quand ils sont façonnés
par Alain Senderens, les choses vont dans le bons sens.
Michel Chabot
1. Il est vrai que celle-ci oblige les restaurateurs à devenir de véritables
chefs d'entreprise, à réaliser des efforts en matière de prix et à diversifier
leurs formules pour élargir leur clientèle.
2. Sur 161 000 restaurants, qui génèrent un chiffre d'affaires annuel
de 177 milliards de francs, la restauration gastronomique est réalisée par
6 250 restaurants (2 % du total), qui pèsent 26,5 milliards de francs de chiffre
d'affaires (15 % du marché).
I. Vocabulaire à traduire :
savourer
un sondage
8-1224
H 3
une convivialité
en dépit de la persistance
disséquer le bilan
s'attabler
disserter sur les mets
évoquer la finesse des plats _
une incidence
atténuer
une obtention
^^_
faire figure de référence
prévaloir
un compère
une toque
au fil du temps
une cuisine inventive
un repositionnement salutaire
regorger
s'avérer
une genèse
être en verve
un creuset
une consécration
un regain de
raffoler de
recenser
le gingembre
une envergure
accéder à
une implication
gustatif
par le biais de
au détriment de
vigilant
remettre en cause
II. Trouvez le mot qui manque et faites ensuite une phrase avec ce
mot :
•
Les Français aiment fréquenter j
chaque dimanche.
114
• Les étudiants
les textes pendant les cours.
• Il a
des yeux cette fille en la voyant passer.
• Chaque soir, Jean-Jacques aimait
sur les arts et la peinture.
• Comme
, ce garçon avait une excellente connaissance des
quartiers populaires de Paris.
• L' _____
le plus vendu en France est celui des restaurants et des
hôtels.
• Après avoir déjeuné, ils ont réglé Г
.
• Le parti communiste a lancé
en faveur de son leader
politique.
• Les mesures anti-crises ont rencontré un
.
chez les
consommateurs.
• Lors des fêtes, les Russes
de leur salade — olivier.
III. Trouvez le terme qui correspond à chaque mot ou expression :
savourer de
faire figure de référence
une verve
croire bon de
regorger
en faveur de
s'échiner à
faire preuve de
du jour au lendemain
être à l'honneur
Larousse gastronomique
un restaurant à toque rouge
remontrer un vif écho
un essor
IV. Trouvez le terme qui s'oppose à chaque mot ou expression :
une passion pour le menu
atténuer
une cuisine exotique
accéder un statut de vedette
raffoler de la cuisine
le cosmopolitisme culinaire
8*
__
s'orienter vers
évoquer la finesse des plats
la vogue de la cuisine étrangère
ce qui en dit long
V. Traduisez en français le texte suivant (ci-dessous indiqué) :
За многовековую историю нашей страны русский народ изобрел
огромное количество кулинарных рецептов. Долгие столетия русская
кулинария находилась в незаслуженном пренебрежении: европейские
гурманы считали ее варварской и грубой. Но несмотря на отсутствие
мирового признания, русская кухня развивалась, перенимала и транс­
формировала чужой опыт, обогащалась новыми блюдами и рецептами.
Интерес к нашей кулинарной традиции возник только в XIX веке. За
считанные десятилетия русская кухня завоевала популярность в Европе,
а затем и в мире и с той поры по праву пользуется репутацией одной из
вкуснейших и разнообразнейших.
Следует отметить, что древняя, исконно русская кухня не отличалась
особым разнообразием. На протяжении веков она была традиционной —
кушанья были просты и однообразны. И хотя названий блюд существо­
вало великое множество, различались они преимущественно одним или
двумя компонентами (например, использованием разных типов масел
или пряностей). Православие с его строгими и частыми постами оказа­
ло значительное влияние на формирование русской кухни: долгое вре­
мя постный (растительно-рыбно-грибной) и скоромный (мясной) столы
были разделены. Изолирование одних продуктов от других привело к
упрощению меню, однако с другой стороны послужило причиной соз­
дания многих оригинальных блюд, которые сегодня стали визитной кар­
точкой русской кухни.
Многие исконно русские блюда сохранились на наших столах и
по сей день. Главенствующую роль на русском столе всегда играли
супы. Кстати, слово «суп» является заимствованным — оно появи­
лось в русском языке только в конце XVIII века, когда в России ста­
ли появляться и приживаться западноевропейские блюда вроде бу­
льонов, супов-пюре и т.д. До этого жидкие блюда подразделялись на
щи (супы с капустой или зеленью), кальи (рассольники с солеными
огурцами), ухи (супы из рыбы), солянки (острые супы с пряностями),
борщи (супы со свеклой) и похлебки. Наибольшей популярностью,
конечно же, пользовались щи — их насчитывалось до 60 видов: с мя116
сом, рыбой, головизной, грибами, щи ленивые, пустые, суточные, зе­
леные, кислые, из крапивы и т.д. О русском пристрастии к щам ходи­
ли легенды: говорят, что зимой щи замораживали в дорогу путникам,
отчего суп, якобы, становился еще вкуснее. По свидетельству фран­
цузов, русские солдаты, вошедшие в Париж в 1812 году, так скучали
по своему кислому супчику, что мариновали виноградные листья и
варили из них подобие щей. По сей день русский обед — богатый или
бедный — немыслим без супа.
Еще одно важнейшее блюдо русского национального стола — каша.
Первоначально это было обрядовое, торжественное блюдо, употребляе­
мое на праздниках и пирах. В XII веке слово «каша» даже было синони­
мом слова «пир». Утратив постепенно свой обрядовый смысл, каша тем
не менее на долгие века стала главным повседневным блюдом россиян.
Это отразилось и в бытовом языке. Слово «каша» на долгие годы при­
обрело значение слова «коллектив» («быть в одной каше» — означало
вместе работать, жить или учиться). В России до сих пор бытует слово
«однокашник» — соученик, товарищ по школе, институту. Каша находи­
ла признание не только на народном, но даже и на царском столе. Петр
I, например, так любил ячневую кашу, что объявил ее «любимой рома­
новской». Чтобы «облагородить» царскую любимицу ячневую крупу в
XIX веке переименовали в «перловую», то есть «жемчужную» (от слова
«pearl»). Похвальную преемственность поколений и близость к народу
продемонстрировал и Николай II: на торжественном обеде в честь его
коронации в 1883 году гостям была подана ячневая каша.
Одно из самых древних русских блюд — блины. Никто не знает, ког­
да блины появились на русском столе, но известно, что они были ри­
туальным блюдом еще у языческих славянских народов. Самые разно­
образные поверья и традиции связаны у русских людей с блинами: блины
были обязательным блюдом на поминках, ими же кормили роженицу во
время родов. Одна из сохранившихся до наших дней традиций, связан­
ных с блинами — Масленица—древний языческий праздник. В течение
целой недели перед Великим Постом во всех русских домах пекут блины
и едят их с различными закусками — икрой, сметаной, рыбой, мясом,
грибами.
VI. Thèmes à discuter :
•
•
Parlez de votre cuisine nationale.
Décrivez votre plat préféré.
117
Texte 3 : UNE RÉNOVATION MONUMENTALE
C'est en 2002 que s'achèvera la rénovation de la cathédrale Notre-Dame
de Paris, un monument qui n 'ajamais cessé de changer depuis sa construction
en 1163.
Notre-Dame de Paris, cathédrale du XIXe siècle ? S'agissant d'une construction considérée comme l'un des joyaux de l'art gothique, cette affirmation
pourrait paraître des plus inconsidérées. Et pourtant, elle contient sa part de
vérité. La façade presque parfaitement carrée que contemplent, depuis le
parvis, 12 millions de touristes chaque année, le vaisseau de la nef et les
doubles bas-côtés que 50 000 visiteurs parcourent chaque jour sont en effet le
produit d'une vision du XIXe siècle sur le Moyen Âge. Cette vision est celle du
paradoxal théoricien d'un style propre au XIXe siècle et fervent rénovateur des
cathédrales médiévales, Eugène Emmanuel Viollet-Le-Duc (1814—1879).
Et c'est cet état-là, l'état de Notre-Dame « revisitée » par Viollet-Le-Duc,
qui est aujourd'hui en train d'être restauré. Une campagne de travaux a été
lancée depuis le début de l'année 1992 pour une durée de 10 ans et un montant
d'environ 100 millions de francs, sous la houlette de l'architecte en chef des
Monuments Historiques, Bernard Fonquernie : « Les problèmes ont été bien
traités par Viollet-Le-Duc, estime-t-il : le monument exprime sa doctrine ».
Ainsi en 2002 devrait s'achever « la restauration d'une restauration », celle
de Viollet-Le-Duc qui se termina en 1864, demeurant durant environ 100 ans,
la dernière grande campagne de travaux, jusqu'aux ravalements menés sous
l'égide d'André Malraux, en 1969.
C'est en 1163 sous le règne de Louis VII que Maurice, évêque de Paris né
à Sully-sur-Loire, posa la première pierre de Notre-Dame sur l'île de la Cité,
site sur lequel avaient déjà été édifiées trois églises. La construction dura
jusqu'en 1260. Dès la fin de son érection, le bâtiment n'allait jamais cesser
d'être restauré et son intérieur polychrome réaménagé, tout au moins jusqu'au
XVIIe siècle : le XVIIe siècle par exemple, [...] fit réaliser aux architectes Jules
Hardouin-Mansard et Robert de Cotte un choeur baroque. Autre exemple, ces
fameux « Mais », grands tableaux offerts, par les corporations tous les 1ers mai
durant les XVIIe et XVIIIe siècles.
La condition de la cathédrale changea cependant drastiquement durant la
Révolution française : ainsi les 28 statues de la Galerie des rois qui ornaient
la façade occidentale furent abattues, dans une grande confusion d'ailleurs
puisque ces statues représentaient les rois de Juda, non la dynastie capétienne
de France... L'église se rogna peu à peu, jusqu'à devenir une sorte de moignon,
118
au point que la messe du sacre de Napoléon eut lieu dans un bâtiment aux
murs recouverts de tentures. Avec la furie du goût gothique et le renouveau du
sentiment religieux au XIXe siècle, la cathédrale allait faire naître la ferveur
réparatrice. En 1832, Victor Hugo lança un lyrique cri mobilisateur sur l'état
de Notre-Dame de Paris, cette « vaste symphonie de pierres » alors mangée
aux mites. Un comité provisoire de restaurations fut alors créé avec le poète
Alfred de Vigny, le peintre Jean-Auguste-Dominique Ingres ou le politique
catholique Montalembert. En 1844, le concours lancé pour la restauration de
l'édifice fut remporté par Lassus et Viollet-Le-Duc. Le premier mourut sept
ans plus tard. Resta le second et sa vision utopique : « Restaurer un édifice,
ce n'est pas l'entretenir, c'est le rétablir dans un état complet qui peut n'avoir
jamais existé à un moment donné ».
C'est du côté le plus XIXe de l'édifice, avec sa sacristie et sa maison de
gardien, sa flèche et son ornementation végétale conçues par Viollet-Le-Duc,
qu'a d'ailleurs été réalisée la première tranche de travaux, ceux de la tour sudouest. La pollution atmosphérique d'une part, et d'autre part l'isolement de la
cathédrale opéré selon l'esthétique du XIXe siècle (qui préconisait de raser les
maisons et quartiers alentour pour magnifier les églises ainsi dégagées), constituent les deux causes majeures de la détérioration constatée. L'architecte des
Monuments Historiques, Bernard Fonquernie, diagnostiqua des altérations
notables, moins dans le gros œuvre que dans des parties de la cathédrale situées
dans les endroits dangereux pour le public. Priorité fut donnée aux endroits
situés au-dessus des touristes. La tour sud-ouest vient d'être achevée, et c'est
au tour de la façade occidentale sur le parvis d'être désormais emmaillotée
d'un échafaudage pour les prochaines trois années.
« Préserver l'authenticité », tel a été le maître-mot de l'éthique de
restauration actuelle : c'est-à-dire, sauver ce qui peut l'être et ne remplacer que
le strict nécessaire, les pierres qui, comme le dit joliment Monsieur Jacquet,
le chef appareilleur de l'entreprise Que lin (maître d'ouvrage), « ont perdu leur
message ».
Amenées par blocs, les pierres sont taillées sur place dans le chantier au
pied de l'édifice (côté sacristie), transportées puis « refouillées » sans abîmer
les pierres au pourtour. L'un des principaux problèmes techniques rencontrés
a concerné le choix des carrières qui fournissent des pierres [...] compatibles,
avec celles qui furent utilisées au XIXe siècle, provenant quant à elles de ce
qui constitue aujourd'hui la banlieue parisienne. A cette occasion, Bernard
Fonquernie découvrit que Viollet-Le-Duc s'était approvisionné à différentes
sources pour sa propre restauration, faisant des attachements de 11 types
de pierres pour la façade sud-ouest et n'utilisant pas moins de 23 sortes de
119
calcaire pour la façade occidentale ! Pour fêter la révision complète de ce
« patchwork » de pierres en 2002, le bourdon1 de Notre-Dame, prénommé
« Emmanuel », ne sera pas de trop pour mêler au son des cloches ses graves
résonances...
Elisabeth Lebovici, ©Atlas
Air France Madame n° 37, décembre 1993.
1. Grosse cloche a son grave
I. Vocabulaire à traduire :
un joyau
le parvis
la nef
un fervent rénovateur
médiévale
sous la houlette de
un ravalement
polychrome
drastiquement
se rogner
la furie du goût
manger aux mites
la sacristie
préconiser
une altération notable
emmailloter
un échafaudage
capétien
la ferveur réparatrice
une tenture
une érection
IL Trouvez le mot qui manque et faites ensuite une phrase avec ce
mot :
•
•
Presque partout en France ,on peut visiter des châteaux
Il travaille sous
de cet entrepreneur.
120
.
• Viollet-le-Duc,
de cathédrales.
• Il y a des
d'architecture classique, a rénové beaucoup
dans la Galerie Trétiakov de Moscou.
v
• Avant sa rénovation, la cathédrale de la Trinité a été
d'un tissu
élastique.
• Les vieux meubles de cette cathédrale ont été mangés
.
• Après une longue période d'attente, les travaux de
de cet
édifice ont repris de nouveau.
• Le président de la République a posé
du musée des Beaux
Arts.
• Les Français tentent de préserver Г
des curiosités
nationales.
• La pollution
a empêché la construction de cette église.
III. Trouvez le terme qui correspond à chaque mot ou expression :
une cathédrale
un fervent rénovateur
travailler sous la houlette de
une symphonie de pierres
poser la première pierre
une altération notable
l'église se rogne
le maître-mot
c'est au tour de
un des joyaux de l'art gothique
__
IV. Trouver le terme qui s'oppose à chaque mot ou expression :
une rénovation monumentale
se rogner peu à peu
la façade abattue
la ferveur réparatrice
contenir sa part de vérité
la restauration d'une restauration
les fameux « Mais »
une vision utopique
changer drastiquement
au pied de
121
V. Traduisez en français le texte suivant (ci-dessous indiqué) :
О глобальной реконструкции музея имени Пушкина речь идет уже
давно — его директор Ирина Антонова не раз говорила, что музею ката­
строфически не хватает места. По ее предложению первый план рекон­
струкции подготовил хорошо знакомый москвичам британский архитек­
тор Норманн Фостер. Именно тогда впервые родилась идея объединить
историческое здание музея и окружающие его постройки в музейный
квартал. Вскоре был проведен конкурс, на котором победу одержала за­
явка Фостера, подготовленная вместе с организацией «Моспроект-5».
План реконструкции сформирован еще не до конца, но задумки амбици­
озные — на территории музейного квартала будет все, что нужно музею
для счастья: новое хранилище, библиотека, просмотровые залы, кафе,
магазины. Попутно отреставрируют и все здания квартала. Часть поме­
щений разместится под землей, а попасть в Пушкинский музей можно
будет прямо со станции метро «Кропоткинская».
Но наученные горьким опытом предыдущих масштабных рекон­
струкций столичные эксперты уже сейчас ищут недостатки в проекте
Фостера. И прежде всего их настораживает, что проект в окончательном
виде до сих пор никому так и не показали. Это беспокоит и представите­
ля Всероссийского общества охраны памятников Галину Маланичеву.
«Здесь должна действовать схема согласования во всех структурах
охраны памятников истории и культуры. Профессиональная обществен­
ность должна видеть проект и обсуждать его. Мы только слышали об
этом проекте по телевизору, но профессионально он ни с кем не обсуж­
дался», — поясняет Маланичева.
А между тем, на месте предполагаемого строительства сгруппиро­
ваны самые красивые старинные дворянские усадьбы — Голицыных,
Долгоруковых, Лопухиных, дом фельдмаршала графа РумянцеваЗадунайского.
Беспокоит экспертов и судьба уникальных металлостеклянных пере­
крытий музея, которые проектировал знаменитый инженер Владимир
Шухов. Из тысяч его построек в России сегодня сохранились около трех
десятков, и многие находятся не в лучшем состоянии. Шуховские пере­
крытия брали за образец многие ведущие западные архитекторы, в том
числе и сам Норманн Фостер. Перекрытия Пушкинского музея никог­
да не ремонтировались и могут быть разрушены, когда дело дойдет до
подземных работ. Ряд экспертов вообще сомневаются в необходимости
освоения подземных пространств. Вице-президент Фонда «Шуховская
122
башня» Сергей Арсеньев, например, ссылается на опыт возведения рас­
положенной поблизости станции метро «Кропоткинская». В 1956 году
ее строителям пришлось столкнуться со множеством трудностей. Арсе­
ньев не исключает, что подземные работы могут повредить историче­
ским зданиям на поверхности.
У историков, архитекторов и прочих профессионалов есть еще не­
мало претензий к плану Фостера. Так что все с нетерпением ждут обще­
ственных слушаний по нему, первые предварительные должны пройти
в конце октября.
VI. Thème à discuter :
•
Parlez des monuments français.
Textes Complémentaires : PILLAGES EN SÉRIE DANS LES
MUSÉES RUSSES
Après la découverte d'un important vol de bijoux au Musée de l'Ermitage,
à Saint-Pétersbourg, la Russie s'inquiète de la préservation de son patrimoine
artistique.
Après le vol de 221 pièces de joaillerie au Musée de l'Ermitage de SaintPétersbourg (Le Monde du 3 août), la Russie n'en finit pas de s'interroger
sur la conservation de son patrimoine. D'autant que ce vol a été suivi par
l'annonce d'un autre pillage important, aux Archives nationales russes de
Moscou cette fois-ci (Le Monde du 10 août), où des dessins du peintre et
architecte d'avant-garde Iakov Tchernikhov (1889—1951) ont disparu.
« Un vol de plusieurs millions de dollars », a indiqué l'agence chargée de la
préservation du patrimoine. Le ministère de la culture a convoqué, lundi 14
août, les responsables des musées fédéraux de toute la Russie.
L'enquête « pour vol à grande échelle » lancée par la police de SaintPétersbourg devrait permettre d'établir comment les bijoux de la collection de
l'Ermitage ont pu disparaître, par qui ils ont été subtilisés et en quelle durée.
Trois personnes ont déjà été arrêtées : un antiquaire, ainsi que le mari et
le fils d'une conservatrice du musée, Larissa Zavadskaïa. C'est la mort brutale
de cette dernière, d'une crise cardiaque, survenue à son poste de travail, qui
allait permettre de découvrir la disparition de certaines pièces des collections
dont elle était chargée.
123
D'après les enquêteurs, les vols se seraient étalés sur plusieurs années,
à partir de 1998. Leur valeur est estimée à plus de 4 millions d'euros par le
musée, à 75 millions d'euros par certains experts.
Dès l'annonce du vol, le conservateur de l'Ermitage, Mikhaïl Piotrovski, lançait
un appel public pour récupérer ces joyaux de son musée. Onze objets volés lui ont
été rapportés par des particuliers ou des antiquaires. Par ailleurs, des coups de fils
anonymes ont signalé la présence d'une précieuse icône dans une poubelle, ainsi
qu'un paquet contenant une bague en argent et un puisoir en argent décoré d'émail
déposé auprès du siège des services de sécurité (FSB, ex-KGB).
Mikhaïl Piotrovski a également mis en cause des « collaborateurs du
musée », estimant que rien n'aurait pu se faire sans leur complicité. Lors
d'une perquisition effectuée chez le père et le fils de Larissa Zavadskaïa, une
centaine de reçus de monts-de-piété ont été découverts, « confirmant que le
père, Nikolaï Zavadski, avait bien vendu des pièces de joaillerie », a indiqué
à l'AFP un responsable de la police criminelle de Saint-Pétersbourg. Le rôle
de la conservatrice morte reste peu clair dans cette histoire.
Comment le musée péters-bourgeois, l'un des plus riches du monde avec
une collection de plus de 2 millions et demi d'œuvres d'art, et qui assure
dépenser chaque année 20 millions de dollars pour sa sécurité, a-t-il pu laisser
filer autant de pièces, pendant si longtemps, sans s'en apercevoir ?
« L'Ermitage est un très grand musée, ses bâtiments sont anciens, et il
reçoit des nouveaux dépôts en permanence, explique Ekaterina Selezneva,
conservatrice en chef de la galerie Tretiakov, à Moscou. Le personnel de
l'établissement est insuffisant, mal payé ; les rései'ves sont immenses et
poussiéreuses ; il y a de nombreuses lacunes dans les inventaires, et les
systèmes de sécurité ne sont pas tous fiables. Enfin, certains bijoux, dont la
valeur artistique est moindre que la valeur matérielle — c'est le cas de ceux
qui ont été dérobés —, devraient absolument être déposés dans un coffre-fort.
Ce n'est pas le cas. »
Au-delà de l'affaire de l'Ermitage, c'est toute la question de l'attitude
des autorités vis-à-vis du patrimoine russe qui est ; posée. Selon l'agence
chargée de la préservation de ce patrimoine, de 50 à 100 vols sont enregistrés
annuellement dans les musées russes. Sur 50 millions d'objets propriétés, des
musées, « seuls 12,5 millions sont correctement répertoriés », a pour sa part
souligné Mikhaïl Chvydkoï, directeur de l'Agence nationale pour la culture.
Par ailleurs, Iouri Boldyrev, un ancien membre de la Chambre des comptes
russe, accuse le gouvernement d'avoir créé un système permettant de « voler
sans contrôle et dans l'impunité » les trésors de l'Ermitage. En 2000, un
rapport très critique sur le musée de Saint-Pétersbourg « aurait dû servir de
124
base pour l'ouverture d'une enquête criminelle, a expliqué M. Boldyrev. Mais
il y a eu un ordre, venu d'en haut, pour que les enquêteurs ne se mêlent pas
de cette affaire ».
Le Français Pierre Brochet, éditeur et collectionneur qui vit depuis
quinze ans à Moscou, entend replacer cette affaire dans une « tradition » plus
ancienne : « Ce qui vient de se passer est une goutte d'eau par rapport à tout
le patrimoine qui a été dilapidé depuis la révolution de 1917, précise-t-il.
Tant de palais ont été vidés, tant d'icônes ont été brûlées, tant de porcelaines
et de meubles ont été saccagés pendant soixante-dix ans. Tant d'éléments du
patrimoine artistique ont été vendus par les autorités soviétiques. »
Pierre Brochet fait notamment référence au décret de 1922 qui a confisqué
le patrimoine de l'Eglise, ainsi qu'aux grandes ventes qui, jusqu'à la veille de
la seconde guerre mondiale, dispersèrent à l'étranger quantité de biens privés
et publics, notamment issus des musées nationaux, l'Ermitage en tête.
C'est pourquoi la responsabilité de l'Etat est aujourd'hui mise en avant par
les observateurs de tous bords.
Madeleine Vatel
LES SURPRISES DES ÉTUDES SUR LES PATRONYMES
Après la généalogie, la recherche sur l'étymologie des noms de famille
correspond à la quête des origines des Français.
Pas moins d'une quarantaine d'ouvrages ont été consacrés ces dernières
années à l'étymologie des noms de famille. Les sites spécialisés explosent et
les émissions de radio font recette.
« La tendance est à la recherche d'identité », assure Sonia Rameau,
responsable du marketing chez notrefamille.com. « La société est composée de
déracinés qui sont les héritiers de l'exode rural, renchérit le généalogiste JeanLouis Beaucarnot. Lorsqu'on habite un pavillon de banlieue, on se demande
d'où l'on vient » Internet a fait le reste : « Pour dénicher une information,
plus besoin de se déplacer aux archives départementales. Quelques clics
suffisent », note Laurent Fordant, fondateur du site geopatronyme.com.
En France, les patronymes se sont formés vers le XIIe siècle. La variété
des prénoms étant limitée, on attribue à chaque habitant du village un surnom
correspondant au nom de son père (Bertrand, Martin, Durand), à son métier
(Fournier pour les boulangers, Lefebvre ou Le Goff pour les forgerons), à
la localisation de sa maison (Pommier) ou aune caractéristique physique
(Petit).
125
L'ironie s'en est mêlée. «L'ancêtre desLelièvre avait de grandes oreilles,
courait très vite ou au contraire peut-être si lentement que, par dérision, on
l'appelait Lelièvre », indique M. Beaucarnot. « Pour comprendre le processus
de dénomination, ilfaut penser aux surnoms de cour d'école », précise MarieOdile Mergnac, auteur de nombreux ouvrages sur le sujet.
Les noms ont ensuite connu des transformations, liées notamment à une
mauvaise retranscription sur les registres paroissiaux. D'autres patronymes
sont arrivés plus tard, donnés à des enfants trouvés ou introduits à la faveur
des immigrations. Aux Antilles, ce n'est qu'en 1848, après l'abolition de
l'esclavage, que les anciens esclaves ont reçu un nom.
Démystifier les légendes
M. Beaucarnot note un intérêt croissant des personnes au nom d'origine
étrangère. « Tant que le grand-père polonais était vivant, on ne se posait pas
de question. Maintenant qu'il a disparu, on recherche ce qu'on a perdu »,
explique-t-il. Ceux qui portent un patronyme rare ou mystérieux sont aussi
plus susceptibles d'entamer une recherche. « Il faut parfois réconcilier les
gens avec leur nom », affirme M. Beaucarnot, qui se souvient d'un M. Soutif
rassuré d'apprendre que son patronyme venait sans doute du mot « soutil »,
signifiant « subtil, avisé ».
D'autres sont parfois déçus. « Une dame s'appelant Hérault voulait croire
que son ancêtre était vaillant. Mais il s'agit d'un ancien prénom », raconte
Mme Mergnac. Les généalogistes sont habitués à démystifier les légendes
familiales. «A cause d'une consonne rare ou d'une particularité, on imagine
que son nom vient d'une autre région ou d'un autre pays », observe M. Beaucarnot. Or les patronymes n'ont guère voyagé avant l'avènement du chemin
de fer.
M. Fordant a créé des bases de données à partir des décrets de naturalisation,
des ouvertures de succession ou des listes de médaillés de la famille française
des xixE et xxE siècles. Selon lui, « ces informations permettent de déterminer
quelle était la région d'origine d'un nom », une indication essentielle pour en
connaître l'étymologie. Gomme l'explique en effet Mme Mergnac, « Bataille,
dans le Toulousain, désignait le sonneur de cloches alors que dans la région
de Lille, il signalait des gens bagarreurs ».
Olivier Razemon
UNITÉ 7 : ECOLOGIE
Texte 1 : LES FRANÇAIS SONT-ILS PRÊTS À PLONGER
LES MAINS DANS LEURS POUBELLES ?
Si 84 % des Français se déclarent prêts à trier leurs ordures, environ 40 %
de ceux qui sont sollicités enfant une règle de vie quotidienne.
Si les opérations de tri des déchets ménagers connaissent un très net
développement, c'est que les obligations réglementaires s'imposant aux
communes (la loi du 13 juillet 1992) et le nouveau système de financement
alimenté par le secteur industriel ont relancé une politique qui s'était enlisée,
après une première vague d'expériences, à la fin des années soixante-dix.
Les nouveaux principes de la gestion des déchets (limitation de la mise
en décharge, recyclage des emballages...) conduisent les Français à une
transformation en profondeur de leurs comportements. Par leur participation
aux systèmes de collecte sélective, ils deviennent concrètement des acteurs
de la gestion de leur environnement et manifestent dans ce domaine un
remarquable sens civique.
Le tri des déchets peut-il pour autant entrer durablement dans les pratiques
quotidiennes des Français ? Les municipalités s'interrogent-elles suffisamment
sur l'effort demandé à leurs administrés et sur la capacité de ceux-ci à se faire
« trieurs » efficaces et désintéressés ? À la demande de la Direction de la
recherche du ministère de l'Environnement (DRAEI), le CRÉDOC a analysé
une série d'expériences de collectes sélectives pour identifier les motivations
de l'adhésion civique et les nouvelles pratiques sociales suscitées par les
systèmes de tri des ordures ménagères.
Une adhésion massive au principe de la collecte sélective
Au cours des vingt dernières années, se sont installés dans le paysage
quotidien de la plupart des Français, les conteneurs servant à la collecte du
verre, du papier, ainsi que des déchetteries. Ce phénomène marque la fin du
rapport séculaire que la majorité de la population entretenait avec la décharge
municipale, et c'est une véritable transformation des comportements qui est
en jeu dans la gestion locale des ordures. D'après les enquêtes préliminaires
à la mise en place d'expériences de collectes sélectives, plus de 80 % des
personnes interrogées par les collectivités locales se déclarent prêtes à trier
régulièrement leurs déchets, malgré les efforts demandés. L'enquête du
127
CRÉDOC, « Conditions de vie et aspirations des Français », confirme ces
résultats. Cependant ce consensus doit être nuancé : traditionnellement proches
de l'idée de récupération, certaines catégories sociales comme les agriculteurs
sont logiquement les mieux disposées à l'égard du tri des déchets. 11 en va de
même des catégories qui semblent le plus sensibles aux valeurs nouvelles
véhiculées dans la société, notamment les valeurs écologiques. C'est le cas
des professions intermédiaires. Mais au-delà des différences culturelles, les
conditions d'habitat jouent aussi un grand rôle : on est plus enclin à accepter le
tri des déchets quand on habite un pavillon, une commune rurale et quand on
est satisfait de son cadre de vie. Ces informations ne correspondent toutefois
qu'à des déclarations d'intention et ne permettent donc pas de prévoir les
pratiques réelles des individus. [...]
Vaincre des réticences psychologiques
Les difficultés qu'expriment les ménages face au tri des ordures ne relèvent
pas simplement de contraintes matérielles. L'obligation de manipuler l'ordure
éveille des représentations et, passé un certain point, des réticences qui renvoient
à des schémas de pensée profondément ancrés. La compréhension de ces codes
implicites, qui orientent la manière dont les individus distinguent ce qui peut
être récupérable de ce qui paraît « sans valeur », est essentielle pour élaborer
des consignes et des prescriptions de tri aussi peu ambiguës ou « contre nature »
que possible. Quelles que soient les options adoptées pour la collecte sélective,
les rendements obtenus sont relativement voisins en dépit des ambitions
affichées : 15 % du volume des ordures ménagères effectivement triées est le
résultat le plus fréquemment constaté. Au point que l'on doit se demander si,
dans l'état actuel des modes d'organisation, les dispositifs de collectes sélectives
ne génèrent pas des contraintes qui limitent leurs performances potentielles.
Des contraintes imposées par le stockage, une résistance à aller au-delà des
déchets les plus simples à trier, et une participation régulière n'excédant guère
le tiers des ménages (même si les deux-tiers sont potentiellement participants),
expliquent pour l'essentiel que les résultats des opérations existantes n'atteignent
pas souvent les objectifs fixés initialement. [...]
Bruno Maresca et Guy Poquet,
Consommation et modes de vie, n° 88,
juin 1994, ©CRÉDOC.
I. Vocabulaire à traduire :
plonger les mains dans les poubelles
trier
128
se déclarer prêt à
en faire une règle de vie
une obligation réglementaire
alimenter par
relancer
s'enliser
une gestion des déchets
une limitation de la mise en décharge
conduire à
un recyclage
une collecte sélective
un sens civique
une adhésion massive
séculaire
efficace
susciter
une déchetterie
préliminaire
une aspiration
éveiller
une réticence
ancrer
ambigu
être enclin à
générer
un pavillon
une contrainte
implicite
une consigne
un rendement
afficher
un dispositif
une performance
•
IL Trouvez le mot qui manque et faites ensuite une phrase avec ce
mot :
• Des notions
ont été données aux nouveaux étudiants venus
d'Afrique et d'Amérique Latine.
• Chaque citoyen doit obligatoirement avoir un remarquable
.
• Des
ont été placés dans toute la ville de Belgorod.
• La population de la Russie est de plus en plus
à construire des
pavillons.
• Les étudiants sont
à ne pas fumer à l'Université. Pour le
recteur, il doit en faire
quotidienne.
• Les
des Français à la protection de la nature conduit à la
transformation en profondeur de leurs comportements.
• Les Français doivent vaincre
psychologiques pour trier leurs
ordures.
• Les préjugés d'autrefois sont
dans les moeurs des gens
âgés.
• Les nouvelles
dans la ville se répandent rapidement.
• Le secteur industriel,
par le gouvernement, progresse
rapidement.
III. Trouvez le terme qui correspond à chaque mot ou expression :
quotidien
se déclarer prêt à
un recyclage
une municipalité
efficace
séculaire
susciter
un pavillon
un ménage
en dépit de
relancer
excéder
IV. Trouvez le terme qui s'oppose à chaque mot ou expression :
une adhésion massive
être prêt à plonger les mains
des pays développés
le sens civique
une collecte sélective
il en va de même
__
130
générer
une adhésion massive
solliciter
des ordures ménagères
V. Traduisez en français le texte ci-dessous indiqué :
На утилизацию мусора государство тратит огромные средства, но
их все равно не хватает на то, чтобы эта утилизация выполнялась ка­
чественно. Одним из вариантов решения проблемы может стать так на­
зываемый начальный этап, на котором сами люди должны производить
тщательную сортировку мусора. Так, например, в западноевропейских
странах уже достаточно давно практикуется следующий метод: для му­
сора продаются специальные мешки разных цветов, в которые люди по­
мещают тот или иной мусор (от шести до двенадцати его видов), а на
улицах устанавливают бункеры с несколькими отделениями. Эти отде­
ления имеют свои указатели, куда и какой именно мусор следует бро­
сать. Естественно, такой метод может значительно снизить расходы на
утилизацию отходов.
Также отличным решением проблемы вывоза и последующей ути­
лизации мусора может стать установка и использование специальных
пресс-контейнеров. Они прессуют отходы, увеличивая их плотность в
несколько раз — примерно от трех до пяти. Таким образом, мусор пере­
стает занимать много места, а вывозить его приходится реже.
Что касается переработки мусора, то для этого всегда применялось
два метода — сжигание и закапывание в землю. Нужно сказать, что ни
один, ни второй не являются эффективными. При сжигании уничтожа­
ется около 17 % мусора, и получается при этом тепловая энергия. Но
когда горят отходы, в окружающую среду выбрасывается очень много
вредных веществ, которые нарушают экологию и вредят человеческому
организму.
Закапывание мусора в землю — один из самых известных методов
утилизации, но для него необходимы большие территории. Кроме того,
этот метод чреват тем, что во много раз возрастает риск загрязнения
грунтовых вод и окружающей среды. Что касается таких отходов, как
пластиковая тара и целлофановые пакеты, то они и в земле будут нахо­
диться в первоначальном виде еще не меньше пятидесяти лет.
Лучшим решением проблемы утилизации мусора в России может
стать строительство специальных заводов по переработке отходов, на
9*
131
которых бы использовались современные технологии — например, пи­
ролиз.
VI. Thèmes à discuter :
• Comparez le problème de l'environnement en Russie et en France
(difficultés, mesures prises, avantages, etc.)
• Parlez des difficultés qu'expriment les ménages russes face au tri des
ordures.
Texte 2 : LES ANIMAUX MENACÉS
Le journal « Okapi » bi-mensuel destiné aux adolescents, a publié en mai
1991 un grand dossier documentaire consacré aux espèces menacées par
l'homme et la civilisation. Voici le premier article de ce dossier.
Depuis que la vie est apparue sur Terre, il y a 3,8 milliards d'années, le
monde animal ne cesse d'évoluer : comme les fusées d'un grand feu d'artifice,
des espèces apparaissent, s'épanouissent, pendant que d'autres déclinent et
s'éteignent.
Ainsi, il y a 370 millions d'années, des animaux vertébrés, les batraciens,
sont sortis les premiers de l'eau pour s'aventurer sur la terre ferme. Ces types
d'animaux, trop lourds, peu agiles sur terre, n'ont pas survécu. Mais ce sont de
lointains ancêtres de nos grenouilles !
Les dinosaures, eux, ces grands reptiles de la préhistoire, ont disparu
mystérieusement il y a 65 millions d'années, peut-être à cause d'une catastrophe,
une pluie de météorites qui se serait abattue sur la Terre...
Une espèce disparaît tous les deux ans
Depuis toujours, donc, certaines espèces animales disparaissent
naturellement. Mais d'autres espèces, qui n'avaient pourtant aucune raison
naturelle de s'éteindre, ont aussi disparu à cause de la chasse pratiquée par les
hommes.
Aujourd'hui, la situation est devenue grave, car les espèces animales
disparaissent de plus en plus vite. Au XVII siècle, une espèce de mammifères
s'éteignait tous les cinq ans. A présent, une espèce disparaît tous les deux ans !
Au XX siècle, en effet, la population mondiale a beaucoup augmenté :
pour trouver de nouvelles terres, pour construire des villes, des routes, les
132
hommes se sont avancés dans les espaces sauvages. Ils ont abattu d'immenses
forêts. De nombreux animaux ont alors disparu, parce que leur territoire était
détruit ou abîmé !
Saviez-vous que 45 % de toutes les espèces vivent dans des forêts
tropicales humides, et qu'elles ne peuvent pas s'adapter ailleurs ? Saviez-vous
que, dans nos pays tempérés, il suffit d'un barrage pour bloquer les migrations
de certains poissons comme l'esturgeon ?
L'homme s'appauvrit lui-même
La pollution et l'installation de lignes électriques ont également tué bien
des espèces de poissons et d'oiseaux. Enfin, une nouvelle chasse intensive,
destinée au commerce, a supprimé certaines espèces comme le rhinocéros,
dont on utilise la corne pour fabriquer des remèdes traditionnels. Au total,
chez les animaux vertébrés, on estime que 8 000 espèces sont menacées de
disparition !
Or, on s'aperçoit aujourd'hui que la vie sur Terre est une vaste chaîne dont
chaque être vivant est un maillon. Quand une espèce disparaît, d'autres plantes
et d'autres animaux sont menacés.
L'homme fait disparaître des espèces connues ou encore inconnues
qui auraient permis, peut-être, de découvrir de nouveaux médicaments.
Progressivement, l'homme s'appauvrit lui-même. Il se prive, surtout, de la
vue de ces animaux étonnants, effrayants ou somptueux, véritables merveilles
de la nature.
Rédaction Okapi
№ 468, du 15 au 31 mai 1991,
©Bayard Presse.
I. Vocabulaire à traduire :
s'épanouir
décliner
vertébrés
un batracien
une météorite
des mammifères
un pays tempéré
un esturgeon
un remède traditionnel
un maillon
133
somptueux
effrayant
étonnant
II. Trouvez le mot qui manque et faites ensuite une phrase avec ce
mot :
•
La baleine, qui vit dans l'Océan Atlantique, fait partie de la classe des
• A l'âge de dix-huit ans, lafilles'
d'habitude.
• Pierre était très occupé, c'est pourquoi il a
le rendez-vous de
samedi.
• Ils ont loué une
villa dans le Midi.
• Hier au restaurant, nous avons commandé du Champagne et du caviar de
•
•
•
Il est mieux de se reposer dans les pays ayant un climat
.
Les dinosaures ont été
pour les premiers hommes.
Dans des cas difficiles, la médecine populaire peut remplacer des remèdes
III. Trouvez le terme qui correspond à chaque mot ou expression :
disparaître
un mammifère
décliner
la terre ferme
agile
une chasse intensive
abîmé
s'adapter _ _ ^
destiner
une migration
IV. Trouvez le terme qui s'oppose à chaque mot ou expression :
effrayant
somptueux
de nouvelles terres
un remède traditionnel
134
un maillot
se priver de
une merveille de la nature
bimensuel
un animal sauvage
"_
V. Traduisez en français le texte suivant (ci-dessous indiqué) :
В наши дни население Земли неимоверно выросло (превысило шесть
миллиардов человек). Большая часть человечества живет в городах или
в сильно обедненной, по сравнению с дикой природой, сельской местно­
сти. Поэтому люди в рутине повседневной жизни не склонны помнить о
существовании огромного и поразительно разнообразного мира живот­
ных — наших соседей по планете.
Складывается даже парадоксальная ситуация — по мере обеднения
живой природы возрастает зависимость современного человека от ре­
сурсов живой планеты во всем их разнообразии. Значительную долю
продуктов питания, антибиотиков и ряд других медицинских препара­
тов, мебель и разные детали интерьера современного жилища, многие
иные предметы повседневного обихода, без которых невозможна жизнь
современного человека, мы получаем непосредственно от диких живот­
ных и растений. Современные тенденции развития экономических от­
ношений в мире приводят к тому, что все большее количество видов жи­
вотных и растений становятся объектами хозяйственного использования
человечества, но одновременно по вине человека происходит быстрое
разрушение природных экосистем, принимающее угрожающие масшта­
бы и грозящее резким оскудением биологического разнообразия Земли.
Если исходить из чисто утилитарных соображений, то все мы кровно
заинтересованы в сохранении всех видов животных и растений планеты
и успехи современной науки нисколько не снижают нашей зависимости
от природы. Все мы дышим кислородом, который вырабатывают фотосинтезирующие зеленые растения. Даже генная инженерия — новая от­
расль науки, вызывающая столь разноречивые дискуссии, зависит от со­
хранения биоразнообразия дикой природы. Успешное развитие генной
инженерии невозможно без диких видов животных и растений — живых
носителей всего разнообразия генов.
Для защиты редких видов животных и растений, а так же их место­
обитаний была учреждена Международная Красная книга — IUCN. Это
крайне важный международный документ, в который постоянно вносят135
ся данные о животных и растениях, подвергающихся реальной опасно­
сти исчезновения. Все виды, занесенные в Международную Красную
книгу, подлежат строгой охране.
Колоссальный спрос на диких животных и растения, а так же изделия
из них, породил нелегальную торговлю ими. Нелегальный отлов живых
попугаев, обезьян, черепах, ярких тропических рыбок, ящериц и змей
угрожает полным исчезновением многих видов животных. Для борьбы
с нелегальной торговлей дикими животными и растениями создана Кон­
венция о международной торговле видами дикой фауны и флоры, нахо­
дящимися под угрозой исчезновения CITES (Convention on International
Trade in Endangered Species).
Наиболее просвещенная часть международной общественности дав­
но осознала необходимость сохранения биологического разнообразия
Земли, как одной из важнейших глобальных проблем человечества.
Значительная часть мировой популяции многих видов (подвидов)
млекопитающих, птиц и рептилий сосредоточена в зоопарках и питом­
никах различного профиля. Природные популяции многих охраняемых
видов животных стали слишком малы для обеспечения сохранения всего
разнообразия их генотипа. В этом случае их сородичи, содержащиеся в
неволе, являются важным генетическим резервом, в какой-то мере га­
рантирующим сохранение видов.
VI. Thèmes à discuter :
• Parlez de la protection de la nature.
• Parlez des animaux qui ont disparu mystérieusement il y a plusieurs
millions d'années.
Texte 3 : « LA VILLE, UN REFUGE CONTRE LA NATURE »
Dans ce texte, Bernard Oudin s'oppose à un certain nombre de préjugés
qui poussent le citadin à fuir « l'enfer des villes » pour se réfugier à la
campagne.
Sans chercher à faire de la littérature, il y a lieu de rappeler quelques
évidences. En premier, la nature est peut-être notre mère nourricière, mais
seulement grâce à une transformation humaine. L'agriculture n'est plus
la cueillette ; l'élevage n'est plus la chasse. Agriculture et élevage sont
136
l'exploitation de richesses naturelles, mais une exploitation non spontanée,
artificielle, au niveau des moyens, produit du travail et de l'ingéniosité des
paysans.
Rappelons aussi que la nature n'est pas accueillante, quoi qu'en puissent
penser les touristes qui ne connaissent de la mer que ses plages, de la montagne
que ses pistes ensoleillées, de la campagne que ses chemins ombragés.
N'évoquons pas des « débordements de la nature », des « éléments déchaînés »,
des volcans, des tremblements de terre, des raz de marée, des typhons. Parlons
de nos délicieux climats tempérés, de notre douce France.
Pense-t-on que notre chère Ile-de-France, au ciel lumineux que chantent
les poètes, ait été accueillante à nos lointains ancêtres de la préhistoire, dés
que la nuit venait, que la pluie tombait ou que l'hiver commençait ? Penset-on qu'elle soit, au XXe siècle, accueillante à celui qui, par une nuit d'hiver,
se trouve, pour une raison ou une autre, à l'écart de sa voiture ou d'un lieu
habité ? Comparée à l'agglomération la plus rustique, la campagne la plus
tempérée est loin d'être un refuge quelconque, moral, ou matériel.
Même le banlieusard vivant dans le décor bétonné de son H.L.M. ressent
parfois l'emprise de la nature hostile, qui, loin du centre des villes, n'a. pas
totalement desserré ses griffes : quelques degrés de moins de la température
ambiante suffiront pour qu'il doive affronter le verglas pendant de nombreuses
semaines, gratter chaque matin le givre qui recouvre sa voiture. Petits maux,
sans doute, mais qui créent, pour celui qui vit au centre d'une ville et celui qui
vit à sa périphérie, un rapport différent avec l'environnement naturel, rapport
qui n'est pas toujours, quoi qu'on en dise, à l'avantage du banlieusard.
Il est amusant de constater que le mot « ville » soit aussi souvent accolé
à l'adjectif « inhumaine ». Il y a, d'abord, contradiction dans les termes : rien
n'est plus humain que la ville, puisque, précisément, ce sont les hommes qui
l'ont construite. Il y a aussi, et surtout, contradiction dans les faits : la nature
n'a pas été créée par Dieu pour pennettre aux hommes de fuir lés villes, ce
sont les villes qui ont été créées par les hommes pour s'abriter de la nature.
Bernard Oudin
Plaidoyer pour la ville, LAFFONT
I. Vocabulaire à traduire :
une évidence
en premier
non spontané
une ingéniosité des paysans
137
la nature accueillante
une piste ensoleillée
ombragé
un élément déchaîné
un typhon
à l'écart de
rustique
un banlieusard
le décor bétonné
desserrer
une température ambiante
gratter le givre
le verglas
être accolé à
II. Trouvez le mot qui manque et faites ensuite une phrase avec ce
mot :
•
•
Dans ce vieux parc, il y a beaucoup d'allées
.
Chaque vendredi, les Parisiens quittent leurs domiciles pour fuir
• A l'approche du printemps, la plupart des Russes se
à la
datcha.
• Les premiers hommes se nourrissaient de
.
• Le milieu
où nous vivons semble de plus en plus pollué.
• Très souvent, beaucoup de
travaillent à Paris.
• L'
est une des particularités de la population russe.
• Selon les traditions anciennes, on accorde à chaque
un nom
particulier.
III. Trouvez le terme qui correspond à chaque mot ou expression :
la nature notre mère nourricière
une exploitation artificielle
une atmosphère accueillante
rustique
la nature hostile
un avantage
une contradiction
138
desserrer les griffes
affronter le verglas
HLM
_ ^ _
IV. Trouvez le terme qui s'oppose à chaque mot ou expression :
le ciel lumineux
mettre en évidence
les ancêtres
une ingéniosité des paysans
un chemin ombragé
les raz de marée
le climat tempéré
un nombre de préjugés
s'abriter de la nature
vivre à la périphérie
•
V. Traduisez en français le texte suivant (ci-dessous indiqué) :
Урбанизация на рубеже XX и XXI веков привела к тому, что более
75% населения промышленно развитых стран живет в городских агломе­
рациях. Крупные города — самые загрязненные точки на карте любого
государства, и это уже проблема не только «зеленых». Еще сравнитель­
но недавно экологический ущерб оправдывался как неизбежная плата
за привычный уровень бытовых удобств. Сегодня этот взгляд устарел.
Современные технологии делают возможным построение жилищ, обе­
спечивающих человеку достойную жизнь, и в то же время оказывающих
минимальное негативное воздействие на природную среду.
Во второй половине XX века появились идеи создания проектов
города-сада. Архитекторам казалось, что для того, чтобы создать зеле­
ный «лучезарный город», надо поселить людей в как можно более вы­
соких домах, с тем, чтобы освободить городские территории под парки
и сады. Но построенные по таким принципам урбанизированные зоны
зелеными и удобными для проживания не стали.
Сейчас становится все более очевидным, что будущее городов свя­
зано с противоположной тенденцией, а именно — с распространением
малоэтажной экологичной застройки.
В конце 1990-х годов начали появляться «экодома» — дома нового
типа, которые имеют все основания стать основным видом жилья пост139
индустриальной эпохи. Экодом — это индивидуальный дом с участком
земли, являющийся здоровым и благоустроенным, неагрессивным по
отношению к природной среде.
Городской район или некрупный город включает в себя не только жи­
лую зону, но и все иные зоны, являющиеся составными частями горо­
да: общественные центры, промышленные, складские, коммунальные,
транспортные зоны, парки и лесопарки и т.д. Поэтому городской район
не может состоять исключительно из экодомов. Появляется потребность
в зданиях, которые целесообразней выполнять в многоэтажном вариан­
те. Многоэтажные дома можно сделать более экологичными чем сейчас,
хотя до уровня экодома их, к сожалению, довести практически невоз­
можно.
Сегодня российские города, по данным материалов конференций в
Берлине, являются одними из ведущих в суммарном загрязнении пла­
неты СО г Энергосберегающие традиции в городском планировании и
строительстве в последнее десятилетие оказались утерянными во мно­
гих городах России.
На состоявшемся в 1993 году в Чикаго Конгрессе архитекторов была
принята декларация, в которой задача обеспечения устойчивости при­
родной среды была провозглашена основной целью архитектурной дея­
тельности XXI века.
Россия всегда славилась прекрасными зодчими, творчество которых
обогатило духовный и материальный мир. Архитектура как искусство,
наиболее зависимое от общества, от его идеалов и целей, с наибольшей
наглядностью отразила и материализовала его историю. «Каменная ле­
топись» стала одновременно и беспощадным зеркалом, в которое смо­
трится каждая страна.
VI. Thèmes à discuter :
•
•
Faites une comparaison entre la vie en ville et celle à la campagne.
Quelle sera d'après vous la ville d'avenir ?
Textes Complémentaires : L'ACCÈS À L'EAU, DÉFI MONDIAL
Le 4e Forum de l'eau se tient à Mexico du 16 au 22 mars. Un milliard d'êtres
humains sont privés du premier facteur de développement. Le problème est
moins la ressource que l'absence d'infrastructures d'approvisionnement.
140
Une arrivée d'eau potable et des toilettes : ces installations, si familières
aux yeux des habitants des pays riches, manquent encore dramatiquement au
sud de la planète. En Amérique du Sud, en Afrique, en Asie, plus d'un milliard
d'humains n'ont pas accès à une eau saine, et 2,6 milliards à un assainissement
de base.
Les conséquences sont graves. L'eau insalubre est la première cause de
mortalité sur la planète, devant la malnutrition. Chaque année, 8 millions
de personnes meurent de maladies liées à la présence d'eaux stagnantes ou
polluées, comme le choléra, la diarrhée ou la typhoïde. La moitié sont des
enfants de moins de cinq ans.
Le 4e Forum mondial de l'eau, qui doit rassembler plusieurs milliers de
participants du 16 au 22 mars à Mexico, sera l'occasion de rappeler ces faits.
« L'eau est le premier facteur de développement, affirme Loïc Fauchon, président
du Conseil mondial de l'eau (CME). Si on ne règle pas cette question, on laisse
galoper des maladies qui déciment la population, mais on entrave aussi l'accès
à l'éducation et la participation au développement économique. »
Car lorsque l'eau manque, les femmes et les enfants, chargés de cette
corvée, sont contraints à des kilomètres de marche chaque jour. L'autre solution
est d'acheter l'eau potable à des intermédiaires, porteurs ou propriétaires de
camions-citernes. Mais elle est alors payée au prix fort, sans garantie de
qualité.
Les Nations unies ont fixé un cap, dans le cadre des Objectifs de
développement du millénaire (ODM), qui définissent les efforts à fournir pour
lutter contre la pauvreté. Sur la question de Peau, le but est de réduire de
moitié, d'ici à 2015, la proportion de personnes n'ayant pas accès à l'eau et à
l'assainissement Accéder à l'eau potable, c'est disposer de 20 litres d'eau saine
par personne, disponibles à moins d'un kilomètre.
« Les objectifs du millénaire correspondent au niveau où en était la France
dans les années 1930, avec de l'eau au robinet dans les grandes villes et au
puits dans les campagnes, résume M. Ténière-Buchot. Pour l'assainissement,
ils correspondent à la France des années i960. » L'assainissement de base
correspond à une simple évacuation des eaux usées par les égouts, et non à leur
traitement avant le rejet dans le milieu naturel. En France, il a été généralisé
seulement à partir des années 1980.
Le défi est donc colossal : les pays en développement doivent réaliser
en quelques années ce que les pays riches ont mis deux siècles à construire.
Pour atteindre les Objectifs du millénaire, 260 000 personnes supplémentaires
devraient être raccordées chaque jour au réseau d'eau potable et 370 000
à l'assainissement. De plus, ces pays doivent faire face à une explosion
141
démographique. Si un tiers de la population ciblée vit en milieu rural, les
deux tiers habitent les bidonvilles de mégapoles en croissance exponentielle
et anarchique. En 2030, les deux tiers de la population mondiale vivront dans
des villes, dont 2 milliards de personnes dans des bidonvilles. Cette population
urbaine pauvre sera la principale victime du manque d'eau.
Nous ne sommes pas bien placés pour remplir les Objectifs du millénaire,
prévient M. Fauchon. En étant optimiste, on peut dire que nous faisons du
surplace. Il faut sonner le tocsin. » Les disparités s'accroissent : si la Chine
et l'Inde sont en bonne voie pour l'eau potable, grâce à leur croissance
économique, la situation de l'Afrique s'aggrave. Sur l'assainissement, les
progrès se font attendre partout.
Contrairement aux idées reçues, l'impuissance de la communauté
internationale et des Etats concernés n'est pas liée au manque de ressources
en eau. Ainsi, dans les pays d'Afrique équatoriale ou d'Amérique latine, où
l'eau est abondante, entre la moitié et le quart de la population n'a pas accès à
une eau saine. Au contraire, dans certains pays arides, le service est assuré à
100 %. Car les raisons de la crise sont avant tout politiques et financières. Si
l'eau est disponible gratuitement dans le milieu naturel, l'acheminer vers les
consommateurs et l'évacuer réclame une volonté politique et des moyens.
« Pour un Etat, il est plus simple de s'impliquer dans la distribution de
l'énergie ou dans les grandes infrastructures, pour lesquelles la demande
sociale est forte et qui peuvent être gérées de façon centralisée, explique
Pierre Victoria, directeur des relations internationales chez Veolia-eau. L'eau
est une ressource de proximité qui ne peut pas se transporter, et doit être
pensée localement. » M. Fauchon résume l'enjeu d'une phrase : « L'eau
potable vaut bien le téléphone portable. Il nous faut convaincre, poursuit-il,
que l'eau doit passer avant l'implantation d'antennes-relais, la construction
d'aéroports neufs ou de routes qu'on ne pourra pas entretenir. » Question de
volonté politique donc, mais aussi de moyens financiers. Les investissements
nécessaires sont lourds et peu rentables à court terme. Selon diverses
estimations, les investissements nécessaires pour atteindre les Objectifs du
millénaire sont évalués entre 7,5 et 25 milliards d'euros annuels.
AINSI PARLAIENT LES PREMIERS HOMMES
Quelle est l'origine du langage ? Quelles lois règlent son évolution ? Dans
un article de L'Express, lajournaliste Françoise Monier montre qu 'aujourd'hui
des disciplines comme l'anatomie, l'informatique, la génétique apportent leur
réponse et bouleversent ainsi le monde de la linguistique.
142
Au commencement, dit la Bible, était le verbe. Un seul verbe. Depuis la
Genèse, les langues se sont multipliées. Tout le monde aimerait connaître ce
verbe originel, à commencer par les scientifiques qui cherchent comment la
parole est venue aux premiers hommes. Déjà, intrigué, le pharaon égyptien
Psanific Ier fit élever deux bébés par un berger muet en supposant qu'ils
allaient parler la première langue de l'humanité. En vain : ils sont restés sans
parole. De son côté, la linguistique a exploré les arcanes1 des vocabulaires
et des grammaires sans percer le mystère des origines. Jusqu'à ce qu'arrivent
l'informatique et la génétique. Aujourd'hui, quelques poignées d'hommes
pensent être sur la bonne voie. Les anatomistes savent simuler, sur ordinateur,
le fonctionnement du conduit vocal d'Homo sapiens2. Les généticiens suivent,
grâce à l'analyse moléculaire, les premières migrations humaines. C'est d'eux
que vient l'hypothèse la plus séduisante. Et la plus dérangeante. Toutes les
langues, affirment-ils, seraient issues d'un sabir3 originel. Unis par le même
désir d'innover et de survivre, les premiers Homo sapiens parlent tous la même
langue.
Mais ils quittent leur berceau africain, s'installent sur des terres nouvelles,
découvrent des mondes d'oiseaux, d'arbres, de plantes différents. Peu à peu
isolés des groupes voisins, ils inventent d'autres modes de vie. Et d'autres
mots. Meritt Rublen, américain et partisan convaincu de cette thèse, auteur
d'une « Encyclopédie des langues du monde », prétend même avoir retrouvé
quelques-uns des premiers mots de l'humanité : ainsi « tik », prononcé entre
voilà 100 000 ans et 1 million d'années, voulait dire « doigt ».
Cette audace met le monde feutré de la linguistique sens dessus dessous.
Comme si ces experts chevronnés5 n'avaient pas assez de travail à décortiquer
10 000 langues répertoriées dans le monde — vivantes ou mortes — de
l'indo-européen à l'ouralien, de l'austronésien aux langues africaines. Mais
le mouvement est en marche, et tous — paléontologues, archéologues,
généticiens — posent le problème du langage à la lumière d'études
nouvelles.
L'Express № 2093, 15/21 août 1991.
1. arcanes : secrets.
2. Homo sapiens : cette expression désigne dans l'évolution de l'humanité,
le stade précédant celui de l'homme actuel.
3. sabir : langue limitée à quelques règles et à un vocabulaire servant à
des échanges commerciaux.
4. feutré : discret, silencieux.
5. experts chevronnés : experts confirmés.
143
SOMMAIRE
Avant-propos
3
Unité 1 : Société
Texte 1 : Feu sur l'état-providence
Texte 2 : Les femmes et la vie politique
Texte 3 : Des enfants pour changer la ville
-.
4
10
14
Unité 2 : Enseignement
Texte 1 : La vie au collège
Texte 2 : Le collège unique a du plomb dans l'aile
Texte 3 : Les diplômes sont-ils utiles ?
24
28
35
Unité 3 : Moeurs
Texte 1 : Les drogués du Web
Texte 2 : Faut-il avoir peur des Pokémons ?
Texte 3 : Les anti-consommation veulent changer le monde hors des partis
45
49
56
Unité 4 : Médias
Texte 1 : La télévision et ses maîtres
Texte 2 : Les Français et les médias : des relations paradoxales
64
69
Texte 3 : Les jeunes plébiscitent la presse écrite pour sa fiabilité mais préfèrent
regarder la télévision
74
Unité 5 : Vie quotidienne
Texte 1 : Les familles recomposées ne sont plus marginales
Texte 2 : La chasse aux beurs est ouverte !
Texte 3 : Les autodidactes ont beaucoup à nous apprendre
82
87
92
Unité 6 : Culture
Texte 1 : Existe-t-il des recettes pour être heureux ?
104
Texte 2 : Les Français et la table : une passion pour le menu
Texte 3 : Une rénovation monumentale
108
118
Unité 7 : Ecologie
Texte 1 : Les Français sont-ils prêts à plonger les mains dans leurs poubelles ?
Texte 2 : Les animaux menacés
Texte 3 : « La ville, un refuge contre la nature »
127
132
136
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